Amnesty International, le secrétaire général de l'Organisation des États Américains (OEA), Albert Ramdin, condamnent avec véhémence le massacre perpétré, le jeudi 11 et vendredi 12 septembre 2025, dans la localité de Laboderie, dans la commune de Cabaret. Ils exhortent tous les secteurs de la société haïtienne et la communauté internationale à conjuguer leurs efforts pour endiguer la crise sécuritaire.
Le carnage orchestré à Laboderie, section communale de Boucassin, commune de Cabaret, contre la population, au cours duquel plus d'une quarantaine de personnes ont perdu la vie, dont des enfants, des femmes, des personnes âgées, et des dizaines d’habitations incendiées, continue de susciter des réactions tant sur le territoire national qu'à l'échelle internationale.
Le secrétaire général de l'OEA, Albert Ramdin, estime que ce massacre constitue une violation révoltante des principes les plus fondamentaux de l'humanité. Soulignant qu'aucune ambition politique, aucune entreprise criminelle ne peut justifier le meurtre délibéré d'hommes, de femmes et d'enfants innocents. "Cet acte met une fois de plus en évidence l'urgence de rétablir la sécurité, l'État de droit et le respect de la vie humaine en Haïti", dit-il.
M. Ramdin exhorte tous les secteurs de la société haïtienne — responsables politiques, économiques, religieux et communautaires — à s'unir et à engager un dialogue constructif afin d'endiguer la violence infernale. Tout en appelant les partenaires internationaux à fournir à Haïti le soutien urgent dont le pays a besoin pour faire face à la crise sécuritaire.
Par ailleurs, il affirme que l'OEA demeure déterminée à soutenir Haïti dans sa lutte contre le crime organisé, à renforcer ses institutions démocratiques et à promouvoir des solutions qui reflètent les aspirations de son peuple, notamment à travers la mise en œuvre de la feuille de route haïtienne pour la stabilité et la paix, avec l'appui régional et international.
De son côté, Amnesty International avance que cette escalade de violence met en évidence l’incapacité de l’État à protéger la population haïtienne. "Le massacre qui a eu lieu à Laboderie est un douloureux rappel de la précarité de la protection assurée par l’État en Haïti", a dénoncé le directeur de campagnes d’Amnesty International pour les Amériques, César Marín. Qui ajoute que le peuple haïtien a le droit de vivre dans la dignité et en sécurité, sans avoir à craindre en permanence les attaques des bandes armées.
M. Marín invite la communauté internationale et les autorités nationales à mettre en place des mesures concrètes pour fournir de réelles protections aux victimes et leur rendre justice. Il interpelle le Conseil de sécurité des Nations unies à adopter des mesures permettant réellement aux Haïtiens et aux Haïtiennes de jouir de leurs droits fondamentaux et de bénéficier des produits et services humanitaires de première nécessité.
Évoquant l'urgence pour l’Organisation des États Américains, la Communauté des Caraïbes (CARICOM), les pays donateurs et les autorités nationales haïtiennes d'intensifier leurs efforts pour trouver des solutions durables à la crise des droits humains en Haïti, en garantissant la participation active de la société civile haïtienne.
Sheelove Semexant