L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a alerté sur une nouvelle vagues de déplacements massifs de population, provoquées par la violence armée dans le pays. Les départements du Nord-Ouest et de l'Ouest ont été les plus récents théâtres de cette crise humanitaire, forçant des milliers de personnes à fuir leurs foyers.
En effet, suivant le rapport de l'OIM, le 18 septembre 2025, une attaque armée sans précédent a frappé la commune de Bassin Bleu, dans la première section communale de La Plate. Cet assaut a contraint environ 2 350 personnes soit 508 ménages à se déplacer, marquant la première fois que la région du Nord-Ouest est confrontée à des mouvements de population aussi importants.
Selon le rapport de l'OIM, la majorité des déplacés, soit 65 %, ont trouvé refuge à l'intérieur de Bassin Bleu, tandis que 33 % se sont dirigés vers la commune voisine de Port-de-Paix. La quasi-totalité de ces personnes (100 %) ont été accueillies par des familles hôtes, une preuve de la solidarité locale. Malheureusement, un site d'accueil, le Building Tony Manigat, a dû fermer ses portes à la suite de ces attaques, laissant 276 personnes sans abri.
Soulignons que quelques jours plus tôt, le 11 septembre dernier, la commune de Cabaret, située à seulement 27 km de la capitale, a été le théâtre de violences similaires. Près de 3 000 personnes 2 912 individus, soit 579 ménages avaient fui la première section de Boucassin.
La majorité de ces déplacés (72 %) ont cherché asile dans la commune voisine de l'Arcahaie. Tandis que 62 % avaient été accueillis par des familles, 38 % ont été contraints de s'installer dans des sites de fortune, aménagés dans quatre établissements scolaires. l'École Mixte Moderne Saintard, l'École Mission Possible, l'École communautaire Catherine Flon et l'École Nationale de Bisson. « La promiscuité dans ces abris de fortune a soulevé d'importantes préoccupations en matière de protection et de dignité pour les familles. »
Ces nouveaux déplacements s'inscrivent dans un contexte de crise sécuritaire généralisée. En août 2025 déjà, les gangs avaient étendu leur emprise, ciblant des civils et des organisations humanitaires à Kenscoff. Le contrôle des routes stratégiques continue de paralyser l'approvisionnement en biens essentiels, dénonce l’OIM.
Face à ces défis, et avec l'approche de la saison cyclonique, l'OIM et ses partenaires, notamment avec le soutien du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations unies (CERF), travaillent à renforcer la gestion des sites d'accueil et à fournir une assistance vitale. Malgré un financement humanitaire limité, l’OIM a déjà aidé plus de 100 000 personnes et continue d’étendre ses opérations dans des régions comme Hinche et l’Artibonite, lit-on.
Vladimir Predvil