L’Association des Directeurs d’Écoles Victimes de Bas-Delmas a tenu, ce lundi 13 octobre, une conférence de presse afin d’exposer la situation alarmante des écoles de la zone et de dénoncer l’inaction des autorités face aux établissements touchés par la crise sécuritaire qui ravage le pays.
Environ deux semaines après la rentrée scolaire 2025-2026, plusieurs écoles publiques et privées peinent encore à accueillir leurs élèves. De nombreux espaces scolaires ont été pillés ou incendiés par la coalition criminelle « Viv Ansanm », active dans la capitale.
Le coordonnateur adjoint de l’association, Roger Ladouceur, a décrit la situation difficile que vivent les responsables d’un établissement scolaire de Bas-Delmas, victime d’actes de violence et de vandalisme. Il rappelle que la sécurité des citoyens relève de la responsabilité de l’État et constitue un droit fondamental.
« Notre école, après 38 années de service à la nation, a été détruite en une matinée. Tous les bâtiments ont été démolis, l’espace occupé par des caïds, et les forces de l’ordre ont brisé les murs sans qu’aucune décision ne soit prise pour nous accompagner », a-t-il déclaré.
M. Ladouceur a également précisé que le Bureau Départemental de l’Éducation de Bas-Delmas (BDS) connaît tous les établissements de la zone et aurait pu intervenir en lançant une simple enquête. L’association appelle donc les autorités à agir rapidement pour soutenir les directeurs, enseignants et élèves victimes.
« Nous ne demandons pas de privilèges, seulement la possibilité de reprendre l’école dans la dignité et la sécurité. Nous savons que vous pouvez agir vite afin que nous puissions rouvrir nos écoles d’ici le mois de novembre », a-t-il ajouté.
Selon lui, les enseignants restent motivés et les enfants désireux d’apprendre, mais sans aide, rien n’est possible. Il lance un appel au nouveau directeur du Fonds National pour l’Éducation (FNE), M. Élisé Collagen, afin qu’il intervienne d’urgence pour les écoles de Bas-Delmas, victimes directes de l’insécurité généralisée.
De son côté, le coordinateur de l’association, Jean Flaise St-Hilaire, a confirmé que de nombreuses écoles font face à de graves difficultés : certaines n’ont plus de bâtiment, d’autres ont été déplacées ou fusionnées avec d’autres établissements. Certaines, enfin, n’ont pas pu ouvrir leurs portes malgré la rentrée scolaire.
Il a rappelé qu’un rapport du FNE indique que des écoles du Nord, de l’Ouest et du Grand Sud ont bénéficié d’une assistance, mais que, dans la zone métropolitaine, peu d’actions concrètes ont été menées, à l’exception de quelques interventions à Cité-Soleil sous l’ancienne administration.
Pour cette année, les directeurs espèrent enfin bénéficier d’un accompagnement de la FNE afin de pouvoir répondre à leurs obligations. Plusieurs d’entre eux, endettés après avoir contracté des prêts pour louer des locaux scolaires, peinent aujourd’hui à rembourser les banques et à payer les enseignants.
Yasmine Sanon