Comme chaque année, la saison cyclonique débute en Haïti dès le 1er juin. Le pays est officiellement entré dans la saison cyclonique 2025 dès le 1er juin, avec près de 12 à 19 tempêtes tropicales, dont 3 à 5 pourraient atteindre le stade d’ouragans majeurs, selon la Protection civile. En cette période déjà marquée par des phénomènes extrêmes, le pays fait face à une nouvelle menace, la tempête tropicale Mélissa, formée à la mi-octobre 2025 dans la mer des Caraïbes. Se déplaçant lentement vers la côte sud, elle menace particulièrement les départements de l’Ouest, du Sud, du Sud-Est, des Nippes et de la Grand’Anse.
Selon le Centre national des ouragans (NHC), Mélissa pourrait se transformer en ouragan majeur d’ici le week-end. Les prévisions annoncent des vents soutenus atteignant 80 km/h, des précipitations intenses, un risque élevé d’inondations soudaines et de glissements de terrain. De plus, une humidité de l’air dépassant les 90 % aggrave les effets des pluies.
Face à cette menace, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a déclenché l’alerte orange pour cinq départements : Ouest, Grand’Anse, Nippes, Sud et Sud-Est.
Un décès et cinq blessés ont été recensés dans le département de l’Artibonite, conséquence directe des inondations. Des pertes agricoles, notamment du bétail, ainsi que des axes routiers bloqués par des éboulements, ont également été signalés.
Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 24 octobre à Tabarre, Emmanuel Pierre, directeur général de la DGPC, a précisé que Mélissa se trouvait à 345 km au sud-est de la Jamaïque. Se déplaçant à seulement 4 km/h, le système reste quasi immobile, ce qui, selon lui, augmente les risques pour Haïti. Il a averti que dès samedi 25 octobre, la tempête pourrait se transformer en ouragan.
Les autorités de la Protection civile estiment que, dans les prochaines 24 à 36 heures, Mélissa pourrait engendrer de fortes pluies, des rafales de vent et une dégradation des conditions maritimes. La côte sud-ouest du pays est particulièrement exposée.
Marie Carmelle Valcourt Chéry, responsable de l’UHM, a précisé que les conditions actuelles dans la Caraïbe sont très humides, mais ne représentent pas encore le cœur de la tempête. Elle alerte cependant sur le fait que, dès ce week-end, plusieurs départements pourraient subir des pluies torrentielles et des vents violents. Elle rappelle que les sols sont déjà saturés, ce qui augmente considérablement le risque d’inondations.
L’ingénieur Gérard Métayer, responsable de la SEMANAH, a indiqué que des mesures ont été prises pour protéger les populations vulnérables : campagnes de sensibilisation, interdiction des activités de cabotage et appel à éviter toute sortie en mer. Il invite la population à suivre les bulletins météorologiques quotidiennement.
Emmanuel Pierre a également souligné que Mélissa pourrait déverser jusqu’à 300 mm de pluie sur Haïti, une quantité que les infrastructures urbaines ne sont pas en mesure d’absorber. La vigilance orange reste donc en vigueur.
Concernant les personnes déplacées, des distributions anticipées ont été effectuées et des abris provisoires ont été mis en place : 99 à Torbeck et 130 dans la Grand’Anse, bien que ces derniers ne soient pas encore occupés.
Quatre départements sont actuellement en alerte orage, et les responsables de la Protection civile estiment que l’impact potentiel est imminent. Les responsables appellent la population à la plus grande prudence : suivre les consignes sur les réseaux sociaux, éviter les déplacements inutiles, ne pas s’asseoir sous les arbres, retirer les antennes et objets pouvant être emportés par le vent. Il est également recommandé de veiller sur les enfants et les personnes âgées, et de s’assurer de disposer de produits de première nécessité.
Likenton Joseph
