Les forces de l’ordre ont mené, ces derniers jours, plusieurs opérations d’envergure visant à reprendre le contrôle de zones stratégiques tombées sous l’emprise de groupes armés. De Kenscoff à Port-au-Prince en passant par l’Arcahaie et Cabaret, la PNH informe avoir multiplié les offensives dans ce contexte de recrudescence des violences urbaines.
Large offensive à Kenscoff : deux otages libérés et des axes stratégiques dégagés
Tôt dans la matinée du samedi 22 novembre, des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti, appuyées par les Forces armées d’Haïti et la Force de Suppression des Gangs (FSG), ont lancé une opération d’envergure dans la commune de Kenscoff. L’intervention ciblait les secteurs de Viard, Bélot, Godé, Clairmanso, Carrefour Konbit et Téléco, considérés comme des bastions de regroupements armés liés à la coalition Viv Ansanm. « Des échanges de tirs nourris ont été entendus dès les premières heures de la journée, signe de la résistance opposée par les groupes criminels. »
Selon des informations disponibles sur le compte officiel de la PNH, l’opération a permis de libérer deux otages, Thony Ermilus et Berline Bazile, enlevés le 1ᵉʳ novembre à Fessa. Retrouvés en bonne santé, ils ont immédiatement été pris en charge par les autorités.
Parallèlement, plusieurs assaillants auraient été mortellement touchés lors des affrontements, tandis que d’autres se sont repliés en direction de Thomassin, où ils ont été interceptés puis neutralisés. En outre, les axes menant vers Furcy ont été dégagés afin de permettre à la PNH de poursuivre sa progression et de traquer les derniers fugitifs.
Aussi, la reprise de Bélot, considérée comme un point d’appui essentiel pour les gangs, marque un tournant tactique dans la bataille de Kenscoff. Les forces de l’ordre soulignent l’efficacité de la stratégie offensive mise en place par la nouvelle administration. « Anticiper, attaquer pour ne plus subir ».
À l’Arcahaie, une autre opération menée le jeudi 20 novembre par la PNH, épaulée par des brigadiers municipaux, a permis de repousser un groupe armé qui avait brièvement pris le contrôle de la localité de Bercy la veille.
Le maire, Jean Yvon Nestor, a confirmé que la situation était désormais sous contrôle, tout en soulignant la nécessité de renforcer les dispositifs de sécurité. « La menace persiste même si elle s’est atténuée grâce à l’engagement des brigadiers et au professionnalisme de la PNH », a-t-il déclaré. Il a également lancé un message ferme aux groupes armés : « L’Arcahaie ne sera jamais un repaire de bandits ».
Par ailleurs, dans l’après-midi du samedi 22 novembre, des affrontements violents ont éclaté entre des groupes armés opérant à Village-de-Dieu et Grand-Ravine, deux zones parmi les plus instables de la capitale. Les détonations, entendues jusqu’au centre-ville, ont semé la panique dans plusieurs quartiers, contraignant les habitants à se mettre à l’abri. Aucun bilan officiel n’a été communiqué au moment de la rédaction.
Conjointement, le jeudi 20 novembre, à Cabaret, une tentative d’incursion d’individus lourdement armés a été déjouée par la PNH avec le soutien de volontaires locaux. Plusieurs assaillants ont été neutralisés, certains lynchés dans le cadre du mouvement bwa kale, et quatre motocyclettes ont été saisies.
Des renforts venus du groupe Unité de Village de Dieu (UVD), allié aux gangs de la région métropolitaine, ont également été stoppés dans leur progression. En représailles, les criminels ont incendié une station-service à Bercy. L’envoi rapide d’unités de la PNH a permis de rétablir complètement l’ordre.
Vladimir Predvil
