Papillomavirus humain et cancer

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transmissible (IST) courante. La quasi-totalité des personnes sexuellement actives seront infectées à un moment de leur vie, le plus souvent sans présenter de symptômes.

L’infection à HPV peut se manifester par des lésions cutanées, génitales et au niveau de la gorge.

Les préservatifs peuvent contribuer à prévenir les infections à HPV, mais ne constituent pas une protection complète, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales.

Dans la plupart des cas, il n’est pas nécessaire de recourir à un traitement pour éliminer une infection à HPV. Certaines infections à HPV peuvent causer des verrues génitales. D’autres peuvent entraîner des anomalies cellulaires qui évoluent vers un cancer.

La vaccination peut prévenir les cancers dus à une infection à HPV.

Le vaccin ne contient pas de virus vivant ou d’ADN du virus, et ne peut donc pas entraîner de cancer ou d’autres affections liées à un HPV. Le vaccin contre le HPV n’est pas utilisé pour traiter les infections à HPV ou les maladies dues à une infection à HPV, mais pour prévenir la survenue d’un cancer.

À l’heure actuelle, le cancer du col de l’utérus est le seul type de cancer causé par une infection à HPV pour lequel on dispose de tests de dépistage. Ces tests permettent de mettre en évidence la maladie en l’absence de symptômes. Il s’agit de détecter des modifications cellulaires précancéreuses afin de les traiter avant l’apparition d’un cancer. Le dépistage du cancer du col de l’utérus est important pour toute personne ayant un col de l’utérus. C’est notamment le cas des femmes et des hommes transgenres qui ont encore un col de l’utérus.

Le cancer du col de l’utérus est le type de cancer causé par une infection à HPV le plus courant ; les autres cancers moins courants touchant les hommes et les femmes sont le cancer de l’anus, le cancer de la vulve, le cancer du vagin, le cancer de la bouche/gorge et le cancer du pénis.

 

Principaux faits

  • Le groupe des papillomavirus humains (HPV) comprend 200 virus connus. Chez la majorité des personnes, une infection à HPV n’est pas préoccupante, mais certains types de HPV à risque élevé sont courants et peuvent entraîner des verrues génitales ou un cancer.
  • Dans 90 % des cas, le système immunitaire élimine tout seul l’infection. Une infection à HPV à risque élevé persistante est une cause de cancer du col de l’utérus et est associée aux cancers de la vulve, du vagin, de la bouche/gorge, du pénis et de l’anus (1).
  • En 2019, le VPH a causé environ 620 000 cas de cancer chez les femmes et 70 000 cas de cancer chez les hommes (1).
  • La vaccination prophylactique contre le HPV peut prévenir ces cancers. De plus, le dépistage des infections à HPV et le traitement des lésions précancéreuses permettent de prévenir efficacement le cancer du col de l’utérus. 

 

Ampleur du problème

Les régions où l’infection à HPV du col de l’utérus est la plus prévalente sont l’Afrique subsaharienne (24 %), l’Amérique latine et les Caraïbes (16 %), l’Europe orientale (14 %) et l’Asie du Sud-Est (14 %) (2). La prévalence chez les hommes est très variable en fonction des tendances sexuelles.

Les données montrent que la prévalence du virus est plus élevée parmi les femmes vivant avec le VIH, les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les personnes immunodéprimées, les personnes atteintes d’autres IST, les personnes sous traitement immunosuppresseur et les enfants qui ont subi des abus sexuels.

À l’échelle mondiale, on estime que 620 000 nouveaux cas de cancer chez les femmes et 70 000 nouveaux cas de cancer chez les hommes ont été causés par le VPH en 2019 (1). Le cancer du col de l’utérus était la quatrième cause de cancer et de décès par cancer chez les femmes en 2022, avec quelque 660 000 nouveaux cas et près de 350 000 décès dans le monde (3). Les cancers du col de l’utérus représentent plus de 90 % des cancers dus à une infection à HPV chez les femmes (1).

Les taux d’incidence du cancer du col de l’utérus et la mortalité qui lui est imputable sont plus élevés dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Cette situation est le fruit de graves inégalités qui s’expliquent par un accès insuffisant aux services nationaux de vaccination contre le HPV, de dépistage et de traitement du cancer du col de l’utérus, ainsi que par des déterminants sociaux et économiques.

Symptômes

Chez la plupart des personnes, l’infection à HPV est asymptomatique. Dans la majorité des cas, le HPV est éliminé par le système immunitaire au bout d’un an ou deux, sans effets durables.

Certaines infections à HPV peuvent entraîner l’apparition de petites masses rugueuses (verrues génitales) au niveau du vagin, du pénis ou de l’anus ou, rarement, de la gorge. Ces verrues peuvent s’accompagner de douleurs, de démangeaisons ou de saignements, ou provoquer le gonflement des ganglions.

Une infection à HPV qui n’est pas éliminée automatiquement par l’organisme peut entraîner des modifications cellulaires puis des lésions précancéreuses du col de l’utérus, qui peuvent évoluer vers un cancer en l’absence de traitement. Un cancer du col de l’utérus consécutif à une infection à HPV apparaît généralement entre 15 et 20 ans après l’infection.

Les premières modifications des cellules du col de l’utérus et les premières lésions précancéreuses sont le plus souvent asymptomatiques. Le cancer du col de l’utérus peut se manifester par des saignements entre les règles ou après un rapport sexuel ou des pertes vaginales malodorantes. Ces symptômes peuvent être dus à d’autres maladies. Les personnes qui présentent ces symptômes doivent consulter un médecin.

Prévention

La vaccination est le meilleur moyen de prévenir l’infection à HPV, le cancer du col de l’utérus et d’autres cancers dus à une infection à HPV. Le dépistage peut permettre de détecter des lésions précancéreuses du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles n’évoluent vers un cancer.

Toutes les filles âgées de 9 à 14 ans doivent recevoir le vaccin contre le HPV avant d’être sexuellement actives.

Le vaccin peut être administré en une ou deux doses. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli doivent en recevoir deux ou trois doses. Consultez votre médecin pour déterminer ce qui est le plus approprié pour vous.

Le port d’un préservatif lors d’un rapport sexuel prévient efficacement l’infection à HPV. La circoncision masculine volontaire permet également de réduire le risque d’infection. Une personne non fumeuse ou qui a arrêté de fumer est moins susceptible de contracter une infection à HPV persistante.

La recherche du HPV dans les cellules du col de l’utérus permet de dépister un cancer. Ce dépistage doit être réalisé tous les 5 à 10 ans chez les femmes partir de l’âge de 30 ans. Les femmes vivant avec le VIH devraient faire un test tous les trois ans à partir de l’âge de 25 ans.

Après un test positif pour le HPV (ou toute autre méthode de dépistage), un prestataire de santé peut rechercher la présence d’anomalies au niveau du col de l’utérus ou de lésions précancéreuses qui peuvent évoluer vers un cancer en l’absence de traitement. Le traitement des lésions précancéreuses permet de prévenir les cancers du col de l’utérus. Les lésions précancéreuses sont généralement asymptomatiques, d’où l’importance de faire un examen à intervalles réguliers.

En savoir plus sur la vaccination des garçons et des catégories de population plus âgées : Note de synthèse de l’OMS

Traitement

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement des infections à HPV, mais il est possible de traiter les verrues génitales, les lésions précancéreuses et les cancers du col de l’utérus.

Les verrues génitales non cancéreuses et les lésions précancéreuses du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus ou du pénis peuvent être retirées ou traitées par ablation (cryothérapie ou brûlure) ou au moyen d’une opération chirurgicale.

À l’heure actuelle, le cancer du col de l’utérus est le seul type de cancer causé par une infection à HPV pour lequel on dispose de tests de dépistage.

Les traitements contre les cancers dus à une infection à HPV (y compris le cancer du col de l’utérus) sont plus efficaces quand le dépistage est précoce. Le traitement doit commencer rapidement après le diagnostic.

En savoir plus sur le traitement des lésions précancéreuses : Aide-mémoire de l’OMS sur le cancer du col de l’utérus

Les procédures de prise en charge pour les traitements des cancers invasifs constituent un outil essentiel à des fins d’orientation et de soutien à chaque étape pour toute personne concernée, du diagnostic à la prise de décision relative au traitement. Une équipe pluridisciplinaire doit veiller à ce que le diagnostic et la détermination du stade du cancer (examen anatomopathologique, imagerie) précèdent la prise de décision en ce qui concerne le traitement, qui peut inclure une intervention chirurgicale, la radiothérapie et des traitements systématiques comme la chimiothérapie. Les décisions relatives aux traitements doivent correspondre aux lignes directrices nationales et les interventions doivent être accompagnées de soins complets, à la fois psychologiques, spirituels, physiques et palliatifs.

Au fur et à mesure que les pays à revenu faible ou intermédiaire intensifieront le dépistage de la maladie, un plus grand nombre de cas de cancer invasif du col de l’utérus seront détectés, en particulier parmi les populations qui n’avaient auparavant fait l’objet d’aucun dépistage. Par conséquent, il convient de mettre en œuvre des stratégies d’orientation et de traitement parallèlement aux services de prévention.

Action de l’OMS

Face au problème de santé publique que constitue le cancer du col de l’utérus causé par une infection à HPV dans le monde, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté dans sa résolution WHA73.2 la Stratégie mondiale en vue d’accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique afin que :

  • 90 % des filles soient entièrement vaccinées contre le papillomavirus humain à l’âge de 15 ans ;
  • 70 % des femmes bénéficient d’un dépistage réalisé à l’aide d’un test de haute performance à l’âge de 35 ans et à nouveau à 45 ans ; et
  • 90 % des femmes chez qui une maladie du col de l’utérus a été diagnostiquée reçoivent un traitement (90 % des femmes atteintes de lésions précancéreuses sont traitées ; 90 % des femmes atteintes d’un cancer invasif sont prises en charge).

La prévention des lésions précancéreuses et des cancers associés à une infection à HPV est également un élément clé des Stratégies mondiales du secteur de la santé contre, respectivement, le VIH, l’hépatite virale et les infections sexuellement transmissibles pour la période 2022-2030 adoptées par l’OMS, ainsi que de la résolution WHA74.5 (2021) relative à la santé bucco-dentaire et aux mesures pour lutter contre les cancers de la bouche/gorge.

Le travail de l’OMS à l’échelle mondiale, régionale et nationale, en coopération avec d’autres organisations du système des Nations Unies, vise à :

  1. renforcer la volonté politique en vue d’élaborer des politiques et d’appuyer leur mise en œuvre,
  2. fournir une assistance technique en fonction du contexte, des enseignements tirés et des meilleures pratiques,
  3. établir des normes et des critères fondés sur les données les plus récentes,
  4. diriger l’écosystème mondial de la santé pour atteindre les cibles et améliorer la qualité des soins.

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