Les pays en développement et leurs partenaires réunis aujourd’hui à Tokyo ont fait état de progrès réguliers vers l’objectif que s'est fixé le Groupe de la Banque mondiale en avril 2024 : permettre à 1,5 milliard de personnes de bénéficier de services de santé de qualité et d’un coût abordable d’ici à 2030. C'est fort de cette dynamique que 15 pays ont adopté des pactes nationaux pour la santé définissant les réformes pratiques à mener sur cinq ans pour développer les soins de santé primaires et en améliorer l’accessibilité financière tout en soutenant une croissance économique pourvoyeuse d’emplois.
Depuis l’annonce de cet objectif, le Groupe de la Banque mondiale et ses partenaires ont aidé les pays à fournir des soins de qualité et abordables à 375 millions de personnes. Quelque 45 pays s’emploient actuellement à déployer des approches qui ont fait leurs preuves pour à la fois améliorer les résultats en matière de santé et créer des débouchés dans ce secteur, mais aussi dans les chaînes d’approvisionnement locales et l’ensemble des secteurs connexes.
Ces progrès s’inscrivent dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation des maladies chroniques et de pressions financières. Selon le Rapport de suivi mondial 2025 (a) rendu public aujourd’hui à l’occasion du Forum de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle à Tokyo, 4,6 milliards de personnes n’ont pas accès aux services de santé essentiels et 2,1 milliards sont mises en difficulté financière par le fardeau des dépenses de santé. Des défis qui soulignent la nécessité de réformes de long terme et coordonnées afin de mettre en place des systèmes de santé plus résilients et équitables.
«â€¯Des systèmes de soins primaires robustes ne protègent pas seulement la santé : ils génèrent des emplois et des opportunités économiques, explique le président du Groupe de la Banque mondiale, Ajay Banga. Les pays se mobilisent autour de priorités claires et nous travaillons à leurs côtés pour apporter des solutions pragmatiques à grande échelle. En orientant les efforts vers ce qui marche, on décuple notre impact. »
Les pactes nationaux pour la santé : des feuilles de route concrètes et pilotées par les pays
À Tokyo, 15 pays ont présenté des pactes nationaux pour la santé, approuvés au plus haut niveau de l’État. Ces pactes rassemblent les ministères de la Santé et des Finances autour d’objectifs mesurables, tracent une feuille de route pour agir de manière coordonnée et orientent l’appui des partenaires de développement selon des priorités définies par chaque pays. Les réformes s’articulent autour de trois axes principaux : développer les soins primaires tant sur le plan de la couverture que de la qualité, améliorer la protection financière et renforcer les professionnels de santé.
Les pays se sont ainsi engagés à mobiliser de nouveaux financements, à augmenter les personnels de santé et les doter d’outils numériques, à moderniser les établissements, à étendre les dispositifs d’assurance et à exploiter le levier du numérique pour améliorer la prestation de services. Voici un aperçu de ces initiatives :
Investir dans des infrastructures connectées et pleinement opérationnelles
• Les Philippines procèdent à l’interconnexion numérique des établissements de santé à l’échelle du pays tout entier.
• L’Ouzbékistan numérise les procédures afin d’alléger de 30 % la charge de travail du personnel.
• La Sierra Leone s'efforce de garantir que chaque habitant puisse avoir accès à des soins primaires de qualité à moins de cinq kilomètres grâce à la construction de 300 nouveaux centres de santé, tandis que 1 800 structures seront équipées d’énergie solaire et de connexions numériques.
Diversifier la prestation des soins primaires
• Le Bangladesh développe des modèles de soins primaires multi plateformes reposant sur une réglementation actualisée et des solutions numériques.
• L’Indonésie mise sur la télémédecine pour relier plus de 600 centres de santé aux hôpitaux et rapprocher ainsi les services des patients.
Renforcer les personnels de santé, y compris grâce au numérique
• L’Éthiopie prévoit d’équiper au moins 40 % de ses centres de santé primaire d’outils numériques pour améliorer les soins cliniques et la gestion des personnels.
• Sainte-Lucie investit dans une main-d’œuvre qualifiée et formée au numérique, tout en modernisant la réglementation et la formation grâce à la coopération régionale.
Éliminer les obstacles financiers à l’accès aux soins
• Le Kenya doublera ses dépenses publiques de santé sur cinq ans pour atteindre 5 % du PIB et élargira la couverture du système d'assurance maladie sociale de 26 à 85 %, avec une prise en charge totale pour les populations vulnérables.
• Le Maroc étendra l’assurance maladie obligatoire à 22 millions de personnes supplémentaires.
Dynamiser la production régionale de produits et technologies de santé
• Le Nigéria prévoit de former 10 000 professionnels dans les secteurs pharmaceutique et biotechnologique, de créer des centres d’excellence et de mettre en place des incitations fiscales pour développer la production locale de vaccins, de médicaments, de produits de diagnostic et de technologies de la santé.
Accompagner les priorités nationales par des partenariats et des financements
La réalisation de l’«â€¯objectif des 1,5 milliard » repose sur un appui coordonné. Afin d’aider les pays à avancer dans leurs pactes nationaux pour la santé et plus généralement dans leurs réformes :
• le Groupe de la Banque mondiale a annoncé un alignement de ses financements avec Gavi et le Fonds mondial, dont 2 milliards de dollars de cofinancements avec chaque institution ;
• les partenaires philanthropiques, dans le cadre du Mécanisme de financement mondial (GFF) et du Fonds pour la transformation et la résilience des systèmes de santé (HSTRF), s’emploient à mobiliser jusqu’à 410 millions de dollars qui permettront de susciter des engagements bien plus importants dans des domaines de santé essentiels ;
• l’organisation Seed Global Health collabore avec les pays ayant adopté des pactes nationaux en vue de renforcer leurs capacités et de fournir un appui à l’évaluation, à la planification et à la formulation de politiques, en mettant l'accent sur le développement renforcé des professionnels de santé ;
• le Japon, défenseur de longue date de la couverture sanitaire universelle, ainsi que le Royaume-Uni et d’autres partenaires, financent une assistance technique pour aider les pays à mettre en œuvre leurs réformes.
Afin de renforcer le partage des savoirs, le Japon, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Groupe de la Banque mondiale ont lancé le Centre de connaissances sur la couverture sanitaire universelle, qui accompagnera les pays avec des solutions concrètes et éprouvées et qui favorisera l’apprentissage entre pairs.
Le Forum de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle, coorganisé par le gouvernement japonais, l’OMS et le Groupe de la Banque mondiale, a réuni des ministres de la Santé et des Finances, des dirigeants d’entreprise, des organisations philanthropiques, des agences mondiales du secteur de la santé et des acteurs de la société civile.
BM
