Quid du Nou Bouke ?

Le cri Nou Bouke se fait à nouveau entendre. Dans la presse. Sur les réseaux sociaux. On l’a entendu depuis la période de la dictature, pendant le moment des militaires et pendant les dérives des années 2000. Avec la multiplication des assassinats, les enquêtes qui toujours se poursuivent, les parlementaires englués dans un jeu de pouvoir sans aucun rapport avec la situation réelle du pays, situation qui se résume dans une dégradation tous azimuts, ce cri se fait plus fort même s’il reste encore comme, pas une vue, mais un cri de l’esprit. Car le Nou Bouke devrait se traduire par une implication citoyenne réelle devant aboutir à la construction d’une force suffisante pour s’opposer à une minorité agissante qui a pour elle les moyens économiques et aussi les armes pour que le système tel qu’il est puisse encore perdurer.

Le cri Nou Bouke se fait à nouveau entendre. Dans la presse. Sur les réseaux sociaux. On l’a entendu depuis la période de la dictature, pendant le moment des militaires et pendant les dérives des années 2000. Avec la multiplication des assassinats, les enquêtes qui toujours se poursuivent, les parlementaires englués dans un jeu de pouvoir sans aucun rapport avec la situation réelle du pays, situation qui se résume dans une dégradation tous azimuts, ce cri se fait plus fort même s’il reste encore comme, pas une vue, mais un cri de l’esprit. Car le Nou Bouke devrait se traduire par une implication citoyenne réelle devant aboutir à la construction d’une force suffisante pour s’opposer à une minorité agissante qui a pour elle les moyens économiques et aussi les armes pour que le système tel qu’il est puisse encore perdurer.

Le jeu politique comme nous l’avons déjà dit se déroule entre acteurs autistes, détachés de la réalité d’un pays qui s’abîme, indifférents à l’écart qui se creuse chaque jour davantage avec la République dominicaine et les autres pays de la Caraïbe. Dans ce jeu, les principaux protagonistes s’enlisent dans des alliances problématiques qui ne tiennent jamais, car chacun à son agenda personnel toujours lié à la question de la précarité. Pire encore, les acteurs politiques ne sont souvent que des pantins dont les ficelles sont tirées par des groupes économiques souvent avec de forts liens avec des secteurs étrangers. L’intérêt national, dans tout pays, est le seul élément autour duquel doivent pouvoir se retrouver des secteurs en lutte pour le pouvoir. Cet élément ici étant complètement absent, on est lancé dans des luttes qui peuvent ne jamais finir, surtout que le cadre démocratique planétaire déterminé par les grands décideurs, empêche de recourir visiblement à des solutions extrêmes pour éliminer l’autre, le compétiteur d’en face.

Le Nou Bouke, ne peut plus être une simple manifestation de lassitude et de colère circonstancielle qui sera aussitôt emportée par les flots d’un quotidien où nous tous nous dépensons trop d’énergie pour survivre. La colère est stérile si elle ne porte pas à une bonne compréhension des faits. Car la colère souvent est récupérée par les pêcheurs en trouble, les sétoupamistes experts dans les manœuvres de déchoucage et de pur remplacement. Le Nou Bouke doit se focaliser sur autre chose. Sur ce système glauque qui fait de la précarité une mine d’or, sur ce système glauque qui crée la rareté pour faire fonctionner la corruption, sur ce système glauque qui a cette grande capacité de se renouveler toujours sur le terrain de nos démissions et de nos ignorances.

Encore une fois, l’Assemblée nationale n’a pas eu lieu. La nation aurait dû prendre acte. Le Parlement comme pensé par la Constitution de 1987, miné par les manœuvres politiciennes n’ayant rien à voir avec les problèmes réels du pays, s’est-il mis sur les rails d’un suicide à court ou moyen terme ? Car le Nou Bouke qui revient, ne signifie-t-il pas maintenant un sentiment de ras le bol généralisé pour cet État et ces prétendus politiques ? La nation ne doit-elle pas s’atteler à trouver les moyens qu’il faut pour ramener à la raison les fous, et s’atteler à refaire finalement ce pays ?

 

Gary Victor

Gary VICTOR

 

 

 

Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique n’a pas tardé à réagir. Pas moins de deux notes ont été publiées. L’une exprimant l’indignation du ministre et informant comme d’habitude, que cet acte ne restera pas impuni. L’autre avisant que « des instructions formelles ont été passées aux forces de l’ordre, en vue d’un contrôle plus strict de la circulation des motos » et au final une réunion du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) sur le problème.  Comme si le ministre, en poste depuis plusieurs mois, venait à peine de s’informer sur les crimes commis par des hommes circulant à moto. Comme si aussi la question de l’insécurité concernait uniquement la circulation des hommes à moto. 

 

L’expression « Ces actes crapuleux ne resteront pas impunis » le pays est habitué avec. Ce sont des actes et des décisions fermes qu’il attend. Pas des cris d’indignation et des annonces. 

 

Entre temps, au niveau du Sénat, le dossier de la nomination et l’installation du directeur ad intérim de la Police nationale d’Haïti sommeille devant la Commission justice et sécurité. Les sénateurs, qui siègent en permanence, sont trop occupés à une affaire d’Assemblée nationale devant statuer sur l’avenir de Jocelerme Privert. Une situation dans laquelle seuls les parlementaires sont confortables. Les pères conscrits sont trop occupés dans leurs exigences de séparation du gâteau gouvernemental. Trop occupés dans des soubresauts pour protéger leurs arrières et alliés dénoncés dans la dilapidation des fonds publics. 

Au pays de Jean Jacques Dessalines, la politique occulte tout.  Des hôpitaux publics dysfonctionnels depuis environ trois mois  à cause d'une grève des médecins résidents. Le nom d’un sénateur de la République aurait été cité dans ce mouvement. La gourde poursuit lentement, mais surement sa dévaluation. L’Université d’État d’Haïti, en crise depuis plusieurs mois, est incapable de bien planifier les concours d’admission. Des parents sont scandalisés devant la forte augmentation des frais scolaires. Autant de questions qui attendent une réponse et que la politique, comme elle se pratique ici à notre détriment, oublie.

 

Jacques Desrosiers

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