De combien de manipulations sommes-nous les enfants? Quelle est la somme de combines qui nous valent d’être là ? De quels mauvais enjeux sommes-nous sortis, malmenés dans notre existence collective et rivés dans une marche arrière permanente ? Alors que nous sommes accusés de faire reculer par nos manières notre humanité, voilà que le voile commence par se lever sur une partie des grands secrets de notre histoire contemporaine. Il a fallu ces cinq dernières années et ce qu’elles comportent de mépris de ce que nous représentons pour les peuples noirs de par le monde, pour se rendre compte que nous n’avons pas toujours été les maitres de notre destin. Il a fallu une mobilisation « manch long » et un accord de transition pour qu’une Commission de Vérification responsable nous montre du doigt, par la clarté de l’enquête et la rigueur de la statistique, la face vicieuse de la démocratie.
De combien de manipulations sommes-nous les enfants? Quelle est la somme de combines qui nous valent d’être là ? De quels mauvais enjeux sommes-nous sortis, malmenés dans notre existence collective et rivés dans une marche arrière permanente ? Alors que nous sommes accusés de faire reculer par nos manières notre humanité, voilà que le voile commence par se lever sur une partie des grands secrets de notre histoire contemporaine.
Il a fallu ces cinq dernières années et ce qu’elles comportent de mépris de ce que nous représentons pour les peuples noirs de par le monde, pour se rendre compte que nous n’avons pas toujours été les maitres de notre destin. Il a fallu une mobilisation « manch long » et un accord de transition pour qu’une Commission de Vérification responsable nous montre du doigt, par la clarté de l’enquête et la rigueur de la statistique, la face vicieuse de la démocratie.
Pour une fois, depuis le départ de Baby Doc, nous observons une pause bénéfique. Elle nous permet, malgré des urgences de dates et des pressions qui prennent la forme de revirements diplomatiques, de jeter un regard intérieur sur les précipitations immatures de la gestion des affaires publiques de la Cité. Trente-six ans dans la vie d’un peuple, ce n’est pas une éternité ! Par contre, trente-six ans de manœuvres de division d’un peuple et de ses élites politiques, économiques et culturelles, ce n’est pas peu pour un pays malmené, dans ce même temps, par des catastrophes naturelles.
Les plus « éduqués » se sont laissés prendre au piège du « leve atè a » et se sont tous, depuis l’héroïque Saint Jean Bosco jusqu’à la percée du Président du Compas, engagés derrière des commissaires qui ont toutes les qualifications adéquates pour nous mettre l’un contre l’autre tout en prétendant qu’ils sont les Humanitaires qui viennent nous délivrer de nos retards et de nos atavismes.
Ceux qui étaient les plus déterminés par leur communication avec les éternels démunis et qui, par un simple claquement de doigts, enflammaient des foules dans les rues ont été récupérés par le « politiquement correct ». Les derniers en date qui avaient bénéficié de la confiance d’un peuple qui n’en pouvait plus de la traitrise des bien-pensants, ont vite fait le choix entre le luxe et les risques. Leurs éloquences et leurs attraits devenaient démagogiques, l’espace d’un tour de rein ! La réalité d’un « adokin » qui manque sur le marché est là pour convaincre la majorité de son erreur électorale.
Comme pour parodier cette vieille chanson française : que reste-t-il de nos trente ans ? Le petit village est devenu un marché informel de toutes les insalubrités. Le vieux clocher est tombé sur le parvis de l’église à la suite d’une secousse. Et nous voilà, bourgeois, classe moyenne, peuple, intellectuels, analphabètes, bêtes ou pas bêtes, rivés honteusement à nos « kwi » malhabilement tendus pour recevoir le bienfait du commissaire qui change de nom mais qui tient, bien raide, son manifeste de Real Politik.
Alors, la pause? Elle n’est pas suffisante, en facteur temps, pour nous permettre de nous ressaisir. Non pas pour être les révolutionnaires de ce peuple en manque de guide, mais pour devenir, simplement, celui qui inspire une confiance minimale. Dans le vaste imbroglio de structures démocratiques propres aux pays qui l’ont expérimenté pendant de longs siècles, le guide peut-il nous montrer la porte de sortie de la honte et du désespoir? D’ici à octobre on assistera à un grand scénario entre Port-au-Prince, Washington, Paris, Santo Domingo... Mais que ce circuit politique ne soit pas encore contre le peuple haïtien qui demande, au milieu de sa pauvreté entretenue: que reste-t-il des trente-six dernières années de manipulation de son destin?
Pierre Clitandre
Pierre Clitandre
Notre pays ne peut faire l’économie des élections pour l’installation d’un personnel politique avec une certaine crédibilité. Passer le 7 février prochain, sans le respect de cet agenda, nous plongera certainement dans un chaos que rien ne pourra stopper. Cela ouvrira la voie à des aventures qui sont déjà le passé sur le continent africain par exemple. Nous savons que des nostalgiques de pouvoirs ayant déjà échoué aimeraient bien arriver à ce stade de déliquescence totale pour être en mesure de mettre le masque qu’ils veulent à la démocratie. Quand nous connaissons les menaces qui pèsent partout sur la planète, nous Haïtiens, nous devons nous battre, et l’Étranger y aurait intérêt, pour qu’aucune criminalité ne s’installe au pouvoir. Nos vies, celles de nos familles, de nos enfants, nous devons les sécuriser, ici, sur notre terre. Nous n’avons pas d’autre choix.
Au pays de Jean Jacques Dessalines, la politique occulte tout. Des hôpitaux publics dysfonctionnels depuis environ trois mois à cause d'une grève des médecins résidents. Le nom d’un sénateur de la République aurait été cité dans ce mouvement. La gourde poursuit lentement, mais surement sa dévaluation. L’Université d’État d’Haïti, en crise depuis plusieurs mois, est incapable de bien planifier les concours d’admission. Des parents sont scandalisés devant la forte augmentation des frais scolaires. Autant de questions qui attendent une réponse et que la politique, comme elle se pratique ici à notre détriment, oublie.
Jacques Desrosiers