UN MATIN DE PECHE

Il faut se lever très tôt pour découvrir le savoir-faire particulier ou la sagesse endogène du peuple. Passant par le portail sud de la capitale, on a pu constater, dans une joie contenue proche de la larme, qu’un effort a été déployé pour enlever au carrefour les multiples détritus qui défiguraient, il y a une semaine, toute la zone. Au moins, peut-on se dire, les autorités ont compris que sur le plan de la salubrité publique on devrait commencer quelque part. Ce n’est pas le grand accablement laissé par le séisme qui doit casser le bras à tous et nous faire accepter, comme une fatalité, ce déficit d’hygiène qui transforme la capitale en un lieu inconfortable et nocif à la santé des citoyens.

Il faut se lever très tôt pour découvrir le savoir-faire particulier ou la sagesse endogène du peuple. Passant par le portail sud de la capitale, on a pu constater, dans une joie contenue proche de la larme, qu’un effort a été déployé pour enlever au carrefour les multiples détritus qui défiguraient, il y a une semaine, toute la zone. Au moins, peut-on se dire, les autorités ont compris que sur le plan de la salubrité publique on devrait commencer quelque part. Ce n’est pas le grand accablement laissé par le séisme qui doit casser le bras à tous et nous faire accepter, comme une fatalité, ce déficit d’hygiène qui transforme la capitale en un lieu inconfortable et nocif à la santé des citoyens.

Nous n’avons pas vu, devant ce qui reste de murs noircis du Ciné Olympia, toutes ces bouteilles en plastique aplaties par les caoutchoucs des véhicules de transport public. La chaussée du Portail Léogane était plus allégée mais n’offrait pas la totale propreté que devrait atteindre journellement le Service public de l’actuelle administration qui s’en occupe. Car, on ne sait pas quel ministère a pris sur lui la responsabilité de faire un « clean up » partiel en ce circuit routier très fréquenté par de nombreux passagers.

Nous avons entendu la Ministre de la Condition féminine évoquer à la radio le problème. Mais, les informations ne sont pas transparentes entre le Droit à la salubrité des marchandes et de leurs étalages, le Droit à un environnement sain d’une population, le Droit à la circulation des véhicules sur des routes non encombrées et le Droit à tous les citoyens d’être protégés par des Travaux publics de façon régulière et quotidienne. Aux bonnes intentions de nos responsables, il y a  trop souvent une carence de synergie. L’empiétement nuisible et l’autonomie tous azimuts de nos entités étatiques ne sont pas des manières efficaces pour s’attaquer à des urgences urbaines si difficiles à résoudre. Il n’y a pas que la rue et ses insalubrités. Il faut aussi poser le problème du Transport public. Car, il nous semble que nous sommes encore au stade de la cale du bateau négrier et de ses néfastes encombrements d’humains, de sacs et de bêtes !

La mer est toujours là, comme une permanence dans notre histoire. Il faut se lever tôt  pour, après le constat fait au portail, aller voir, sur une de nos petites plages de sable fin, la besogne ingénieuse de la pêche aux poissons. On s’est donc éloigné de la lourde atmosphère de la surpopulation et de son vaste commerce informel pour découvrir non seulement le bienfait de l’eau mais aussi de décoder, au petit matin, la grande sagesse des « Travailleurs de la mer ».

On connait le geste du « Semeur » de Millet. Celui qui chante un air de notre répertoire populaire et s’avance progressivement dans l’eau avec son filet a une telle intensité symbolique que nous en avons déduit qu’il s’agit , là , d’un exemple profitable à  notre conjoncture politique.

La pêche matinale de poissons s’effectue avec quatre éléments : près d’une dizaine d’hommes, une barque, un grand filet et un panier. Jeter le grand filet dans l’eau se fait avec les hommes aux torses nus qui chantent. Il faut attendre le bon positionnement du filet dans l’eau et laisser passer le temps. On doit savoir faire remonter le filet. Puis, se rencontrer pour en faire un long sac près de la barque. Puis, enlever les prises désagréables, comme ces bouteilles en plastique. Puis, jeter les poissons dans un panier. Puis renverser le contenu au fond de la barque.

Le lecteur qui a vu une image du tableau « Le pêcheur » de Puvis de Chavannes ne sait rien de cette ingénierie haïtienne de la pêche.  Pour comprendre que la salubrité de nos routes nous amène toujours vers les sagesses de la nation, il faut, simplement, se lever très tôt.

Pierre Clitandre

Gary VICTOR

 

Notre pays ne peut faire l’économie des élections pour l’installation d’un personnel politique avec une certaine crédibilité. Passer le 7 février prochain, sans le respect de cet agenda, nous plongera certainement dans un chaos que rien ne pourra stopper. Cela ouvrira la voie à des aventures qui sont déjà le passé sur le continent africain par exemple. Nous savons que des nostalgiques de pouvoirs ayant déjà échoué aimeraient bien arriver à ce stade de déliquescence totale pour être en mesure de mettre le masque qu’ils veulent à la démocratie. Quand nous connaissons les menaces qui pèsent partout sur la planète, nous Haïtiens, nous devons nous battre, et l’Étranger y aurait intérêt, pour qu’aucune criminalité ne s’installe au pouvoir. Nos vies, celles de nos familles, de nos enfants, nous devons les sécuriser, ici, sur notre terre. Nous n’avons pas d’autre choix.

Gary Victor

 

 

 

Au pays de Jean Jacques Dessalines, la politique occulte tout.  Des hôpitaux publics dysfonctionnels depuis environ trois mois  à cause d'une grève des médecins résidents. Le nom d’un sénateur de la République aurait été cité dans ce mouvement. La gourde poursuit lentement, mais surement sa dévaluation. L’Université d’État d’Haïti, en crise depuis plusieurs mois, est incapable de bien planifier les concours d’admission. Des parents sont scandalisés devant la forte augmentation des frais scolaires. Autant de questions qui attendent une réponse et que la politique, comme elle se pratique ici à notre détriment, oublie.

 

Jacques Desrosiers

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