Il aura fallu attendre onze longues années et une journée d’anthologie pour que Rory McIlroy efface définitivement les fantômes d’Augusta.
Dimanche 13 avril 2025, le Nord-Irlandais a enfin conquis le Masters, complétant son Grand Chelem en carrière et rejoignant le panthéon du golf aux côtés de légendes telles que Sarazen, Hogan, Player, Nicklaus et Woods.
À 35 ans, il remporte son cinquième Majeur au terme d’un tournoi haletant, dominé par une dramaturgie rare, où l’émotion brute s’est mêlée à la virtuosité.
Après un début de journée difficile, McIlroy a su redresser la barre face à un Bryson DeChambeau agressif et un Justin Rose retrouvé, pour finalement s’imposer en play-off.
Le parcours d’Augusta s’est transformé en scène épique, rythmée par les acclamations d’un public en fusion.
DeChambeau a allumé la mèche avec un début tonitruant, mais McIlroy, porté par la foule et une résilience féroce, a répondu avec panache.
Le duel s’est ensuite déplacé vers Rose, auteur d’un retour incandescent, forçant McIlroy à puiser dans ses ressources mentales.
Malgré un double bogey au 13 et un putt manqué pour la victoire au 18, le champion a tenu bon, envoyant un dernier coup magistral au cœur du green lors du play-off pour clore magistralement cette odyssée.
Cette victoire dépasse le simple cadre sportif. Elle scelle un chapitre de rédemption entamé en 2011, lorsque McIlroy avait implosé dans ce même tournoi.
En 2025, il triomphe, non comme l’enfant prodige attendu, mais comme l’homme forgé par les épreuves.
Ses larmes au 18 ne sont pas seulement celles de la victoire, mais celles d’un accomplissement humain et professionnel.
Augusta, longtemps cruelle à son égard, a finalement cédé, consacrant McIlroy non seulement champion, mais légende.
Gérald Bordes
