Depuis 2018, le gouvernement haïtien n’accorde plus de subventions aux Fédérations sportives nationales, une situation qui fragilise leur fonctionnement et leur capacité de représentation internationale.
Toutefois, avec l’arrivée de la ministre Niola Lynn S. D. Octavius à la tête du ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) en juin 2024, secondée par une figure connue et respectée du mouvement sportif national, Mickelson Thomas, comme directeur général de l’Institution depuis août 2024, un espoir était né.
En effet, une subvention spéciale en faveur des fédérations a été finalisée par les directions techniques sous la supervision de la direction générale du ministère et transmise à la ministre pour validation et suivi auprès du Premier ministre.
Malgré l’assurance donnée par la ministre lors d’une rencontre officielle avec le mouvement sportifs, et les démarches entreprises auprès du ministère de l’Économie et des Finances (MEF), ces subventions, prévues initialement pour septembre 2024, n’ont toujours pas été débloquées, plongeant les Fédérations dans l’incertitude à l’approche d’échéances nationales et sportives majeures.
Face à cette attente prolongée et au silence de la Primature, les Fédérations nationales ont décidé de s’organiser en créant « Fédéaction Haïti », un regroupement visant à défendre collectivement leurs droits.
Lors d’une conférence de presse tenue en visioconférence le 23 avril, Fédéaction Haïti a solennellement tiré la sonnette d’alarme, exhortant l’État haïtien à respecter ses engagements financiers envers le mouvement sportif, conformément aux annonces officielles faites par la ministre.
Les Fédérations rappellent qu’elles n’ont pas les moyens matériels d’assurer la préparation de leurs athlètes pour les compétitions internationales et dénoncent un endettement croissant qui menace gravement leur survie institutionnelle.
S’exprimant au nom de ses homologues, le Dr Roberson Croimain, président de la Fédération haïtienne de sambo, a rappelé avec force que les exploits des athlètes haïtiens honorent le pays tout entier et non uniquement leurs Fédérations respectives. Il a insisté sur l’urgence pour l’État haïtien d’agir sans délai, soulignant que plusieurs échéances internationales approchent à grands pas.
Sans un appui financier immédiat, les Fédérations se verront dans l’impossibilité d’assurer la préparation de leurs athlètes et de financer les déplacements nécessaires à leur participation aux compétitions.
À travers cet appel solennel, Fédéaction Haïti espère sensibiliser l’opinion publique et rappeler aux autorités leur devoir régalien de soutien au sport, véritable levier de paix sociale, d’inclusion et de rayonnement national.
Il est impératif que les instances compétentes instruisent sans délai le ministère de l’Économie et des Finances afin de débloquer les fonds affectés au budget du MJSAC dans la loi de finances de l’exercice passé et de celle en vigueur.
Car au-delà des enjeux sportifs, c’est l’image d’Haïti et son ambition de développement par la jeunesse et la pratique sportive qui sont aujourd’hui en jeu.
Gérald Bordes