À une semaine de Roland-Garros, Carlos Alcaraz a frappé fort en dominant sans appel Jannik Sinner en finale du Masters 1000 de Rome (7-6, 6-1). Dans un choc au sommet très attendu, l’Espagnol a d’abord plié mais jamais rompu, sauvant deux balles de set avant de s’emparer du tie-break, avant de dérouler ensuite un récital de variations et d’agressivité.
Cette victoire marque son deuxième titre sur terre battue en 2025 après Monte-Carlo et envoie un message limpide : le favori à Paris, c’est lui. Plus qu’un succès, cette finale fut une démonstration de force mentale et technique, une montée en puissance au moment parfait.
Face à lui, Jannik Sinner, numéro 1 mondial de retour après trois mois de suspension pour dopage, s’est heurté à un mur. Pourtant, l’Italien avait impressionné toute la semaine et restait sur une série de 26 victoires.
S’il a semblé à la hauteur dans le premier acte, la mécanique s’est grippée dès l’entame du second, face à un Alcaraz inflexible et étincelant.
Malgré la défaite, Sinner s’est montré digne et lucide, saluant la performance de son adversaire tout en soulignant les signes encourageants de son propre jeu. Il sait que l’essentiel est ailleurs : sa forme retrouvée, sa confiance intacte, et son regard déjà tourné vers Paris.
Cette finale a donc davantage confirmé l’équilibre du sommet du tennis mondial qu’elle ne l’a bouleversé. Alcaraz, patron incontesté sur terre battue, aborde Roland-Garros avec une aura de champion en mission, alors que Sinner, l’homme des retours fulgurants, semble prêt à reconquérir sa couronne morale.
Entre ces deux forces, la promesse d’un duel titanesque plane déjà sur la Porte d’Auteuil.
Si Paris aime les drames et les renaissances, le théâtre de Roland-Garros pourrait bien accueillir dans quelques jours le deuxième acte d’un affrontement désormais mythique.
Gérald Bordes