Le conte de fées s’est arrêté à deux marches du sommet.
Pour sa première participation à un tournoi du Grand Chelem, Loïs Boisson a vu son formidable parcours s’achever brutalement face à la puissance méthodique de Coco Gauff, numéro 2 mondiale et finaliste de l’édition 2022.
En 1h09, l’Américaine a imposé sa loi (6-1, 6-2) sur un court Philippe-Chatrier médusé.
La fatigue du quart de finale joué la veille, les émotions, et sans doute l’ampleur de l’enjeu ont pesé sur les épaules de la Bourguignonne de 22 ans.
En face, Gauff n’a pas tremblé. Lucide, appliquée et d’une rigueur tactique remarquable, elle a immédiatement pris le contrôle des échanges.
Sa diagonale de revers, précise et tranchante, a verrouillé les ambitions offensives de Boisson, trop souvent acculée, incapable de déployer son jeu.
Malgré un sursaut en milieu de deuxième set – un break conquis à 1-3 qui a brièvement relancé l’espoir –, la nouvelle coqueluche du public français a rapidement vu l’Américaine lui claquer un jeu blanc pour reprendre le large.
Dès lors, les jambes semblaient lourdes, les idées floues. Derrière sa serviette, lors du dernier changement de côté, on a deviné l’émotion contenue.
Loïs Boisson s’est heurtée à plus puissante, plus précise, plus prête.
Et dans un match aussi court que brutal, elle a surtout mesuré l’exigence du très haut niveau.
Ses 8 coups gagnants ce jeudi contrastent fortement avec les 24 claqués contre Andreeva la veille.
Gauff, elle, a retourné toutes les amorties, repoussé toutes les accélérations. Une démonstration froide mais implacable.
La France perd sa dernière représentante, mais gagne peut-être son avenir.
Car si cette défaite est douloureuse, elle constitue aussi un premier jalon d’une carrière qui ne demande qu’à exploser.
Coco Gauff, elle, file vers la finale où l’attend la N°1 mondiale Aryna Sabalenka pour un choc au sommet.
Gérald Bordes
