On ignore ce que va être la politique sportive des futurs dirigeants du football haïtien. Peu importe ! Il y a matière à nourrir grand espoir. Pendant ces cinq dernières années, de nombreux jeunes footballeurs talentueux d’origine haïtienne_ qui ont vu le jour à l’étranger_ ne cessent d’épater le public sportif un peu partout dans le monde. C’est le cas de Carrington Jackson dont je vous brosse le portrait. Il est surnommé C.J (prononcez : « Cidjé »)
Né à New York le 10 septembre 2005 de parents haïtiens, C.J. a fait ses premières armes dans un club local du nom de NY Fusion dès l’âge de 8 ans jusqu’à 11 ans où il était vissé au poste de défenseur central. Il s’y était distingué par sa technique, sa polyvalence et surtout par sa puissance athlétique. Lorsqu’il disputait la possession de balle avec les autres adolescents, ces derniers tombaient par terre et pleuraient. (Sois dit en passant, C.J. ne nourrissait pas l’intention de leur faire du mal). Mais, sa musculature précoce faisait trembler les gamins de sa génération. À chaque fois qu’il s’apprêtait à brosser un coup franc, on priait vivement que ses frappes percutantes ne se soient heurtées contre aucun adolescent faisant partie du mur humain visant à éviter de concéder un but. Car, les petits tordaient de douleurs amères à chaque fois qu’ils osaient tenter de contrer ses tirs qui faisaient office d’un missile de croisière.
Plus tard, les parents de C.J. ont quitté New York pour se relocaliser en Floride. Là, l’adolescent s’est fait un nom dans le club Weston qui évolue dans la « MLS Next » (la haute division juvénile des USA).
Ambitieux et aidé de son père, Churchill Jackson, un mordu du foot, C.J. allait tester son niveau en dehors des USA à l’âge de 15 ans. C’est ainsi qu’il a effectué plusieurs stages au Brésil dans les académies de Grêmio et de Palmeiras qui lui ont décerné des satisfécits.
Après ses adieux au Brésil, le jeune poulain avait beaucoup impressionné les cadres de l’académie d’IF Brommapojkarna basée en Suède. Mais, il jugeait le niveau de ce club trop moyen à ses goûts et désirait se prouver dans un milieu plus exigeant.
Chose dite, chose faite. C.J. est sur le point de concrétiser son rêve le plus cher qui consiste à jouer comme professionnel dans un club européen de première division. À présent, il fait partie intégrante de l’académie de formation de l’équipe Fortuna Düsseldorf en Allemagne. Evoluant comme ailier droit, il suscite le respect de son entraineur, de ses coéquipiers de même que ses adversaires grâce à sa vélocité, ses dribbles déséquilibrants, sa dureté en duel et son flair du but.
C.J. est une valeur sure à 17 ans déjà. On lui souhaite un succès continu. Espérons qu’Haïti se dotera de la structure adéquate pour faire moisson de tous les jeunes d’origine haïtienne, y compris C.J., qui brillent dans le firmament du foot international.
Réginal Souffrant