Le monde du football est en deuil depuis le 5 janvier 2024, date à laquelle Mario Jorge Lobo Zagallo, surnommé « le professeur », s'est éteint à l'âge de 92 ans à Rio de Janeiro. Véritable légende, Zagallo a marqué l'histoire du football en remportant quatre Coupes du monde avec le Brésil, en tant que joueur puis entraîneur. Celui qu'on surnommait également O Velho Lobo (« le vieux loup ») a dirigé l'équipe brésilienne dans 154 matches, couronnés par 110 victoires, 33 nuls et 11 défaites.
Des hommages ont afflué du monde entier, y compris des anciennes gloires haïtiennes. Parmi elles, Ernst « Ze Nono », ancien international haïtien des années 75 à 90 et disciple de Zagallo dont le Professeur fut son instructeur lors des différents stages d'entraîneur au Brésil , a partagé une anecdote émouvante. Selon lui, Zagallo avait exprimé une profonde reconnaissance envers le peuple haïtien pour l'accueil chaleureux reçu lors d'un match amical pour la Paix en 2004 contre la sélection brésilienne de Ronaldo, Ronaldinho
et consorts - dont Ze Nono fut le grand artisan de cette rencontre historique dans les annales du football mondial pour promouvoir la paix -, contrastant avec celui un peu mitigé réservé par le peuple brésilien à son retour de la Coupe du monde asiatique en 2002, en tant que Champion du monde.
Ze Nono a rappelé l'impact révolutionnaire de Zagallo sur le football, notamment par son système de jeu innovant et son équipe de légendes composée de joueurs emblématiques comme Pelé, Rivelino, Carlos Alberto, etc.
Malgré son décès, Mario Jorge Lobo Zagallo laisse un héritage inestimable et reste, selon les mots de Ze Nono et de nombreux admirateurs à travers le monde, « l'éternel champion » tout en présentant aux noms de toutes les anciennes gloires du foot haïtien ses condoléances à la CBF, aux joueurs brésiliens, au peuple brésilien et à la famille du « professeur et vieux loup » dont le président Lula a décrété trois jours de deuil national.
Par ailleurs, Ernst Ze Nono Jean-Baptiste, qui a joué contre Franz Beckenbauer dans le championnat américain dans les années 83 a salué le départ du Kaiser tout en ajoutant que le capitaine de la sélection allemande restera l'un des plus grands libéros que le football ait connus.
Gérald Bordes
