Je veux et je peux

Cette déclaration est considérée comme l'une des plus célèbres du président Jean Bertrand Aristide. Très contrarié par la violence des armes d’alors dans le pays, il déclarait : « ’j’ordonne que le retrait des armes dans les rues d'Haïti soit complet et légal. Désormais, quel que soit le véhicule qui passe et tire sur une personne, que tous les autres véhicules bloquent la circulation de ce chauffeur. Je suis le chef de l'État, responsable de la sécurité de chaque Haïtien et je veux, et je peux et je veux, et je veux. »

 

C'était presque trente ans de cela, plus précisément en 1995. Aujourd'hui, en 2023, les autorités haïtiennes n'ont ni la volonté et le pouvoir de quoi que ce soit. Pas même le pouvoir de convocation.

 

Je me rappelle avoir lu quelque part d'un auteur dont j'ai oublié le nom, rien de grand ne peut se réaliser sans la volonté et le pouvoir de le faire. 

 

Et pour illustrer cette phrase, l'auteur prend en exemple un athlète et un handicapé.

 

Selon lui, l'athlète qui a ses membres, c'est-à-dire la capacité de courir, mais n'a pas la volonté de le faire, restera en place. Il ne bougera pas. Tout simplement, par ce qu'il n'a pas envie.

 

Il en est de même pour le handicapé. Il a la volonté de courir. Mais du fait que ses jambes ne lui permettent pas, comme l'athlète sans volonté, il restera en place parce qu'il n'a pas le pouvoir.

 

L'un peut, mais ne veut pas. L'autre le veut, mais ne le peut pas. Mais en 1995, il parait que le chef de l'État haïtien avait les deux.  « Je veux et je peux », telle a été sa fracassante déclaration.


C'était une rare et forte déclaration d'un chef d'État en fonction, puisque les autorités haïtiennes post 7 février 1986 sont toujours, même avec une force militaire internationale dans le pays incapables de tacler avec rigueur les actes de banditisme en Haïti 

 

Contrairement aux dirigeants haïtiens qui sont toujours passifs quand leurs citoyens sont en danger, quand la sécurité nationale des États-Unis est menacée, donc les autorités américaines sont sur pied de guerre.  « ’Tous ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous »’, disait l’ancien Président George Bush (fils). 

 

Pour mieux comprendre le discours du Président américain, il fallait le placer dans le contexte des actions terroristes contre les ĖÉtats-Unis le 11 septembre 2001. 


Discours exceptionnel dans une circonstance exceptionnelle d’un leader fort et exceptionnel de son temps.  C’était  comme l’Empereur Jean-Jacques Dessalines après l’indépendance d’Haïti en 1804 qui, tout en voulant faire de la nouvelle nation un pays libre ou règne la prospérité, l’égalité, l’unité, et surtout faire respecter la souveraineté d'Haïti, le fondateur de la nation, disait à tout critique concernant le massacre des Français en Haïti, « ’Peu m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays »’.  

 

Plus de deux siècles après cette déclaration forte d'un leader fort de son temps, aujourd'hui, alors que l'insécurité fait rage dans le pays, les manques de volonté et de pouvoir du Premier ministre révèlent au grand jour de l'incapacité des autorités haïtiennes à agir contre les bandits.  

Quand ces voyous, fils de vipères, violent et tuent les gens dans tout le pays, ce ne sont plus que de simples actions de banditisme, ce sont de préférence, des actes d'une guérilla urbaine qui requièrent que les membres du CSPN s’unissent avec une détermination et une résolution sans faille contre l’animosité de  ces indésirables. Malheureusement, le pays n'est pas dirigé. 

Au moins, dans un contexte très difficile, le prêtre avait le courage de dire: je veux et je peux. Aujourd’hui, le médecin, comme ses alliés, rêveurs qui rêvent l'arrivée des bottes militaires dans le pays, il ne peut rien dire ou faire, s'il n'est pas dicté ou autorisé par les ambassadeurs, membres du CORE Group, agents de tous les malheurs d'Haïti.

 

Mais, dans les circonstances actuelles, Haïti a, pour résoudre les problèmes de l'insécurité, définitivement, besoin d'un autre leader avec un discours similaire ou encore beaucoup plus fort que celui de: Je veux et je peux du prêtre en 1995.

 

Esau Jean-Baptiste 

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