De nationaliste au présidentialiste électoraliste

Dans son livre l’Afrique et la révolution, Tome 13, Ahmed Sekou Touré écrit: Si l’idée d’une école fait penser à un maître et à des élèves, l’idée de l’existence d’une société fait penser au caractère immortel du peuple qui se renouvelle sans discontinuité à travers ses composantes et à l’existence d’une civilisation et une culture inhérente à toute vie sociale organisée.  

Et comme une sorte de mise en garde aux faux révolutionnaires de toutes tendances démagogiques confondues, Sekou Touré a aussi fait mention qu’il n’y a pas de révolution sans conscience révolutionnaire et il n’y a pas de révolution qui n’engendre pas, à travers ses actes concrets, des germes de contre-révolutionnaire. Et il n’y a pas non plus de révolution sans volonté et sans activité de transformation de l’ordre ancien en un ordre nouveau. 

Définitivement, être révolutionnaire est une élévation et une prise de conscience politique qui exige constamment des engagements et un lien complètement étroit entre le leader nationaliste et son peuple, particulièrement les déshérités du sort. 

Le nationaliste (qui n'est pas un abolocho) est quelqu’un qui croit dans l’être humain. Pas dans des postes politiques et élections frauduleuses d’un pouvoir politique de bandits légaux, illégalement au timon des affaires depuis des années.

Chercher à comprendre le comportement d'un leader politique haïtien qui, dans le temps, était très amer contre un système mafieux, pour, finalement, en peu de temps, changer de camp au point de faire un silence total quand on massacre les gens dans les quartiers populaires, c'est définitivement arriver à cette conclusion que le politicien haïtien est un primitif spécimen à humaniser et illuminer

Un rappel important pour ces messieurs qui, aujourd'hui, sont aveugles, sourds et muets face aux massacres des bandits dans les quartiers populaires, le révolutionnaire, "c'est quelqu'un qui trouve ses convictions et ses racines dans la souffrance des masses, dans leur misère économique." 

Tout en étant, un révolutionnaire, définitivement qui n'est pas un électoraliste, c’est quelqu’un qui, dans un amour charnel avec son peuple contre l’oligarchie locale et internationale, se veut être libre de toute manoeuvre dilatoire et de manipulation des corrompus d’un pouvoir politique qui croit seulement dans le processus de gouverner par le chaos.    

Et c’est ce mal qui conduit à la haine et de l'âme méchante de certains qui, pour garder le pouvoir politique et économique, de temps en temps, distribuent des armes et des munitions aux bandits pour continuer dans des sentiers obscurs et ténébreux du crime, à savoir: faire couler le sang des gens dans les quartiers populaires. 

Ces progénitures de vipères ont, tout en recevant l'ordre machiavélique des hommes politiques et des sultans économiques sanguinaires du pays de déstabiliser Haïti, pris grandement du plaisir de tuer indéfiniment d’innocentes personnes. 

Aucun prétexte ne peut expliquer comment un petit groupe de personnes qui forme la classe dominante et qui détient toutes les richesses du pays continue, non seulement à accaparer toutes les ressources d'Haïti à leur seul et exclusif profit, mais aussi, par le biais de leurs hommes de main, de tuer et massacrer les infortunés dans des zones marginales du pays. 

L'ironie du sort, les présidentialistes électoralistes qui, autrefois, comme des insectes nuisibles, savaient fait beaucoup de bruit dans les stations de radios et des manifestations populaires se sont tus aujourd'hui. 

Ils ne dénoncent pas les autorités d’Haïti qui, de concert avec des bandits légaux, ont le pouvoir de vie et de mort sur les pauvres gens comme cela se fait actuellement à Carrefour feuilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.

Malheureusement, ces candidats qui sont toujours en campagne, même  à un moment où il n'y a pas d'élections, n'ont pas la notion que d'être un révolutionnaire, c’est être engagé avec toute votre âme et conscience, suivie d'une conviction politique approfondie dans la lutte populaire.  C’est aussi avoir une foi inébranlable dans l’action de changer et de transformer qualitativement la vie des gens, surtout  ceux des classes défavorisées.  

C'est aussi être "convaincu de la pérennité du peuple, de la perfectibilité de l’homme et de la possibilité donnée à toute entreprise historique consciemment dirigée vers la réalisation du bonheur humain, d’atteindre ses objectifs et de les dépasser", écrit Ahmed Sekou Toure.    

Cependant, quand l’argent et le pouvoir politique sont les causes qui empêchent les électoralistes de dénoncer la violence, donc il faut avoir du courage d'un nationaliste révolutionnaire pour non seulement prendre position en faveur des opprimées, mais aussi dire aux hommes politiques et les riches de la classe d’affaire qui approvisionnent les bandits en armes et minutions, qu’ils ont grandement tort.

Seul un homme de courage et de caractère peut dire à ces fils de vipères qui se croient avoir le plein pouvoir pour voler, détruire, kidnapper, violer et finalement tuer, qu’ils sont grands dans la petitesse. 

Oui, il faut aussi avoir du courage pour dire au chef de la Primature qui attend seulement des diktats du Corps Group, qu'il est un instrument parasitaire de l'impérialiste occidental qui ne gouverne rien. Et il faut toujours le rappeler, ce conzé du 21e siècle, que même le pouvoir à vie est éphémère. 

Mais à un moment où les tentations faites avec de l’argent facile venant des hommes et des femmes corrompus, immoraux et arrogants sont si grandes, donc trouver des gens qui peuvent résister n’est pas chose facile. Cependant le nationaliste résiste toujours, même là où il est visiblement ne pas avoir de moyens pour résister. 

 

Prof. Esau Jean-Baptiste 

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