Les chorégraphes du spectacle de la terreur mortifère en Haïti ont promis des primes alléchantes allant de deux à cinq millions de dollars à tout informateur qui fournirait des indices à propos des coordonnées géographiques des principaux criminels de la bande terroriste Viv-Ansanm. Pour soi-disant les « mettre en déroute ». Pourtant, les USA incarnent dans la région omniscience, omniprésence et omnipotence ; un véritable dieu invincible qui, dans sa convoitise démesurée, pactise avec les diables. Le souffle des survivants est suspendu aux caprices de cette divinité diabolique dont l’ingérence séculaire entraîne les conditions exécrables des sociétés maintenues dans l’instabilité et la pauvreté abjecte. En promettant des récompenses mirobolantes pour déposer les « chefs bandits » sur la civière ou au cimetière, le maître de l’Hémisphère ne fait que nous tourner en dérision. Mieux que quiconque, les plénipotentiaires au service de cette diplomatie internationale pernicieuse, hyperactive dans les coulisses du chaos organisé, connaissent adresses, entrées et sorties des voyous instrumentalisés qui y sèment la terreur. Recéleurs !
Incognito, dans une clarté obscure à l’antichambre du désastre, les missionnaires des coopérations multilatérales côtoient en permanence les mercenaires sous-traitants du sinistre complot, en virtuel et en présentiel. Il s’agit d’un rituel itératif implémenté depuis des lustres à travers un progiciel criminel programmé pour exterminer la première république nègre indépendante de la planète. Il demeure par contre que la dynamique géopolitique ne suive jamais une ligne droite. Ainsi, selon les contingences, l’agenda du scénario conspirationniste est révisé, réadapté. Les hémicycles diplomatiques deviennent l’arène d’un théâtre tragicomique où Haïti est constamment prise en sandwich dans des télescopages périlleux. À cette phase du cafouillage politique, les fugitifs évadés - soi-disant recherchés par le Département d’État - prennent officieusement part à des rencontres secrètes avec des officiels d’ici et d’ailleurs. Dans une ambiance amicale burlesque, les manches longues à saveur sanguinaire tutoient les cravates aux odeurs parfumées. Tombes blanchies.
Les pions combinés avec autant de maestria par les criminels à col bleu pour planifier cet échec et mat laissent présager qu’ils bénéficient du support stratégique d’une éminence criminelle grise bien garnie. Un laboratoire de propagation du virus de l’anéantissement serait au service de la piraterie internationale qui délègue des tâches spécifiques à des troupes auxiliaires. La chaîne du banditisme s’enracine localement via des milices qui en font des fortunes. Elle a des ramifications régionales ; mais, c’est surtout par-delà les frontières caribéennes qu’elle a connu sa conception. Croisade entre spermatozoïdes de la flibusterie et ovule de la rancune pour féconder dans une déformation congénitale une créature monstrueuse rebelle à ses propres géniteurs. Aucune œuvre humaine n’est parfaite. Dans le mal aussi. C’est à partir des brèches créées par les mésententes entre les masterminds et les intermédiaires du chaos que l’élite probe devra profiter pour qu’elle réponde dignement à sa vocation politique de gouverner le pays, par les moyens de la compétence et de l’éthique.
De l’incendie des commissariats de Police, aux évasions carcérales jusqu’à l’expropriation virulente des familles de leurs résidences à la Capitale, les bandits exécutent fidèlement une feuille de route exterminatrice. Point besoin de demander à qui profite le crime. Le masque est tombé. Jadis pleine de vigueur - exportant des produits, accueillant des touristes, supportant des nations de la région - Haïti se vide de son sang et sombre dans la paralysie. Ses « Amis » de l’Occident s’en moquent. Merci de cette gratitude, Canada et USA.
Pure hypocrisie
Le 12 août 2025, les autorités américaines ont fixé un prix de 5 millions de dollars en contrepartie de la tête de Barbecue, transformant ainsi un vulgaire morceau de viande en une potentielle transaction digne d’un marché aux enchères. Après avoir dépouillé la population de toutes ses ressources, les caïds du mouvement terroriste Viv-Ansanm invitent les membres de la population à retourner sur les ruines de sa résidence. Une invitation à un diner de con. Les gangs à sapatte ne seraient pas cons en se frayant une protection par un bouclier humain ; les gangs à cravate non plus en forgeant un décor de paix factice, temporaire, propice à des élections frauduleuses. Pour rester au pouvoir, tous les stratagèmes seraient permis, y compris l’ouverture arrangée de certaines artères stratégiques de l’Aire métropolitaine. Les négociations souterraines visant à piéger la population dans une sensation psychologique de climat serein continuent. Que n’offrirait pas en retour cette population traumatisée, sans abris, afin de sortir de ce cycle infernal de pénurie couplée d’insomnie ? Les populistes en sont bien conscients. Ils projettent de jouer sur leur corde sensible : la famine.
Du Sud au Centre-Ville, puis vers le Nord, les sauvages défilent en cortège à travers toute la Capitale, faisant du vedettariat et affichant un satisfecit. Factice, bien entendu, car la schizophrénie est bien perceptible. Ces individus en mission d’assainissement sont également imbus qu’au terme de leur mission macabre, ils deviendront des colis encombrants. Ils vont inévitablement disparaître de la scène, par un simple tweet. Ce n’est qu’un feuilleton récurrent où changent les visages mais non l’intrigue dont chacun connaît déjà la fin. Les « idiots utiles » aussi.
Toujours dans le cadre du programme de lutte contre le crime transnational organisé, le FBI avait déjà annoncé depuis novembre 2022 une prime de 2 millions de dollars pour toute information fiable menant à l’arrestation de Vitelhomme Innocent. Parallèlement, ce puissant chef de gang, opérant à Torcelle à moins de cinq kilomètres de l’Ambassade américaine, défie constamment les forces de l’ordre dans les parages même de l’Académie de Police. En décembre 2023, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) a, pour sa part, désigné les salops Johnson André dit “Izo-5 Segond ”, Renel Destina, Vitelhomme Innocent et Wilson Joseph (Mawozo), de criminels impitoyables qu’il faudrait neutraliser. Les Nations-Unies accusent ces assassins désormais étiquetés de terroristes d’être responsables d’une multitude d’atrocités allant des viols et enlèvements aux trafics d’armes et de drogue.
Pourtant, avant sa métamorphose immuable de G-9 en Viv-Ansanm qui se réclamait un « parti politique » comme beaucoup d’autres, la fédération criminelle des gangs avait paradoxalement reçu les éloges du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). S’appuyant sur la fameuse théorie de la fenêtre brisée, les observateurs ne perçoivent définitivement aucune surprise dans ce tableau lugubre dépeint en Haïti. Les paroles de création comme celles de destruction finissent toujours par se faire chaire. La prophétie de madame La Lime s’est accomplie : « L’union fait la force ». Haïti demeure vulnérable dans l’œil du cyclone ravageur de la créature monstrueuse conçue par le laboratoire de la rancune internationale.
La douce-amère
En maintes occasions, les sensationnalistes des médias étrangers organisent des missions « impossibles » dans une facilité captivante pour arracher des entrevues de la gueule de ces bandits notoires. Une bizarre complicité s’est installée entre ces « journalistes » étrangers et les escadrons de la mort de la Cité qui sont devenus de fidèles amis, au point qu’ils s’échangent des cadeaux. Plus étonnant, ces aventures exotiques dans les salons des démons sont rendues possibles à travers des ententes tacites et sous hautes protections des superpuissantes ambassades érigées dans la région métropolitaine. Aux dépens d’Haïti, c’est toujours un menu copieux dégusté par le NY Times ou la CNN qui publient des documentaires sensationnels pendant que la plupart de ces Organisations internationales tirent profit du narratif cataclysmique viral de la République emblématique.
Tu veux un scoop des salopards qui ont mis le feu au paradis de la Caraïbe ? Alors, il faut surtout une autorisation d’en-haut, du cerveau du crime, du maître du jeu. Sinon, l’initiative de débarquer dans leurs fiefs serait à ton risque et péril. Il n’est pas donné à tout le monde cette faculté mystérieuse de pouvoir côtoyer les animaux détraqués de la jungle sans en être dévoré. Cette aptitude à pouvoir percer les mystères de cette boîte noire qui alimente une collusion entre mercenaires et plénipotentiaires a été échappée à Adisson Maalouf, kidnappé par le groupe terroriste Viv-Ansanm. Cet aventurier ignorait le rôle d’intermédiation du Core-Group dans les échanges avec ces gangs lourdement armés, logés à la proximité de leurs géantes ambassades. Le Youtuber Américain basé à Atlanta a failli périr, faute d’information adéquate du contexte géopolitique haïtien. Quasiment comme un Daniel dans la fosse aux lions, il a été sauvé de justesse.
À travers ce double jeu pernicieux envers Haïti, la communauté internationale a ses raisons que la raison ne connaît point. Pour atteindre l’objectif malsain d’atrophier cette nation libérée de la fournaise ardente de l’esclavage, elle recrute des agences dotées de l’expertise de mobiliser des traîtres fils pour satisfaire les intérêts occultes d’un empire érigé sur la corruption, le pillage et la trahison. N’est-ce pas une trilogie bien appropriée au monstre à neuf têtes accouché et nourri par ces faiseurs de rois ? Le CPT, composé d’un ensemble de figures politiques sans scrupule, est l’apothéose de la déchéance politique en Haïti.
En plus d’une réponse au traumatisme engendré par la rupture des chaînes esclavagistes, l’ingérence étrangère guidée par de nouveaux scénarios de la piraterie colonialiste serait nourrie par l’ambition de rafler les richesses rares du pays. Le jeu géopolitique prédateur consiste à s’appuyer sur la complicité d’interlocuteurs politiques déloyaux pour légitimer les manœuvres préjudiciables de ces anciens colons qui ne se contentent pas des injustices et des cruautés déjà commises envers Haïti. Reviendrait-il vraiment à ces gens de rédiger une feuille de route pour sortir Haïti du labyrinthe ? Peine perdue.
Le virage
L’entrée en scène du CPT coiffé par des politiques opportunistes qui ont détrôné l’indécence de son siège a infirmé l’assertion du paroxysme de la gabegie et de la trahison déjà atteint sous les administrations antérieures. Ces derniers jouisseurs, reconnus comme des proxy-présidents impotents, auraient fragilisé la souveraineté et la richesse du pays en confiant son destin à des mercenaires étrangers. La présence officielle officieuse de Vectus Global, sous le leadership d’Erick Prince, est un véritable danger pour la sérénité au pays. Les conseillers présidentiels les moins fougueux dans la traîtrise en ont exprimé une certaine retenue face à l’ouverture des veines sensibles du pays à ses bourreaux. Malheureusement, trop tard pour ces prétendus moutons noirs de ce nonuor cacophonique qui voudraient y prendre un recul. À titre de chef d’orchestre, les premiers coordonnateurs savaient clairement que ce petit cercle vicieux était truffé de mafieux. Délibérément, ils avaient tu les sons tonitruants de la dénonciation des actes de corruption perçus dans les rapports techniques produits par l’ULCC. Ils ont raté le timing pour ne pas couler tous ensemble quand la nation en demandera des comptes.
Les conditions de vie s’aggravent. Les risques d’un creux politique abyssal s’amplifient. Alors, que faire pour marquer un retour à l’équilibre ? Pur sophisme de croire que la sphère politique devrait être fuie par les gens de bien. Erreur grave, car tous, nous payons au prix fort les conséquences de la délinquance au pouvoir. Le sauvetage d’Haïti ne proviendra pas des coopérations internationales, encore moins d’une fausse posture prudentielle de l’honnêteté à ne pas se mêler de la vie politique active. D’un côté, la communauté internationale prétend afficher son soutien à Haïti à travers des coopérations, des feuilles de route pour résoudre les problèmes humanitaires et sécuritaires. Elle nous berne en des sanctions ou des promesses de punitions contre les artisans du chaos. Mais de l’autre, elle alimente des dynamiques qui enveniment la crise. L’hypocrisie, les contradictions, voire la duplicité de la plupart des acteurs internationaux sautent aux yeux. Ils soufflent le chaud et le froid.
La leçon essentielle à retenir est que le salut national repose d’abord entre les mains des Haïtiens. Un décor propice à un climat social convivial requiert un engagement citoyen à tous les niveaux : du peuple et de l’élite. À travers des projets harmonieux véritablement au profit de la collectivité, les forces vives – l’université, l’église, la presse, la diaspora, la société civile et les partis politiques (crédibles) - doivent faire combine dans un complot des gens de bien.
Aujourd’hui même, des réflexions intenses vers une offre politique sont cruciales avant la date butoir du 7 février 2026 afin d’éviter un creux. Sinon, le chaos sera irréversible. À ce stade critique, la communauté internationale s’en fichera ; elle ne fera que décréter des notes circonspectes et organiser le rapatriement des siens. La tâche de purger le pays des traîtres et des faux-amis revient aux Haïtiens intègres et compétents.
Carly Dollin