De la musique à la politique

Si la constitution de 1987 n'a pas empêché à un musicien de briguer un poste politique dans le pays, ce n'est pas à nous de le faire. Ce texte cherche tout simplement à comprendre comment d'un type de musique sans engagement politique et sociale pour la plupart, des musiciens sont, de candidats à la mairie, à la députation, au sénat et à la présidence de la République, trouvent des gens à les voter dans des élections générales.

Bref, tout avait commencé lors des élections générales du 16 December 1990. Ce musicien devenu sénateur, chantait, avec ses frères et sa soeur, une musique engagée. Ils chantaient contre l'injustice économique et sociale des rapaces locaux et internationales d'alors. 

On se souvient encore de cette parole forte pleine d'espoir de cette voix chaude durant les années 1980  de leur jeune soeur,  devenue, par la suite, mairesse de Petion-Ville. "Ils reviennent de loin. On les appelle messagers de l'espoir. Quand ils chantent, ils apportent un goût nouveau à la vie. Ils ne voient pas. Tandisqu'ils sont venus apporter la lumière à tous ceux qui sont dans les ténèbres et du courage à ceux qui en ont besoin. Vous qui aujourd'hui écoutez leur message: allez, allez "di yo sa".

Puis le bal continue après le retour du président Jean Bertrand Arisitide de son exil de Washington en octobre 1994. Un autre chanteur, par ses chansons  engagées était, pour un mandat de quatre ans, facilement, devenu, maire de la ville de Port-au-Prince. La capitale d'Haïti. 

Comme le sénateur, il était très engagé politiquement. Il dénonçait le pouvoir dictatorial de Baby Doc Jean-Claude Duvalier durant les années 1980. N'en parlons pas de ses critiques amères contre l'armée d'Haïti, la bourgeoisie locale, les organisations internationales aussi bien que le système impérialiste, spécialement les États-Unis d'Amérique 

Si en tant que Magistrat, il ne savait pas exactement ce qu'il devait faire pour la capitale, par contre, en tant que chanteur engagé, il savait pertinemment ce qu'il ne voulait pas pour la ville, et le pays en général. 

Depuis lors, comme les militaires qui avaient repris goût à la politique après le 7 février 1986, ils étaient nombreux les musiciens haïtiens qui occupaient des postes de grandes décisions politiques en Haïti.

Par exemple, lors des élections présidentielles post séisme du 12 janvier 2010, "de la comédie d'être candidat à la tragédie d'être nommé par les membres du Core group, la farce était devenue réalité" lorsque le 14 mai, pour le malheur d'Haïti, le bandit, illégalement élu, devient légalement président du pays.

Ainsi, magistrats, députés, sénateurs, président, ministres, diplomates, de poste électif à celui de nominatif, ils poussaient et grandissaient comme de mauvaises herbes dans un terrain abandonné. 

Et aujourd'hui, sans gêne, nombreux sont ceux qui se disent, si l'autre peut, en dépit de son incompétence, doublé d'une immoralité hors pair, peut devenir le premier citoyen de la nation, et pourquoi pas nous. Déjà, comme tous les autres faux nationalistes qui sont, aujourd'hui, devenus électoralistes, des musiciens se préparent à devenir candidats. 

Même lorsque:avec la grave crise politique actuelle causant une insécurité généralisée dans le pays il n’y a pas moyen d'organiser des élections pour le renouvellement des élus qui sont partis depuis plus de deux ans, ces musiciens sont déjà candidats à la candidature. Soit pour se faire remplacer eux-mêmes ou les autres déshonorables des dernières législatives. 

Ce qui fait, déjà, sournoisement, ils mènent campagne pour, finalement, devenir les prochains magistrats, députés, sénateurs, et président, bien entendu, plus dévergondé et corrompu que du style de Ti Simone.

Mais comme l'autre aurait pu dire aujourd'hui que le peuple, bien entendu, à l'exception d'un petit groupe restreint d'anciens députés et de sénateurs, ne retourne pas avec ses vomissures au Bicentennaire.

Entre autres, de grâce communauté internationale, classe des affaires, électeurs manipulés, et mal-orientés, épargnez le pays de ces "déshonorables et ces excellences" corrompus et sans scrupules. Ne les retournez pas au parlement aussi bien qu'au Palais national.

 

 

Esau Jean-Baptiste 

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