2024: l’année des élections présidentielles aux États-Unis

Il ne fait pas de doute que les élections présidentielles américaines intéressent la planète.  Que l’on soit en Eurasie, en Océanie, en Afrique et en Amérique, ils sont rares ceux qui n’ont pas eu le regard fixé sur ces élections, soit par simple curiosité, soit pour ses intérêts stratégiques et même pour ses applications et apprentissages démocratiques. Il ne fait pas de doute non plus que les élections américaines sont truffées de faits qui défraient la chronique.

Dans ce contexte, il est permis de penser que l’expérience démocratique aux États-Unis, qu’elle soit dirigée par une gouvernance du parti républicain ou du parti démocrate se focalise sur l’absolue finalité du perfectionnement de la pratique démocratique. En principe, elle se veut être le modèle pour le monde, mais aussi, et surtout pour les pays que l’administration américaine qualifie, en réalité, d’« États voyous », d’« États préoccupants », d’« Axes du Mal », du fait de la nature et la structure de leur pouvoir.

Historiquement, les premières élections présidentielles des années 1789 et 1792 paraissaient non seulement simples, mais aussi de courte durée. En 1789, le processus avait duré seulement quatre mois et était peu coûteux. De cette simplicité, les électeurs avaient été choisis, et le premier mercredi de janvier, ils avaient eu une rencontre dans leurs États respectifs pour finalement voter le premier mercredi de février. Et les votes ont été comptés le 6 avril de cette même année. Tandis qu’en 1792, la procédure avait duré moins de temps.

Contrairement aux premières élections, depuis la seconde moitié du xxe siècle, le processus de l’élection présidentielle américaine prend plus de temps.  Actuellement, surtout si le parti n’est pas au pouvoir, donc en quête de leur nomination pour représenter leur parti dans la course finale, comme une sorte de marathon de 1000 km, les candidats lancent leur campagne de nomination presque deux ans avant même l'élection générale de novembre. Dans leur course à la poursuite du pouvoir politique à la Maison-Blanche, les candidats dépensent des millions de dollars et font des centaines de discours de campagne devant des milliers de sympathisants dans plusieurs états du pays.

En dépit de sa durée et de sa complexité, l’élection américaine suscite toujours de l’intérêt et de la curiosité chez des millions de gens non seulement aux États-Unis d’Amérique, mais aussi dans le monde entier. Compte tenu des enjeux stratégiques, géopolitiques, économiques et sécuritaires, l’élection présidentielle américaine reste et demeure une préoccupation pour bon nombre de dirigeants des pays ayant des rapports cordiaux ou pas avec les États-Unis.

Ce qui fait, le mardi qui suit le premier lundi de novembre de l’année électorale présidentielle reste un jour important non seulement dans les annales politiques des États-Unis d’Amérique, mais dans le reste du monde. Puisque tous les quatre ans, en ce jour, eut lieu l’élection générale afin d’élire un président, un vice-président, des gouverneurs et des membres du parlement américain. En termes d’énergie, de formes et d’astuces, c’est un moment extrêmement important pour la plus grande démocratie du monde.

Mais tout ça commence avec les élections primaires d’un ou des deux plus grands partis politiques du pays. Par exemple, pour les dernières élections présidentielles du 3 novembre de 2020, officiellement, le 3 février de cette même année, c’était avec le caucus de l’Iowa que les primaires démocrates avaient démarré.  À ce moment-là, tout avait bien commencé quand, malheureusement, plus particulièrement après le « Super Tuesday » du 3 mars, la crise sanitaire qui se propageait timidement avec les premiers cas, avait fait son apparition aux États-Unis.

Et en un laps de temps, c’était l'ère du confinement ou la COVID-19, invité inattendu, avait forcé le Comité national du parti démocrate à prendre la décision de ne pas organiser, comme d’habitude, la convention démocrate avec une foule d’invités et de délégués du parti.

Depuis la deuxième moitié du xxe siècle, la route vers la Maison-Blanche est toujours semée d’obstacles, de complexités et de surprises. Mais en 2020, avec la crise sanitaire mondiale, des primaires du parti démocrate début février à la fin de l’été pour aboutir aux élections générales de novembre, le processus avait connu un niveau de complexité sans précédent.

Mais malgré cette longue bataille de plusieurs mois, aussi bien des difficultés rencontrées au cours du processus, les temps forts conduisant à l’une des institutions les plus prestigieuses de la politique américaine ont été minutieusement suivis et respectés. Par contre, pour la première fois dans son histoire que l’actualité internationale n’avait pas joué un rôle aussi important dans une campagne présidentielle américaine. « La politique étrangère n’était pas la première préoccupation des électeurs américains, mais plutôt les disparités sociales et la brutalité des policiers blancs sur les noirs, chaque jour où la question raciale hante la société américaine. »

De plus, il est important de mentionner aussi que tout au long du processus de ces élections, à cause de la mauvaise gestion de la crise de santé publique et le développement du Coronavirus dans tout le pays, les premiers sondages n’étaient pas du tout favorables au président sortant Donald Trump.

Quant à son adversaire, l’ancien vice-président Joe Biden, pour pouvoir avancer dans le processus de campagne et garder les sondages en sa faveur et ceci jusqu’au jour du scrutin de novembre, il avait profité de toutes les petites erreurs stratégiques du candidat républicain. Entre-temps, en dépit du confinement, les passions partisanes se déchaînaient. Et les critiques étaient devenues de plus en plus amères d’un camp à l’endroit de l’autre.

N’empêche, pendant que les États-Unis étaient en plein déroulement électoral, nationalement, et c’était chaque jour que les autorités du pays avaient, effectivement, à faire face à plusieurs défis de la crise sanitaire globale qui avait causé un nombre incalculable de malades et de morts. Pourtant, en dépit de cette période de grandes difficultés qui avait secoué l’Amérique, la culture démocratique avait pu se perpétuer dans ce grand pays considéré comme l’instance planétaire d’homologation démocratique, le miroir de la planète pour plus d’un.

Puisque l’élection présidentielle américaine n’a pas d’équivalent. D’une façon ou d’une autre, elle affecte le fonctionnement et la gestion de la planète. Les relations diplomatiques d’un quelconque État avec le pouvoir exécutif de Washington demeurent, dans bien des circonstances, les plus importantes. Ce qui explique, en dépit de la grave crise sanitaire mondiale, bon nombre de pays avaient leurs regards tournés vers les élections présidentielles américaines de novembre 2020 qui avait conduit à l’élection du candidat démocrate à la Maison-Blanche.

Avec cette victoire le 3 novembre de 2020, Joe Biden était devenu le 46e président des États-Unis. Mais, c’était un pays divisé, traversé de secousses et fragilisé par une grave crise sociale, économique et surtout sanitaire inédite qu’il héritait.

Par exemple, le déficit budgétaire américain avait explosé pour la deuxième fois de son histoire, « après 1929, à plus de 3,000 milliards de dollars. Ce contexte électoral américain où les mesures de confinement, de distanciations sociales, des gestes barrières avaient forcé la Convention démocrate à radicalement changer son approche. On ne dit pas que c’était grâce à elle, mais c’était dans ce contexte difficile qu'émerge ce nouveau leadership américain pour les 4 prochaines années. »

Entre-temps, un peu réfractaire, Trump cherchait à créer le « buzz ». Tout portait à croire que Trump visait à faire trébucher Biden dans sa marche vers la Maison-Blanche. C’était « l’acte le plus rocambolesque de l’histoire électorale américaine. » Car de George Washington à Barack Obama, et Trump lui-même, le transfert pacifique du pouvoir se faisait toujours sans grincement de dents. Mais par son refus d’accepter la victoire des urnes de son adversaire, ils étaient nombreux ceux qui pensaient que le 45e président souffrirait d’un grand mal. « À force de persister et d’aller dans toutes les directions, il ressemblait à un dictateur des pays d’Afrique ou de l’Amérique latine, pensaient plus d’un. »

Mais à quelques jours de la passation de pouvoir le 20 janvier, un fait surprenant allait marquer négativement la suite du processus des élections de novembre 2020.  C’étaient, malheureusement, les événements du mercredi 6 janvier 2021.

 

L’incident regrettable au Capitol Hill

Dans le cadre de la dernière ligne droite du processus des élections du 3 novembre conduisant à la confirmation de Joe Biden comme président élu, le mercredi 6 janvier 2021, étant le président du Sénat, le vice-président Mike Pence présidait une séance au Capitol Hill, symbole de la démocratie américaine quand de soi-disant supporteurs du président Donald Trump avaient envahi l’espace sacré où les parlementaires étaient en pleine discussion.

Cet incident regrettable démontrait une nouvelle fois l’intolérance du président sortant qui, « depuis plus de deux mois, avait refusé d’accepter sa défaite en soufflant sur les braises de la division en brandissant des théories du complot. Sa croisade a culminé mercredi avec la prise d’assaut sur le siège du pouvoir législatif.  Les images prises de l’intérieur du majestueux bâtiment situé au coeur de la capitale fédérale américaine marqueront l’Histoire : élus portant des masques à gaz, agents de la police en civil arme au poing, manifestants installés dans les bureaux des parlementaires. Elles resteront à jamais associées à la fin de mandat tumultueux de Donald Trump, dont le jusqu’au-boutisme a aliéné une partie de son propre camp », pouvait on lire dans le texte titré: Biden confirmé président d’une Amérique ébranlée par les violences des pro-Trump.

De plus, sous le titre Chaos et champ de bataille au Congrès américain, l’Agence France Presse (AFP) résumait l’intruision au Capitol Hill comme suit : « Des policiers l'arme dégainée dans le coeur du Congrès des États-Unis, des élus protégés par des masques à gaz, des manifestants brisant des vitres: le Capitole à Washington a sombré mercredi dans un chaos dramatique et des violences inédites dans un lieu si solennel.»

Effectivement « La situation a basculé quand des partisans de Donald Trump, brandissant des drapeaux bleus à son nom et portant les casquettes rouges de sa campagne électorale, ont envahi le bâtiment trônant sur la célèbre colline de la capitale fédérale. »

« Aux cris de "USA ! USA !", ils ont réussi à pénétrer jusque dans les hémicycles des deux chambres, interrompant la session parlementaire qui devait confirmer l'élection de Joe Biden. »

Plus de trois ans après, particulièrement cette année, l'élection présidentielle américaine aura lieu le 5 novembre 2024 afin d'élire le président et le vice-président des États-Unis au scrutin indirect. Les électeurs éliront 538 membres du collège électoral des États-Unis, dits « grands électeurs », qui à leur tour éliront le président et vice-président en décembre 2024. Il s'agira de la soixantième élection présidentielle américaine. 

En attendant d’en arriver là, il y a des temps forts dans la campagne électorale présidentielle qui attendent les candidats républicains dans la course pour la nomination du parti. Et pour le tout début des primaires républicaines, ça va commencer le lundi 15 janvier dans l’état d’Iowa.

Esau Jean-Baptiste

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES