12 janvier 2010-12 janvier 2024, voilà déjà 14 longues années depuis le séisme ravageur

Une pensée spéciale pour nous Haïtiens dont les blessures et les écorchures après 14 ans sont encore à vif dans nos cœurs, dans nos esprits ; mais pire encore nos cinq sens s’exposent au quotidien à la grisaille d’une capitale ravinée, alluvionnée, barricadée, abandonnée, puante, habitée par des handicapés physiques et mentaux s’abreuvant d’une paranoïa collective de survie individuelle à tout prix et en dépit de tout . 

Ce que nous vivons actuellement en Haïti me rappelle une triste histoire que me raconta ma grand-mère maternelle : 

À Jérémie, après le cyclone Hazel, une famille (père, mère, deux enfants) a survécu avec  une poule et un chien ; mais dans une pénurie la plus totale avec des eaux boueuses partout. Au fil des jours la survie a forcé qu’ils tuent et mangent la poule, ensuite le chien, à la dernière ration à table, le petit garçon de 7ans observa qu’il n’y eut plus rien à manger après, tout tremblant, demanda à son père « papa à quand sera mon tour »?

 Les parents étonnés répondirent comment ça? l’enfant en pleur répondit « dans la chaine je viens après Médor, notre chien aimant qu’on est en train de manger, ma soeur ainée  va être après moi et puis papi … tu vas être le dernier et qui va te manger toi »? …

Surpris les parents en larme se précipitèrent vers eux genoux repliés  pour les prendre dans leurs bras et jurer que personne ne va plus manger personne et que désormais tous pour un et un pour tous et qu’ ensemble ils vont vaincre les affres ou périr ensemble. 

Chers frères et sœurs haïtiens en sommes nous capables d’arrêter cette spirale d’autophagie ? Pour qu’ensemble nous criions « men nan men, tèt ak tèt nap retire kò nou nan sa nou ye la a, san youn pa oblije manje lòt. Lè sa a malgre nou tout fin fou nèt, nou ta ka fè moun tèt dwat yo sezi.

 

Daniel JEAN

12 Janvier 2024

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