Quand il fait chaud en plein hiver

Si certains semblent adorer l’hiver, d’autres ressentent le besoin de fuir la grisaille, la neige, le froid toutes ces choses qui minent le moral. Opter pour des vacances dans les pays chauds en hiver, ces destinations où l’on peut ressortir les tenues légères, les maillots de bain, c’est s’offrir un séjour sans pareil placé sous le signe du soleil, écrit Victor Lopes. 

 Et parmi les endroits que l’auteur encourage aux touristes de visiter pendant l’hiver, il a mentionné le pays voisin, la République dominicaine, mais pas Haïti. Ce pays qui fut dans le temps la perle des Antilles. 

Avec un groupe de gangs qui prend plaisir à tuer et un État en mauvais état, la chaleur d’Haïti est, malheureusement, bien trop chaude pour attirer les touristes.   

Aujourd’hui, la peur s’abat sur Haïti. Et en dépit des efforts des nationalistes, le pays est plongé, malgré tout, dans le chaos de la violence et d’instabilité politique. 

Peur de cette peur qui fait peur de rester vivre en Haïti, c’est cette peur qui ne fait que s’accroitre et inquiète chaque jour.  

La peur de voir des tueurs à gages qui avec le plein pouvoir de décider qui doit rester en vie et qui ne le droit pas, complique le quotidien de tous ceux et de toutes celles qui ne sont pas des gangs et alliés des gangs 

Il y a aussi cette peur d’être le témoin impuissant de tant de vies gaspillées en quelques minutes. Tant de rêves assassinés dans un pays où la mort s’éternise au quotidien.

Tant de vies sont fauchées, déroutées par les balles des vauriens et les griffes maléfiques des vautours et des bandits en fonction dans des institutions publiques et privées du pays. 

Ce n’est pas facile de vivre dans ce pays ou les vivants vivent difficilement l’absence de leurs proches qui, malheureusement, avaient été assassinés dans les brigandages des gangs armés à la solde d’un État voyou dont leur stratégie est de passer du temps pour jouir pleinement des privilèges et tirer suffisamment de profit du pouvoir.  

La peur en Haïti, c’est cette peur qui trouble le sommeil de plus d’un. Au point de poser cette question à savoir: qui veille sur les habitants de ce pays ?

Entre la peste et le choléra, c’est aussi cette peur de l’intervention des bottes militaires étrangères sur une base d’aide sécuritaire et humanitaire et cette idée de révolution avec des soi-disant pseudo révolutionnaires pour autant sans conscience révolutionnaire. Oui, il fait trop chaud pour aller là-bas. 

Tout récemment, depuis des semaines, la population haïtienne, dont les problèmes quotidiens ne font qu’empirer, manifeste pour réclamer le départ d’un PM incapable à la tête d’un État en mauvais état de décomposition. Plus, que les jours passent, plus que la situation sociopolitique s’amplifie et devient plus corsée.

Avec cette situation qui se détériore chaque jour sous les yeux des autorités qui se montrent impuissantes, Haïti vit une situation de tension généralisée qui fait peur. Quand ce n’est pas à Grand Ravine, Ti Bwa, Martissant, Village de Dieu ou au Bicentenaire dans l’aire métropolitaine, ce sont dans presque toutes les grandes villes du pays que les armes automatiques se font entendre.  

N’en parlons même pas de la tuerie organisée contre les pauvres gens de Carrefour-feuilles, La Saline, Bel-Air, Pont-Rouge, Solino aussi bien du kidnapping au quotidien. « Les kidnappings se multiplient depuis plusieurs mois. Les criminels, bien organisés... Ils séquestrent leurs victimes.... À la radio, les témoignages de victimes, de parents de victimes de kidnappings glacent le sang. Des “pitit manman mari”, des protestants, des pasteurs, des prêtres, des vodouisants, des francs-maçons, l’athée, l’étudiante, le musicien, la marchande de saucisse, le commerçant, les fils… personne n’est épargné. », écrivait Roberson Alphonse dans son texte Haïti pris au piège des kidnappings.  

La crise est multidimensionnelle et a atteint un niveau global. Face à cette situation, on a l’impression que toutes les institutions sont impuissantes à ce qui se passe au pays.  Cependant, c’est dans cette Haïti fragilisée, qui peut exploser à n’importe quel moment, qu’un PM incompétent veut rester au pouvoir au-delà du 7 février 2024. « Rester pour faire quoi », se demandent plus d’un ? 

Et le dilemme dans tout cela, s’il part aujourd’hui qui va le remplacer ? De toute façon, pas un ancien député, sénateur, ministre, PM et président. Encore plus un ancien chef rebelle qui lui aussi a sa part de responsabilité dans cette situation chaotique encore très flammable. Puisque ce sont tous ces coquins, bandits légaux et salauds qui, avec le support de leurs alliés de l’international, « ont mis le feu à mon paradis » au point de le rendre très chaud même en plein hiver.

 

 

Esau Jean-Baptiste 

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