Secret de polichinelle!

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Nous connaissons le complot. Nous l’acceptons et nous y participons à notre façon. Nous faisons semblant de le dénoncer alors que nous le renforçons par nos discours, nos actes manqués ou orientés.

La date fatidique du 7 février se joue entre deux droites parallèles, deux principes diamétralement opposés l’un de l’autre et l’un par l’autre.

Les prédictions atténuées de l’ancien sénateur élu, Guy Philippe,  et sa révolution improbable semblent stagner par rapport à l’échéance.

Les fracas des Engagés pour le Développement et des alliés de la coalition, les discours explosifs du leader de Pitit Dessalines, Jean Charles Moïse, sont des leurres, des fanfaronnades, des impostures malsaines. Et ils en sont conscients sinon d’expérience du moins d’intelligence, mais ils nous trompent en jouant leur comédie et nous emportent avec eux dans leurs envolées, toutes, soumises à des actions contradictoires, parce que nous leur paraissons crédules et simples d’esprit.

Il n’y a pas de mouvement: sit-in, manifestations…, violents ou pacifiques qui puissent ébranler Ariel Henry et ses alliés s’ils ne sont pas visés individuellement et personnellement. On aura beau tout détruire dans ce pays sans aucun résultat, comme par le passé d’ailleurs, s’il faut le répéter sans cesse et sans fin, si les principaux concernés ne sont pas pointés du doigt et ciblés de manière concrète dans leurs biens et leur vie.

Voilà la seule vérité, la seule porte de sortie, la seule échappatoire qui compte pour la conjoncture actuelle. L’autre passage, peu probable, c’est un sursaut de conscience chez Ariel Henry et son cercle de mercenaires unis dans le crime, le gangstérisme, les massacres populaires et la paupérisation d’un peuple tout entier. Ou encore, la décision du blanc colon patron de tout arrêter. Ce qui serait un acte de pitié naturelle. Mais je ne crois pas que ce qu’il leur reste d’humanité nous soit dévolu à nous autres, moutons de Panurge et sujets d’expérimentation.

Le complot contre nous est criminel. Mais c’est un secret de polichinelle. Car nous savons. Nous pouvons identifier les responsables de nos maux. Nous sommes simplement incapables de relever la tête et de leur rendre la monnaie de leur pièce.

Nous connaissons nos tortionnaires parce que nous les côtoyons chaque jour. Nous leur laissons la possibilité de fonctionner, de vivre. Nous savons où ils habitent: les hôtels, leurs maisons, leur famille. Ils circulent dans nos rues en accomplissant leur dessein malsain et sordide, leur sale besogne pendant que nous élaborons des discours et écrivons des textes pour les dénoncer. Alors que nous savons  très bien que cela est loin de suffire.

Nous connaissons ces commissaires du gouvernement qui émettent des mandats contre des manifestants qui réclament des droits et qui, dans le même temps, laissent agir des groupes armés au vu et su de tous, et même qu’ils en sont parfois membres fondateurs et pourvoyeurs.

Il y’a des ministres de la Justice et de la sécurité publique, de l’Intérieur, de la Défense…il y a un directeur général de la Police, un commandant en chef de l’armée…et il y a un Premier ministre qui possède à lui seul, tous les pouvoirs de l’Exécutif.

Donc nous savons. Et comme nous savons, ravisons-nous et cessons de bluffer. Le complot est dévoilé et nous en connaissons les comploteurs. Organisons-nous contre eux. Faisons leur face dans leurs propres espaces de confort. C’est à partir de là que nous devons agir.

 

JJ Haïti

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