La décision d’écarter les trois Conseillers Présidents impliqués dans le « scandale de la Banque Nationale de Crédit -BNC » du Conseil Présidentiel de Transition - CPT- qui doit jouer un véritable billard à sept bandes.
Il est donc pertinent de comprendre les fondements qui empêchent les autres membres du CPT de se prononcer sur cette question cruciale.
À ce stade, le pays est paralysé. Six des Conseillers Présidentiels sont dans l’incapacité de délibérer sur quelque sujet que ce soit en raison de la présence de Smith Augustin, Louis Gérald Gilles et Emmanuel Vertilaire.
Quelle posture adopter face à cette impasse?
S’en remettre entièrement à la justice?
Si tel est le cas, quelle est alors la valeur du rapport produit par l’Unité de Lutte Contre la Corruption-ULCC-?
Ce document ne pourrait-il pas guider les membres du Conseil dans leur réflexion?
Se rabattre sur la Constitution?
La Constitution octroie une immunité aux trois Conseillers en tant que hauts fonctionnaires. Mais jusqu’où peut-on invoquer cette immunité dans un contexte aussi délicat?
Quand sommes-nous véritablement dans le cadre de la Constitution, et quand peut-on s’en écarter dans cette période qualifiée de « spéciale » parce que transitoire?
L’observateur est souvent déconcerté face aux subtilités du droit en période de transition. On nous fait fréquemment comprendre que ce sont les Accords et Arrangements ayant instauré la transition qui prévalent comme cadre de référence. Pourquoi alors invoquer la Constitution pour justifier une immunité, si ce n’est pour offrir un voile protecteur aux Conseillers mis en cause,
Faire le choix de l’immobilisme?
Les membres restants du CPT pourraient continuer à se refermer sûr eux-mêmes, misant sur le temps et l’usure pour résoudre l’impasse. Un tel comportement pourrait laisser penser qu’ils agissent par esprit de corps: « on ne livre pas un camarade ». Cette solidarité, dictée par des engagements mutuels, peut être peçue comme un pacte d’auto protection. Mais à quelle fin? Et pour quelles raisons?
Attendre une décision imposée par l’extérieur?
Faut-il en arriver à une issue dictée par la communauté internationale, à travers des organisations internationales comme la CARICOM? Une telle intervention, bien que pragmatique, constituerait une humiliation supplémentaire pour un pays déjà meurtri.
Au-delà du destin de la République, c’est également l’honneur et la dignité du peuple haïtien qui sont en jeu dans cette affaire. Ce scandale, qui est devenu un obstacle majeur après la question sécuritaire, empêche la nation de voir le bout du tunnel dans cette transition.
En passant, un rappel important
Aujourd’hui 29 novembre 2024, marque le trente-septième anniversaire du massacre des électeurs de la ruelle Vaillant sous les ordres du CNGP dirigé par Namphy et Régala.
Le 29 novembre 2024, nous attendons encore la lumière au bout du tunnel,
Marcel Poinsard Mondésir
29 novembre 2024.-