Informées samedi 24 décembre de l’interdiction infligée aux femmes par les talibans de travailler pour des ONG locales et internationales, les Nations Unies ont déclaré que cette décision saperait les efforts de nombreuses organisations travaillant dans tout l’Afghanistan pour aider les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles.
Dans un communiqué, le porte-parole Stéphane Dujarric a déclaré que le secrétaire général António Guterres était « profondément troublé par l’ordre donné par les autorités talibanes de facto et que le chef de l’ONU « réitère les droits de toutes les femmes à participer au monde du travail, et à contribuer ainsi au bien commun ».
Selon les médias, les talibans ont ordonné à toutes les organisations non gouvernementales (ONG) étrangères et nationales en Afghanistan de suspendre l’emploi des femmes après avoir reçu de « graves plaintes » concernant leur code vestimentaire.
Les informations faisant état de cette nouvelles restriction interviennent moins d’une semaine après que les autorités talibans ont interdit aux femmes de fréquenter les universités, une mesure qui a suscité une forte condamnation de l’ONU et provoqué des manifestations dans plusieurs régions d’Afghanistan.
La déclaration du porte-parole de l’ONU a de plus rappelé que les Nations Unies et leurs partenaires, dont les ONG nationales et internationales, secourent plus de 28 millions d’Afghans dont la survie dépend de l’aide humanitaire.
« L’acheminement efficace de l’aide humanitaire exige un accès total, sûr et sans entrave pour tous les travailleurs humanitaires, y compris les femmes. L’interdiction faite aux femmes de travailler avec la communauté internationale pour sauver des vies et des moyens de subsistance en Afghanistan causera de nouvelles difficultés indicibles au peuple afghan », a conclu le communiqué.
L’ONU en Afghanistan pour demander des éclaircissements
Dans une déclaration séparée, le bureau de coordination humanitaire des Nations Unies en Afghanistan a condamné la récente série de restrictions à la participation des femmes et a souligné que tout ordre de ce type par les autorités de facto « violerait les droits les plus fondamentaux des femmes, ainsi qu’une violation flagrante des principes humanitaires ».
L’ONU en Afghanistan a ajouté qu’elle tenterait de rencontrer les dirigeants talibans pour obtenir des éclaircissements sur cet ordre .
« Les femmes doivent pouvoir jouer un rôle essentiel dans tous les aspects de la vie, y compris dans la réponse humanitaire. Leur participation doit être à la fois respectée et préservée. Cette dernière décision ne fera que nuire davantage aux personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles », assure le communiqué.
En outre, l’ONU en Afghanistan et ses partenaires ont rappelé aux autorités de facto que « retirer aux femmes la liberté de décider de leur propre destin, les priver de leurs responsabilités et les exclure systématiquement de tous les aspects de la vie publique et politique contribuent à faire reculer le pays, et à compromettre les efforts pour toute paix ou stabilité significative dans le pays ».
ONU