Le centre des arts de la Maison d' Haïti accueille le chanteur à textes et guitariste Kébert Bastien le 23 juillet 2023 dans le cadre de sa programmation été 2023.
Sur une mise en scène de Jacques Adler Jean Pierre assisté de Ralph Civil, responsable de la Compagnie théâtre créole, Kébert Bastien offrira une représentation théâtrale et de musique avec des textes choisis de Jacques Stephen Alexis. Kebert Bastien est né à Saint-Louis du Nord en Haïti. Celui qui ouvrit sa carrière de chanteur, sous le nom de Keb, en disant « Merde à la vie » a été durement et profondément marqué par le sort. Il n’avait que six ans quand son père disparut dans un naufrage retentissant. Cette blessure fondamentale fait de son cœur un creuset intarissable de révolte contre toutes les souffrances humaines, contre ceux qui les causent ou les entretiennent.
Chanteur résolument engagé, Kebert Bastien n’est pas un simple lanceur de brûlots. Ses textes, en créole ou en français, dénoncent autant qu’ils nourrissent l’espoir et un rêve collectif pour Haïti. Sa foi en l’humain constitue l’épicentre de toutes ses créations. Artiste doué d’une extrême sensibilité, Keb est un musicien inventif et exigeant qui construit méticuleusement ses albums autour d’un thème, d’un concept. Son premier album (2014), « Merde », aborde la vie en Haïti, une vie d’athlète. Son deuxième album (2015), « Pwennfepa : 100 lane lokipasyon blan meriken » critique la néocolonisation d’Haïti par les puissances occidentales et les forces onusiennes et réclame la libération du pays cent ans après le début de l’Occupation américaine (1915-1934).
Dans « École Nord-Mâle » (2017), son troisième opus, il s’engage pour une école émancipatrice et dénonce les dérives et les failles ou les faillites du système éducatif haïtien qu’il examine à tous les niveaux, du jardin d’enfants à l’université d’État et sous toutes ses facettes : son sexisme, son mercantilisme, la colonialité du savoir qui y est produit. Dans « Barikad Lanmou » (2021), il déclame son amour pour sa famille, ses ami·es militant·es, pour son pays, et rend hommage à celles et ceux tombé·es au combat. Dans son dernier album, « Mon Général Soleil, mon Kamoken », sorti en avril 2022, il célèbre le génie de Jacques Stephen Alexis, écrivain haïtien dont on a fêté le centenaire de la naissance le 22 avril 2022. Il redonne vie à cet enfant terrible de la littérature haïtienne, lâchement assassiné par les Tontons Macoute alors qu’il était âgé de 39 ans, et met en exergue sa combativité, ses idéaux pour Haïti, pour la Caraïbe et les Amériques.
Rappelons que le père du Spiralisme Franckétienne sera honoré le 22 juillet . Sa pièce : « Foukifoura » sera représentée à l' occasion. Et le 11 août 2023, ce sera le tour de la chanteuse Ti Corn qui offrira un concert pour le bonheur du public du Centre des arts de la Maison d' Haïti.
Schultz Laurent Junior