Legs Édition célèbre ses 10 ans

Dieulermesson Petit Frère dans un entretien accordé au journal Le National a retracé les temps forts de Legs Édition, une maison d’édition indépendante qu’il a créée en collaboration avec Mirline Pierre et Webert Charles. Avec son catalogue comprenant la réédition des œuvres classiques de la littérature haïtienne, littérature jeunesse et revue littéraire spécialisée,Legs Éditions au cours de sa première décennie devient une entreprise culturelle innovante. À l’occasion de ce dixième anniversaire, l’éditeur Dieulermesson Petit Frère a retracé dans cette entrevue l’histoire de cette entreprise qui a joué et joue toujours un rôle important pour la diffusion de la littérature et de la culture en Haïti.

Le National : Legs Édition célèbre cette année ses dix ans d’existence. Avec quels sentiments commémorez- vous cette première décennie ?

Dieulermesson Petit Frère : Avec un sentiment du devoir, en partie, accompli parce que nous avons encore du chemin à faire, des mers à traverser, des barrières à franchir, des murs à faire tomber et des folies, et des pans de vies, et des soleils à léguer aux générations à venir. Ces 10 ans représentent pour nous un long cheminement parce que c’est le moment pour nous de faire le bilan pour mieux rebondir. On n’a pas tous les jours 10 ans tout comme on n’aura pas toujours 10 ans, c’est donc un moment important dans notre cycle de vie comme lieu de transmission d’imaginaires, de pensées, de savoirs (savoir-faire et savoir-être), d’idées, tout en proposant de nouvelles grilles, grâce au(x) pouvoir(s) de la littérature, pour tenter d’exprimer et clamer notre être au monde. C’est pourquoi nous ne commémorons pas (Legs édition est plus que jamais vivante) ce n’est pas la fin du cycle non plus, mais plutôt un (nouveau) point de départ qui s’annonce avec cette première décennie. Nous célébrons à tous les niveaux et dans toutes les sphères ces années de lumière qui nous ont permis, nous espérons avoir tout de même réussi à le faire aussi peu soit-il, de (re)donner vie et participer au rayonnement des lettres haïtiennes à notre façon. Chaque publication est pour nous une fête parce que cela constitue une sorte de ressourcement de la littérature haïtienne. Vous savez, la littérature, au-delà de sa première fonction de vecteur ou véhicule de la culture, nous donne aussi, et cela est très important, des instruments nécessaires pour faire communauté et engager des conversations avec l’autre, malgré les différences puisque c’est également un espace de contradictions, et rendre le vivre-ensemble possible.  

Avec aussi un sentiment de manque parce que nous n’avons pas pu, eu égard à ce que nous nous étions fixés comme objectifs, tenir toutes les promesses faites à nous-mêmes et à la/aux communauté(s) des lecteurs. Les temps ont été très durs (ils le sont encore aujourd’hui, peut-être beaucoup plus), les ressources faisaient défaut et les incertitudes (il y en a eu pas mal) ont eu raison de nous. Mais nous avons tenu bon parce que nous avons toujours regardé et marché en direction de la lumière avec l’idée que si nous allons lentement, nous pouvons sûrement arriver à faire des choses, à faire mieux.

Avec aussi un sentiment de béatitude parce que nous avions fait, en dépit de tout, un bon choix en investissant (temps, sueur, amour, colère, folie, argent) dans ce pays qui, aujourd’hui, ne fait que de mettre ses fils et ses filles hors les murs, et c’est trop dommage. C’est très important pour nous en raison du fait que nous nous sommes donné la chance de nous mettre à l’épreuve et voir ce qu’ensemble nous pouvons faire. En 2012, quand nous avions commencé, nous nous étions retrouvés face à un grand mur : arriver à donner un avenir à Legs édition, parce que c’était extrêmement compliqué et difficile de l’imposer à l’époque, mais nous avons continué à travailler dur et cela a payé aujourd’hui. Et nous sommes tout aussi content de voir que nous avons fait école parce des initiatives de ce genre n’ont pas cessé de voir le jour.

10 ans, c’est très symbolique pour nous, parce que comme je l’ai dit plus haut, cela nous permet de revenir sur nous-mêmes, sur le point de départ. Et comme c’est la première année –pour ne pas dire la première fois –que nous célébrons la maison, c’est donc pour nous une nouvelle naissance. Et nous sommes très contents d’avoir créé quelque chose d’utile et agréable dans le pays, quelque chose comme une petite pierre dans le processus de sa transformation et de sa (re)construction. 

LN: Quels ont été les moments importants que Legs édition a vécus au cours de cette première décennie ?

DPF : Tous les moments ont été importants pour nous à Legs édition, parce que nous nous sommes toujours donné à cœur joie, corps et âme dans tout ce que nous entreprenons pour le bien de notre communauté. Il y a eu peut-être certains qui ont mobilisé plus d’énergies, plus d’outils et qui, du coup, ont paru plus rayonnants que d’autres, mais nous n’oublierons jamais ce moment où nous avons pu réaliser, en 2013, le premier numéro de la revue Legs et Littérature qui est justement le premier titre publié et constitue le point de départ de la maison d’édition. C’est donc l’année 1 dans notre calendrier.

Ensuite, il y a eu la création de la collection Voix féminines avec la publication de Le sexe mythique de Nadine Magloire, morte en décembre 2021, puis La petite corruption de Yanick Lahens. En 2014, nous avons lancé la collection Classique avec Les dix hommes noirs et Le Flibustier d’Etzer Vilaire, Confidences et mélancolies de Georges Sylvain, Poésies complètes de Coriolan Ardouin et Poésies  et Le lambi d’Ignace Nau.

La publication de Le lambi était fondamentale pour nous parce que c’était la première fois que les nouvelles de Nau étaient réunies en volume, nous en avons fait deux (volumes), le tout dernier est paru en juillet 2021 sous le titre Le bal masqué et autres nouvelles sous la direction du professeur-chercheur Frenand Léger de l’Université de Toronto. Ce qui est aussi intéressant, c’est que Nau est le premier lodyanseur et le premier auteur noir de la francophonie à avoir écrit des nouvelles (voir Léger et Hoffmann). La création ou plutôt la réalisation de cette collection a été déterminante à nos yeux dans la mesure où c’était un de nos grands objectifs : rendre les textes des auteurs classiques qui sont surtout étudiés et enseignés au secondaire disponibles, au format poche, avec des notes et commentaires de spécialiste. Faute de spécialistes en la matière, les autres publications de la collection tardent à venir.

Il y a aussi ce moment où l’on a commencé à développer des partenariats avec des institutions du pays et à l’étranger, le placement de nos livres à la libraire La Pléiade où nous avons eu, dès le départ, la confiance de nos ami.e.s libraires (c’est dommage qu’il n’y a qu’une seule et vraie librairie professionnelle dans le pays) et aussi du public (avec très peu de lecteurs). Puis, nous sommes allés dans les provinces rencontrer les écoliers, les jeunes du pays en dehors pour apporter le livre, la culture et surtout la lumière pour éclairer les consciences et porter les gens à s’ouvrir, se cultiver et faire preuve de plus d’amour, de partage, de sagesse et de tolérance.

LN: Nous savons que les maisons d’édition confrontent beaucoup de difficultés en Haïti. Comment avez-vous fait pour boucler cette décade ?

DPF : Peut-être parce que nous avons toujours souhaité (et nous l’avions choisi) de travailler dans l’ombre pour accoucher de bonnes et belles choses. Peut-être parce que nous savons que la vérité des choses se fait toujours à l’ombre du bruit et de la fureur, dans le silence le plus absolu ou la plus stricte discrétion qui soit. Peut-être aussi parce que nous avons fait notre credo ce vieux dicton qui dit : « qui va lentement arrive sûrement ». Et en même temps, nous nous sommes donnés des outils comme la tortue ou la fourmi dans les Fables de La Fontaine, en nous levant tôt pour partir à point ou en profitant des quelques bonnes saisons pour travailler. Nous nous sommes surtout entourés d’énergies positives, de pensées progressistes et d’amour, nous avons appris à faire don de nous-mêmes, de ce que nous produisons aux autres pour attirer la lumière, des ouvertures au sein de la maison. Nous nous sommes investis à la semence de bons grains autour de nous, de façon désintéressée, pour le bien-être de notre communauté.

Vous savez, à Legs édition ce n’est pas tant le profit qui nous intéresse –d’ailleurs on le sait tous, l’édition, le livre, la littérature, l’art comme le métier d’enseignant ne nourrissent pas son homme/sa femme –mais c’est surtout le besoin et le désir de nous dire, dire notre pays, dialoguer avec nous-mêmes et avec les autres. Parce que l’histoire de Legs édition est notre histoire (je parle d’abord de Mirline, Wébert et moi) et l’histoire du pays (je n’ai que faire de savoir qu’elle soit l’histoire de tout le monde, on ne peut demander à tout le monde d’apprécier quelque chose que vous faites, peu importe qu’elle soit utile). De plus, toutes les histoires ne s’écrivent pas et ne se racontent pas de la même manière. Nous avons voulu raconter notre histoire et par extension, l’histoire de notre pays et de notre amour à son endroit.

C’est Roumain qui dit par la bouche de Manuel quelque part dans Gouverneurs de la rosée que « si l’on est d’un pays, si l’on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l’a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes : c’est une présence dans le cœur, ineffaçable, comme une fille qu’on aime : on connaît la source de son regard, le fruit de sa bouche, les collines de ses seins, ses mains qui se défendent et se rendent, ses genoux sans mystère, sa force et sa faiblesse, sa voix et son silence ». Eh bien, c’est parce qu’on avait cet amour à raconter, à mettre dans une forme afin qu’il puisse avoir une signifiance.  

Pour cela, nous nous sommes fixés des priorités, et nous avons choisi de travailler avec beaucoup de rigueur et de discipline. D’autant plus, nous sommes des professionnels formés à cet effet, nous ne sommes pas des parachutistes qui essayaient de trouver une brèche comme c’est la coutume chez nous. 

LN: Y a t-il des institutions et des personnalités qui avaient aidé LEGS ÉDITION à grandir ?

DPF : Bien sûr que oui, Legs édition a pu grandir grâce à la participation de toute l’équipe et au support et l’accompagnement de toute une pléiade d’institutions et de personnalités. Il y a d’abord Marie Alice Théard qui n’a pas hésité à nous ouvrir ses bras pour nous accueillir à Festival Arts, sa Galerie d’art. C’est d’ailleurs à la galerie que nous avons réalisé le lancement du premier numéro de la revue Legs et Littérature consacré à/aux insularité(s). Elle nous a ensuite invité à son émission Kiskeya, l’île mystérieuse et nous a donné une subvention pour la réalisation du deuxième numéro de la revue (Érotisme et Tabou). Annick Duvivier qui, à l’époque, y faisait ses premières armes aux côtés de Marie Alice, nous a fait un beau portrait de Georges Sylvain pour l’illustration de couverture de « Confidences et Mélancolies ». En plus de l’espace de la galerie, MAT mettait à notre disposition tout ce qu’il y avait d’œuvres pour l’illustration de nos livres. La Direction nationale du livre entre 2013 et 2014, par le biais de son directeur Michel Frantz Carly, avait commencé à nous accompagner, mais cela n’a pas duré…

En 2015, à l’occasion du centenaire de la première occupation américaine d’Haïti, nous avons publié un livre inédit d’Etzer Vilaire (La vie solitaire pendant l’occupation américaine) que nous avons pu, grâce à une subvention importante de l’Ambassade de Suisse en Haïti, distribuer gratuitement dans les écoles publiques du pays. En 2016, nous avons reçu une subvention de la Fondation connaissance et liberté (Fokal) pour le 8e numéro de la revue qui était consacré à Marie Vieux-Chauvet dont l’année avait ramené son centenaire de naissance. L’année d’après, nous en avons reçu une autre pour le dixième numéro sur « La critique littéraire », et depuis, chaque année nous recevons cette subvention à travers le programme Arts et Culture. Nous sommes donc très reconnaissants envers la Fokal. Pendant la période Covid-19, nous avions fait face à d’énormes difficultés qui auraient pu nous signer notre effondrement. Nous remercions l’Alliance internationale des Éditeurs indépendants (AIEI) qui, en 2021, à travers le Fonds de solidarité aux éditeurs membres, nous a permis de tenir la tête hors de l’eau et repartir sur de nouvelles bases.

Il y a également les écoles : Les petits soleils (de Djimy Pétiote et Barbara Bernadel), l’Inend, Institution du Sacré-Cœur, Sœurs Charité de Saint-Louis, Lycée Technique Élie Dubois, Nouveau collège Bird. Des amis : Carrol F. Coates, Siobhan Méï, Frenand Léger, Marie Mausta Rosain et les Dames Dorcas de l’ECTN, Marc Oddou, Carolyn Shread et des institutions telles Mount Holyoke College, l’Institut Français en Haïti, The Odyssey Bookshop, Haitian Studies Association, Carribean Studies Association  Refrain littéraire et BALISAILLE (notre nouveau partenaire qui organise le festival Mai-Poésie à Saint-Esprit, en Martinique, et le Prix international de l’invention poétique et de la traduction en langue(s) créole(s). Toutes ces structures nous ont permis de rencontrer des lecteurs et de promouvoir notre travail.

Nous ne saurions oublier Dominique Batraville qui nous recevait assez souvent à son émission « À Haute Voix » sur la radio Mélodie FM pour parler de notre travail. Jacques Adler Jean-Pierre en a fait de même quand il animait « Pluriel » sur Caraïbe FM, Marc Exavier dans Lecture et Compagnie d’abord sur Radio Solidarité ensuite sur Espace FM. Claude Bernard Sérant qui nous ouvrait les pages du quotidien Le Nouvelliste. Il y a également les opérateurs culturels Clément Benoît II à travers sa caravane Livres en Liberté, François Nedje Jacques de Nero Services et Haïti Livres, Lesly Succès du Centre Pen des Gonaïves avec qui nous avons développé des partenariats au fil des ans, Jean Verra Charles de l’Institut de Promotion du Développement de l’Éducation et la Culture (IPDEC) et Communication Plus de Annaïse Chavenet, sans oublier Jean Mino Paul qui avait publié le premier numéro de notre revue. Nous ne saurions ne pas mentionner le Bureau international de l’édition française (BIEF), La Asociación de Editores Independientes de Navarra (EDITARGI), le Frankfurt Book Fair’s Frankfurt Fellowship Program, l’Association Haïti Futur, l’Association 4 Chemins, sans oublier nos lecteurs de partout.

Nous avons également apporté notre soutien à des structures comme Association Tonnelle Action (ATA), Pen Gonaïves, Apolect, le Book club des amis de la littérature (BOCAL), le Club du lycée Platel Mageste de Cavaillon, et accompagné plus de 200 écoles publiques et privées dans 7 départements du pays en leur donnant des livres pour monter des bibliothèques. Sans compter les diverses séances de formation d’enseignants que nous avons organisées à travers le pays, c’est tout cela qui nous a permis de ternir et grandir.     

Bientôt il y aura sur notre site, une page dédiée à toutes ces personnalités et institutions qui nous ont accompagnés et avec lesquelles nous avons travaillé durant cette décade.

LN: Pouvez-vous nous parler maintenant de votre ligne éditoriale et de votre catalogue ?

DPF : Nous sommes une maison d’édition littéraire, nous ne publions que de la littérature. Nous privilégions donc tous les genres à l’exception du théâtre qui n’arrive pas encore à trouver une place dans notre catalogue, mais il s’agit bien d’une chose indépendante de notre volonté. Nous accordons une large place aux classiques, les collections Voix féminines et Jeunesse/Je découvre et évidemment la revue Legs et Littérature qui comptera cette année 20 numéros (dont les numéros 14, 17 et 19 en 2 volumes). Nous avons au total 76 titres dans notre catalogue. [Pour plus d’infos, voir le site : https://legsedition.net/public/]

LN: Vous avez réédité des ouvrages de certains grands noms de la littérature haïtienne contemporaine, dont Yanick Lahens, et votre collection jeunesse est toute aussi intéressante. Comptez-vous dans les années à venir continuer à satisfaire votre lectorat exigeant ?

DPF : La réédition fait partie de nos projets clés au sein de la maison d’édition, mais cela concerne surtout les textes des auteurs classiques enseignés au niveau secondaire. Nous lutterons corps et âme pour atteindre cet objectif, car nous avons un grand problème d’archives dans ce pays et ceci dans tous les secteurs, la littérature n’est pas épargnée. Par exemple, la Bibliothèque nationale D’Haïti (BNH) n’arrive pas malheureusement à jouer correctement son rôle de collecte, de conservation et de diffusion du patrimoine littéraire haïtien. La plupart de nos textes littéraires se trouvent ailleurs dans des bibliothèques et centres de documentation étrangers, quand ils n’existent plus. Sur ce point, notre travail a toute son importance, à savoir rendre les anciennes œuvres disponibles. Voilà tout le sens de ce travail.         

LN: Le dernier numéro de la revue Legs et Littérature rend hommage à Jacques Stephen Alexis don’t l’année 2022 ramène le centenaire de sa naissance. Pouvez-vous nous présenter ce dernier numéro ?

DPF : C’est un numéro spécial paru sous la direction de Jean-Jacques Cadet, Ulysse Mentor, Michèle Duvivier Pierre-Louis et moi grâce au précieux soutien de la Fondation connaissance et liberté (Fokal). Alexis est immense et universel. Il n’appartient pas seulement à Haïti. C’est à la fois une légende (vivante) et un météore, pour reprendre un vocabulaire utilisé par le prof. Eddy Arnold Jean (je salue sa mémoire au passage) pour qualifier Coriolan Ardouin. Le dessin de couverture est l’œuvre de l’artiste Fritgérald Muscadin –portrait qu’il a réalisé au crayon à partir d’une photo d’Alexis.

Il rassemble des contributions de plus d’une trentaine de personnalités du monde universitaire et littéraire d’horizons divers don’t Claudy Delné, Carlo A. Célius, Alba Pessini, Carrol F. Coates, Louis-Philippe Dalembert, Michèle Duvivier Pierre-Louis, Ralph Jean-Baptiste, Navia Magloire, Jean-Jacques Cadet, Évens Dossou, Mario Alberto Dulcey, Ulysse Mentor, Évelyne Trouillot, Chadia Chambers-Samadi, Mélissa Béralus, Frantz-Antoine Leconte, Yanick Lahens,  Guy Régis Jr., Jackqueline Frost.…

Les contributions portent sur différents aspects de l’œuvre théorique et romanesque d’Alexis et proposent plusieurs pistes d’entrée dans son univers, construit autour de tout un appareillage de signifiés et signifiants renvoyant à la politique, la littérature, la linguistique, au marxisme, merveilleux, réalisme, en d’autres termes à toute la littérature des sciences humaines et sociales.

C’est donc un numéro qui se propose de porter un (nouveau) regard sur la vie et l’œuvre de Jacques Stephen dans toute sa portée militante, politique, littéraire, philosophique et idéologique en comparaison au contexte historique qui l’a vue naître. Il invite à réfléchir sur le sens et la dimension de son engagement à la fois comme créateur, politique et médecin dans la lutte contre les inégalités, l’avènement d’une cité juste et équitable –et, par extension, d’un monde meilleur. 

Le National : Quels sont vos projets pour les dix autres prochaines années ?

Dieulermesson Petit Frère : Des projets, nous en avons plein la tête, mais nous préférons nous concentrer pour l’instant sur les dix ans, question de faire un vrai bilan, corriger ce qui mérite d’être corrigé pour mieux rebondir. Comme dit plus haut, c’est pour nous un nouveau départ, une nouvelle naissance.

Propos recueillis par :

 

Schultz Laurent Junior

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