Trop de questions !

On se souvient que le titre d’un essai d’un journaliste français du Monde Diplomatique avait fait dresser les cheveux sur la tête à plein de personnes qui s’étaient senties offusquées de ce point de vue. Comment une nation existe ? Si elle existe forcément, y a-t-il un degré dans cette existence ? Cela se mesure à quoi ? Sa force économique ? Sa force militaire ? Ses capacités scientifiques, intellectuelles, culturelles ? L’honorabilité dont jouit cette nation auprès de ses paires ? Le respect que lui vouent ses propres ressortissants ? Le degré de moralité de ses citoyens ? Le fonctionnement efficient de ses institutions ?

On se souvient que le titre d’un essai d’un journaliste français du Monde Diplomatique avait fait dresser les cheveux sur la tête à plein de personnes qui s’étaient senties offusquées de ce point de vue. Comment une nation existe ? Si elle existe forcément, y a-t-il un degré dans cette existence ? Cela se mesure à quoi ? Sa force économique ? Sa force militaire ? Ses capacités scientifiques, intellectuelles, culturelles ? L’honorabilité dont jouit cette nation auprès de ses paires ? Le respect que lui vouent ses propres ressortissants ? Le degré de moralité de ses citoyens ? Le fonctionnement efficient de ses institutions ?

Ce qui s’est passé ces derniers jours donne de quoi réfléchir à ceux qui ne partagent pas cette étrange pensée si commune chez nous qui veut faire croire que la honte serait « une volonté ». Cela laisserait entendre qu’on ne peut ressentir ce sentiment que si on le veut. Cette manière de voir revient à dire aussi « pito nou lèd nou la. » Tout est possible et excusable pourvu qu’on réussisse, c’est-à-dire qu’on dresse la précarité, qu’on la mette à mort et qu’on puisse se faire voir dans les rues de Port-au-Prince doté des attributs des nouveaux chefs.

On a vu quelqu’un proche d’une famille présidentielle gifler un ministre parce qu’une somme d’argent qu’on lui avait remise ne pouvait lui servir qu’à acheter… des épices. L’équivalent pourtant du salaire de plusieurs mois d’un ouvrier qui vend sa force de travail et sa santé. Loin vraiment de choquer, plein de gens ont pris la réaction de cet individu comme une sorte d’exemple. Voici quelqu’un qui sait ce qu’il veut. Car trop de gens rêvent de venir ripailler sans se rendre compte cependant que ce rêve les condamne à plus ou moins brève échéance, car même pour venir faire son tour il faut passer par une porte très étroite. Trop de candidats à la ripaille. Mais comme on est habitué chez nous à fantasmer, à croire qu’un jour ou l’autre, Dieu ou mieux le Diable, vous mettra en mains les numéros gagnants de la loterie, on espère et on continue à espérer et à donner du carburant au monstre.

Ce n’est donc pas pour rien que nos institutions sont pourries par la présence d’individus louches qu’une justice, avec un fonctionnement minimum, n’aurait jamais dû laisser atteindre ces postes. Trop de choses suspectes dans notre petit pays. Une arrestation après que le « fugitif » ait défrayé la chronique pendant une dizaine d’années ! On aurait cru que la DEA avait le bras plus long, était plus efficient, car le moindre quidam en Haïti savait où trouver le recherché. Pourquoi maintenant ? On a ri jaune – forcément si on a la moindre fibre nationaliste — en entendant les propos de certains parlementaires. On veut croire qu’ils n’ont rien à se reprocher sinon la moindre des choses à faire s’ils avaient une parcelle d’intelligence aurait été de travailler vite depuis leur arrivée au Parlement à modifier les termes de ce traité d’extradition. Ils sont peut-être trop à jouir des attributs du chef haïtien. La caméra d’un journaliste nous a fait voir le chauffeur d’un député s’empressant de cacher un Galil, une arme de guerre israélienne. Encore quelque chose de louche. Qu’est-ce qu’un parlementaire fait avec une arme de guerre ? Qui lui a donné l’autorisation de se promener avec une arme de guerre ? Où se l’est-il procurée ? Voici des questions auxquelles la direction générale de la Police devrait répondre si elle n’est pas complice – ou démissionnaire — dans ces agissements.

 Et puis, comment se fait-il que des individus douteux passent aussi facilement à travers les mailles des services spécialisés de la police et de la justice et même du Conseil électoral provisoire ? L’État serait- il complice des filous ? L’État serait-il aux mains des filous ? Nos secteurs économiques qui mènent le jeu se sentent-ils plus confortables avec… les filous ?

 Vraiment trop de questions pour les citoyens. Du moins ceux qui veulent encore se poser les bonnes questions ?

 Gary Victor

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