Richesse et vertu

 « La richesse est une vertu. »  Le président élu au retour de son voyage en République dominicaine s’est fait vertement critiquer pour ces mots. C’est évident que la richesse ne peut être considérée comme une vertu. La vertu de préférence, du moins selon les règles de la morale courante, devrait être une richesse. Il est vrai qu’on a en tête la richesse matérielle. Qu’en serait-il de la richesse spirituelle, intellectuelle par exemple ? La discussion dans notre lieu où la réalité est bien loin de la morale pourrait s’éterniser. Si la richesse est une vertu, la pauvreté serait-elle une tare ? Une maladie ? Une chose plus que honteuse ? Mais la richesse, comment devrait-on la concevoir ? Une richesse pourtant enviée par le commun des mortels. Serait-elle plus qu’une tare, une malédiction au pays de toutes les précarités ? La richesse (matérielle) étant l’affaire seulement d’une minorité dans la plupart des sociétés, serait-elle responsable de la pauvreté ? Pourtant, c’est le rêve avoué ou inavoué de tout un chacun. Accumuler le plus de biens possible, la plupart du temps matériel pour se prémunir… de la pauvreté.

 « La richesse est une vertu. »

 Le président élu au retour de son voyage en République dominicaine s’est fait vertement critiquer pour ces mots. C’est évident que la richesse ne peut être considérée comme une vertu. La vertu de préférence, du moins selon les règles de la morale courante, devrait être une richesse. Il est vrai qu’on a en tête la richesse matérielle. Qu’en serait-il de la richesse spirituelle, intellectuelle par exemple ?

La discussion dans notre lieu où la réalité est bien loin de la morale pourrait s’éterniser. Si la richesse est une vertu, la pauvreté serait-elle une tare ? Une maladie ? Une chose plus que honteuse ? Mais la richesse, comment devrait-on la concevoir ? Une richesse pourtant enviée par le commun des mortels. Serait-elle plus qu’une tare, une malédiction au pays de toutes les précarités ? La richesse (matérielle) étant l’affaire seulement d’une minorité dans la plupart des sociétés, serait-elle responsable de la pauvreté ? Pourtant, c’est le rêve avoué ou inavoué de tout un chacun. Accumuler le plus de biens possible, la plupart du temps matériel pour se prémunir… de la pauvreté.

Même les sociétés s’organisent pour devenir et demeurer riches. Dans le cadre d’une bonne gouvernance, on fait en sorte que ces richesses soient le plus possible distribuées dans la population. À l’ère du triomphe de l’avoir, le vieux songe du communisme semble de plus en plus se dissiper dans l’utopie.

 Le président élu a tenu ces propos après qu’il eut parlé de son parcours d’entrepreneur depuis plus d’une vingtaine d’années. Un parcours quand même intéressant que beaucoup découvrent et qui donne à penser qu’ils sont nombreux ces jeunes et moins jeunes que nous ne connaissons pas et qui font travailler leurs cellules grises pour créer des entreprises. Une entreprise qui fonctionne fait toujours du bien au pays. La presse ne s’est pas appesantie sur ces passages de l’entrevue du président élu. On a même pris à partie ce dernier pour avoir parlé d’une usine électrique fonctionnant au charbon de bois oubliant volontairement qu’il avait fait attention de dire que cette usine réutilisait les gaz produits par l’utilisation de ce combustible que les prêtres du réchauffement climatique clouent au pilori.

Le Président élu avait-il en tête le fait que la richesse ou la réussite tout simplement est parfois mal vue, combattue, décapitée surtout si elle sourit à quelqu’un d’une classe sociale stigmatisée ? Un sociologue avait parlé du concept d’égalité dévoyée. Dans des communautés, on n’accepterait que la réussite collective. Celui qui réussit seul est puni. On ne veut que des réussites individuelles que le groupe peut vilipender et donc penser que n’importe qui peut y arriver s’il le veut : spoliation, pillage des fonds publics, jeux de hasard, pacte avec le diable, etc. Au lieu de dire qu’on a travaillé pour réussir, on se dépêche de se protéger en clamant : se pa maji se don. Dire qu’on a réussi, qu’on est devenu riche par son travail est dangereux. Le citoyen se sent quiet quand pointant l’autre du doigt, il dit : « Vòlè li vòlè ». On égalise ainsi tout de cette manière. Notre société regorge de témoignages sur les méfaits d’une jalousie qui renvoie en fait à ce concept d’égalité dévoyée dans la précarité pour ne pas dire dans la médiocrité.

Si les réussites intellectuelles et artistiques sont toujours malaisées, elles ont ceci de différent qu’elles peuvent se construire loin de l’ombre funeste d’un État qui croupit dans la corruption. Le moindre petit entrepreneur sait à quoi s’attendre s’il veut tenir. Il faut constamment marchander avec les escrocs de l’administration, jouer avec un système qui vous oblige à traverser les frontières de la légalité. On doit souvent payer, négocier des services auxquels on a droit. Et les corrompus sont heureux de trouver à n’importe quel moment des munitions pour tirer à bout portant sur celui qu’ils veulent abattre.

 Dans notre pays, nous avons besoin de vraies richesses et de vraies vertus. Pas de faux vertueux. De faux riches ? C’est malheureux que l’argent n’ait pas d’odeur. S’il en avait, de faux riches, on en aurait trouvé des tonnes.

Gary Victor

Un signal fort, prémices d’un plan de redressement, est attendu tant il est vrai qu’on ne peut pas se contenter de survivre avec le danger ; au risque de sacrifier les générations futures.

Prier au Palais national, même avec les mystiques combinés de toutes les religions du monde, en présence des gestionnaires de la charité et des grandes multinationales de l’humanitaire, ne sauvera de rien du tout. Ne rendra pas le pays plus sûr.

Il faut sortir du Palais pour aller dans les temples, dans les églises, dans les écoles, dans les marchés publics pour entretenir la mémoire de nos morts et de leurs bourreaux !

Jean Euphèle Milcé

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