Rejeter la servilité

Va-t-on vers une amélioration de la situation sécuritaire dans la région métropolitaine ? Beaucoup de citoyens se posent avec espoir cette question au vu de la volonté de nombreux policiers, des FADH, d’en découdre avec les gangs qui depuis plus de trois ans se comportent comme s’ils étaient les maîtres de la ville. On sentait bien, on le sent toujours, que les forces sécuritaires sont prises dans plusieurs étaux. Il y a surtout les politiciens en poste ou dans l’opposition, certains d’entre eux anciens parlementaires, dont beaucoup ont des liens avec les chefs de gangs, des liens qui remontent très loin dans leur carrière politique. Le phénomène des gangs n’est pas apparu brusquement comme par hasard. Le phénomène comme on le connait est né avec les zenglendos qui ont fait parler d’eux quand les FADH se désintégraient vers les années 88-89 avec les manigances de hauts gradés pour le contrôle du pouvoir politique, ensuite avec les organisations populaires et les « baz »  contrôlées pour la plupart par le parti Lavalas. Les politiciens ont tout fait afin de pervertir l’institution de la PNH pour en faire un servile objet.

Des dirigeants de la PNH ont mené des combats acharnés pour que l’institution ne sombre pas dans la fosse politique. Il y a aussi l’international qui joue à un jeu qu’on ne comprend pas, jeu parfois méprisant pour la population haïtienne. Il y a aussi les organisations des droits humains qui parfois travaillent des deux mains comme on aime à le dire dans notre langue nationale. Bref, l’impression qu’on a toujours eue jusqu’à présent c’est que les gangs se sont infiltrés dans toutes les allées de notre société et que les débusquer demande une vraie volonté politique et surtout un sursaut populaire quand la population en aurait vraiment assez de subir une situation qui détruit le peu de ce qu’elle a comme moyens économiques.

La PNH a subi surtout de nombreuses pertes et nos policiers ont eu souvent l’impression d’avoir été abandonnés, livrés, voire même trahis par une hiérarchie sur laquelle pèsent de nombreux soupçons. On n’a jamais trop compris comment des territoires ont été perdus au profit de jeunes armés certes, mais sans aucune formation militaire, souvent des enfants qui ne peuvent même par tenir convenablement une arme. La frustration est toujours grande dans les rangs surtout que ces jeunes policiers n’habitent pas dans des quartiers aisés, mais dans des zones populaires dont nos dirigeants et l’international dans leur mépris n’en ont rien à foutre. La première résistance est venue de là. Le refus d’abandonner son quartier à des bandits même quand la hiérarchie demandait inexplicablement de retourner à la caserne, ceci impliquant de livrer la population à des bandits assassins et violeurs. Des policiers ont refusé et ont préféré se battre pour éviter viols et massacres. On l’a vu par exemple à Carrefour-Feuilles. La devise est bien : protéger et servir !

Nous, Haïtiens, nous devons comprendre que c’est à nous de nous prendre en main. Cette terre, il faut que nous développions des relations plus saines avec elle sinon le mépris des étrangers nous poursuivra continuellement. Il faut aussi que nous fassions comprendre à ceux qui nous dirigent que nous n’acceptions plus leur servilité nauséabonde envers le « Blanc » , une servilité dont le seul objectif est de conserver des privilèges octroyés par des fonctions prévues et pensées pour servir une population souffrante.

 

Gary Victor

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