Dans quinze jours, l’année 2025 tirera sa révérence. Elle ne nous a pas apporté grand-chose et on ne la regrettera pas même si l’année qui s’en vient peut être pire. On donne à 2026 le bénéfice du doute. Le drame c’est que ceux qui ont piloté la barque nationale durant ces derniers mois n’ont pas la décence de tirer leur révérence, d’assumer leur échec. Quand une entreprise sombre, on éjecte le plus vite possible ceux qui sont aux commandes. La politique a ceci de particulier que ceux qu’on a mis aux commandes peuvent rester en poste malgré leur échec patent, malgré toutes les preuves de leur mauvaise foi et surtout celles de leur incompétence. Les routes sont toujours bloquées. Des dizaines de milliers de personnes ne peuvent pas regagner leur demeure. Les bandits campent avec arrogance sur leur position. Ils font même ce que l’État n’arrive pas à faire. Mettre aux arrêts un chef de gang !
Combien de fois n’avons-nous pas vu chez nous des politiciens réclamer à cor et à cri le respect de leur mandat comme si le mandat était un concept se résumant seulement au temps octroyé à l’élu pour rester en poste. Il peut se montrer nul, incompétent, détruire les institutions, piller la caisse publique, mettre en danger l’existence même de la nation, il faut le laisser faire son mandat. Si bien qu’à chaque élection, il y a une nuée de délinquants qui se présentent pour briguer des postes. Au pouvoir, un temps leur sera alloué pour ripailler sans qu’on puisse vraiment leur demander des comptes. La reddition de compte n’est effective que s’il y a une sanction contre ceux qui ont utilisé les biens de la nation uniquement à leur profit.
La démocratie, comme on le conçoit habituellement, devrait s'adapter à notre lieu pour que notre conception du pouvoir archaïque n’ait pas la possibilité de pourrir notre société jusqu’à la mettre en lambeau. On a déjà un aperçu avec quelques énergumènes qui s’annoncent comme candidat. Des abolotcho comme on les qualifie chez nous. Mais ils sont prêts à tout pour atteindre leurs objectifs. Ce qui s’est passé durant ces dernières années les encourage dans leur folie. Du fou à la fausse banane en passant par le tanga, Haïti aura fait son chemin de croix. Un chemin de croix qui n’est peut-être pas encore terminé.
Gary VICTOR
