Un reflet meurtrier

Pacot, ce 28 février 2025 ! Les tirs s’entendent de partout. Dans une capitale, des bandits organisés en bandes armées et fédérés avec l’aval d’une certaine communauté internationale continuent à s’attaquer à la population. Ils ne comptent pas s’arrêter en chemin. Le commissariat de Port-au-Prince serait sur leur ligne de mire de même que le… Palais National. On se croirait dans un cauchemar, mais on vit une réalité. La Police affronte sans cesse les bandits, mais elle ne semble pas avoir un plan bien étudié pour casser le feu des criminels surtout que des mains politiques semblent derrière ce chaos. Et comme la Police est censée être aux ordres du pouvoir civil, pouvoir civil aussi délinquant que les bandits eux-mêmes, on comprend dans quelle boue nous sommes en train de nous agiter.

Quant à ce qui a trait à ce pouvoir civil, il ne semble même pas avoir la décence de jouer la comédie. Il installe des directeurs généraux. Trois des conseillers présidents impliqués dans le scandale de la BNC trouvent un artifice judiciaire totalement douteux auprès d’un juge pour se mettre momentanément à l’abri des poursuites. Pendant que Conseil Présidentiel de Transition s’occupe à on je ne sais quoi, et qu’un gouvernement gouverne l’inexistant, la population est aux abois. À Delmas 30, ce sont des de milliers de citoyens qui ont dû abandonner leur demeure devant la violence aveugle des bandits que des journalistes hideux veulent faire passer pour des révolutionnaires. Les bandits qui eux ont la volonté et l’énergie de tout détruire, de tout incendier, écoles, bibliothèques, hôpitaux, maisons privées, ne vont pas s’arrêter en chemin. Ils ont certainement un plan concocté par quelques malades mentaux haïtiens et étrangers qui dans des officines à l’étranger ou devant quelques verres de whisky dans une villa sur les collines qui surplombent Port-au-Prince, assistent à ce déferlement de violence sans une once de pitié pour la population.

Cependant nous ne cesserons pas de répéter que nous payons notre laissé aller depuis des décennies. Nous avons laissé le pouvoir politique à un ramassis de voyous et d’incompétents et nous n’avons jamais manifesté le moindre respect pour nos institutions. Surtout, nous avons donné du jus à ce système d’apartheid qui a ignoré totalement 90% de la population, laissant ces ghettos inhumains poussés comme des champignons même le long de voies stratégiques comme la Nationale # 1 ce qui a donné Canaan. Nous avons eu constamment des dirigeants sans vision du genre de celui qui avait repoussé avec dédain un projet important en disant : « Nan ventan m p ap la ankò » .

Le pays est devant son reflet dans un miroir. Un reflet qui n’est pas beau à voir.

Un reflet meurtrier.

Mais ce n’est pas le miroir qu’il faut casser.

C’est notre misère morale, nos frustrations, nos haines, qu’il faut en urgence traiter.

 

Gary Victor

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