HAÏTI/VIOLENCE

« De janvier 2022 à avril 2023, 100 000 personnes ont fui leurs demeures », révèle la POHDH

Dans son dernier rapport d’enquête, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH) a dénoncé l’aggravation de la situation sécuritaire délétère du pays. Les violences des gangs armés et les massacres enregistrés ont provoqué de vagues de déplacements forcés, ce qui a déraciné les familles a fait savoir la POHDH qui appelle les autorités concernées à assumer leurs responsabilités. De janvier 2022 à avril 2023, environ 100 000 personnes ont été contraintes d’abandonner leurs demeures respectives, a recensé la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains dans son rapport.

« La POHDH condamne le comportement du gouvernement de facto qui n’a montré aucune volonté et intérêt pour combattre les gangs armés qui terrorisent la population de manière constante. Le gouvernement ne s’est pas préoccupé de la souffrance et des maux qui rongent la population depuis 20 mois environ ». En effet, de 2021 à nos jours, le climat de l’insécurité et de la violence s’est fortement détérioré en Haïti. Suivant la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains, entre janvier 2022 à avril 2023, plus de 14 massacres sont enregistrés à travers le pays, notamment dans les quartiers défavorisés de la région métropolitaine de Port-au-Prince. 

« Les violences continuelles des gangs sur l’ensemble du territoire ont contraint plus qu’une centaine de milliers (100 000 et plus) de personnes à s’enfuir hâtivement pour tenter de se protéger. Il y en a qui ont laissé le pays. D’autres sont retournées dans leurs provinces d’origines. Mais d’autres ont dû se réfugier soit sur des places publiques ou dans des espaces privés dans lesquels ils sont accueillis en tant que visiteurs. Au moins 10 000 se sont trouvées dans cette situation. Il s’agit entre autres de femmes enceintes, enfants, jeunes filles, des écoliers, des personnes âgées, des personnes vivant avec un handicap », a souligné le directeur exécutif de la plateforme des organisations haïtiennes des droits humains, Alermy Pierrevilus joint au téléphone par la rédaction.

Plus loin dans leur rapport d’enquête, les responsables de cette structure disent noter que les personnes en situation de déplacement forcé ont considérablement augmenté dans ce contexte d’insécurité généralisée. Entre juillet 2021 et avril 2023, plus de 100 000 Haïtiens et Haïtiennes sont contraints de fuir leur foyer, leur quartier et abandonner tout ce qu’ils ont construit en raison des violences des gangs. Ils ont vécu toute une péripétie. C’est un véritable drame humain.

« Cette situation a provoqué le détachement, le déracinement, la dislocation des familles contraintes de se déplacer constamment d’une zone à une autre pour tenter de fuir la terreur des gangs », ont-ils relaté.

Par conséquent, la POHDH dit constater que les déplacés sont abandonnés par le gouvernement de facto du Premier ministre Ariel Henry. « Dans tous les camps de déplacés que nous avons observés, les conditions de vie sont très critiques voir inhumaines. Les victimes sont exposées au soleil, à la pluie et dorment à même le sol. Ces conditions constituent une atteinte grave à la dignité et aux droits des déplacés au regard de la Constitution de 1987 et les normes internationales relatives aux droits de l’homme », déplore ladite organisation de défense des droits humains.

 De ce fait, le directeur exécutif de la plateforme des organisations haïtienne, Alermy Piervilus, estime que les déplacés ont grandement besoin d’assistance psychologique et financière entre autres pour pouvoir s’en remettre.

 

Vladimir Predvil 

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