La région métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que le reste du pays est confrontée, depuis près d’un mois, à un blackout sévère à cause d’un arrêt de travail observé par les employés de l’Électricité d’Haïti pour réclamer plusieurs mois d’arriérés de salaire. Situation qui a des effets dévastateurs sur tous les aspects de la vie quotidienne de la population, aggravant les problèmes socio-économiques déjà prévalents dans le pays.
En effet, la cessation totale de production de courant électrique a entraîné une série de problèmes socio-économiques dans tout le pays. L’un des domaines les plus touchés est le secteur de la santé. Les hôpitaux et les centres de santé sont privés d’électricité, ce qui met en danger la vie des patients et compromet les services médicaux essentiels.
Et encore sans parler des répercussions économiques graves de cette conjoncture. Certaines entreprises et des commerces sont contraints de revoir leur mode de fonctionnement ou de suspendre leurs activités pendant les périodes sans électricité, ce qui entraîne des pertes financières importantes et un ralentissement de la croissance économique.
Les employés sont arrivés à cette décision extrême pour exiger plus de cinq mois d’arriérés de salaire. « Sans notre argent, il est hors de question que nous reprenions le travail. Avant, la sécheresse nous empêchait de produire de l’énergie, maintenant ce problème n’existe plus », nous confie une source qui requiert l’anonymat.
Les autorités ont déjà pris contact avec le syndicat des employés de l’EDH dans la perspective de dégeler la situation, mais « rien n’est fait jusqu’à présent », déplore la source, tout en précisant que si l’Électricité d’Haïti se trouve dans cette situation c’est parce que les clients ne s’acquittent pas de leurs bordereaux, et parmi les mauvais payeurs se trouvent les institutions étatiques qui ont une dette de plusieurs milliards de gourdes pour l’EDH, toujours selon la source.
Cette panne sèche du courant, dans le contexte sécuritaire exacerbé par des assauts répétés des bandits armés contre la population, augmente considérablement l’inquiétude des citoyens.
« C’est inacceptable que la population soit forcée d’acheter le carburant déjà rare à des prix exorbitants pour maintenir à flot son petit commerce, alors qu’elle fait face à une grave crise économique », a fustigé un citoyen rencontré dans les rues de la capitale, Port-au-Prince. Il demande aux dirigeants de payer les employés pour débloquer le plus vite que possible la situation.
Esdra Jeudy