L'Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC) s'est prononcée sur la crise en Haïti lors d'une conférence de presse tenue en présentiel et en ligne le 12 mars. Elle s'oppose fermement à toute intervention militaire étrangère, prônée par les autorités étatiques comme seule solution pour rétablir la paix dans le pays. Selon le représentant de l'APC en Haïti, le professeur Camille Chalmers, la communauté internationale manque d'un véritable plan pour venir en aide au peuple haïtien confronté à une montée sévère de l'insécurité.
Composée de plusieurs pays de la Caraïbe, dont Cuba, Porto Rico, la Martinique, la Barbade, Trinité et d'autres, l'APC soutient Haïti face aux divers problèmes entravant son développement. Après une discussion de plus de deux heures, plusieurs représentants de ces nations ont dénoncé les décisions impérialistes qui ne profitent pas à Haïti.
En outre, le comité exécutif régional a convenu d'actions de solidarité avec le peuple haïtien, tout en promouvant les propositions de l'accord Montana et en soulignant le regroupement des mouvements sociaux et de la société civile comme seule solution viable à une crise qui perdure trop longtemps.
Selon les déclarations de l'économiste et actuel représentant de l'APC pour Haïti, Camille Chalmers, aucune intervention militaire étrangère ne doit avoir lieu, et la CARICOM doit cesser ses actions qui ne favorisent pas la population. Le responsable de la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) a également dénoncé les mesures adoptées par la communauté internationale et critiqué les acteurs politiques qui demeurent inactifs, tout en espérant une aide étrangère pour stabiliser le pays.
« Depuis 1915, nous dépendons de l'internationale, cela doit changer. Nous en avons assez de vivre sous la dépendance étrangère. Il est temps de montrer notre autonomie, quelle que soit la forme. Il est préférable aux Haïtiens de s'unir pour libérer cette terre bénie des griffes des puissances étrangères », a déclaré l'écrivain, dénonçant également les actes des bandits qui, selon lui, œuvrent à ruiner la vie des habitants.
« Ils s'en prennent aux centres hospitaliers, aux écoles, aux entreprises, aux lieux de culte. Quelle forme de révolution catastrophique pour quelqu'un qui espère une amélioration pour son peuple dans le pays ! Cependant, ils ne font que remplir la mission du Core Group et de ses partenaires. Il est évident que les armes proviennent du marché américain. Rien ne pourra être résolu tant que nous serons sous la dépendance des États-Unis », a-t-il mentionné.
Les différents membres de l'Assemblée ont promis d'aider Haïti et ont annoncé qu'ils envisagent d'organiser une série d'activités en soutien au peuple haïtien du 21 au 29 mars pour marquer le 37e anniversaire de la Constitution haïtienne de 1987.
Veron Arnault