L’escalade de la violence armée dans la capitale haïtienne continue de provoquer un exode massif des habitants. Rien qu’au mois de mars, plus de 60 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Les quartiers de Carrefour-Feuilles, Bas Peu de Chose, Avenue Christophe, Morne-à-Tuf et les zones environnantes figurent parmi les plus touchés. Dix centres d’hébergement temporaire, qui accueillaient plus de 14 000 personnes, ont dû fermer leurs portes, forçant les familles à chercher refuge ailleurs, souvent dans des conditions précaires. La vague de violence s’est même étendue hors de la capitale, provoquant le déplacement de plus de 6 000 personnes dans le département du Centre.
« Malgré les conditions de sécurité extrêmement difficiles, l’OIM est restée mobilisée sur le terrain. En mars, près de 37 000 personnes ont reçu une aide humanitaire comprenant de l’eau potable, des kits d’hygiène, des abris d’urgence, un soutien psychosocial ainsi qu’une assistance médicale. L’organisation continue d’évaluer les besoins sur les sites de déplacement et dans les communautés hôtes. », lit-on dans le rapport.
« L’aide humanitaire ne se limite pas à sauver des vies, elle est aussi essentielle pour atténuer les tensions sociales, combattre l’exclusion et nourrir l’espoir », a rappelé Amy Pope, Directrice générale de l’OIM. Elle insiste sur l’importance d’un soutien international durable pour enrayer le cycle de déplacements et d’instabilité.
Au Lycée des Jeunes Filles, transformé en site d’hébergement à Port-au-Prince, plus de 1 200 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants, tentent de reconstruire leur vie. Une mère de trois enfants y a trouvé refuge après avoir fui son quartier pris d’assaut par un groupe armé. Ce bâtiment, autrefois symbole d’éducation et de progrès, reflète aujourd’hui la fragilité du quotidien dans un pays en crise, déplore l’OIM.
Suivant le rapport, l’accès à des services de base devient de plus en plus restreint. Beaucoup de familles, privées de logement, de nourriture et de soins médicaux, envisagent la migration comme unique alternative, souvent au péril de leur vie. C’est dans ce contexte que l’aide humanitaire s’impose comme un frein à la migration irrégulière, en apportant des solutions locales et immédiates, plaide ladite organisation.
Vladimir Predvil