Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a présenté, ce vendredi 13 juin 2025, un bilan sur l'impact de la situation sécuritaire sur les policiers, le fonctionnement de l'institution policière ainsi que les conditions de vie des agents des forces de l'ordre.
Ce bilan s'inscrit dans le cadre de la commémoration du trentième anniversaire de la Police nationale qui s'effectue, selon le RNDDH, dans un contexte sociopolitique marqué par un climat d'extrême violence, de désespoir et d'instabilité qui a grandement impacté le fonctionnement et la vie des policiers. Le RNDDH souligne que de nombreux agents ont été tués, d'autres grièvement blessés et décapitalisés au cours de cette vague de violence.
Ce rapport fait état d'au moins 33 policiers tués entre juin 2024 et juin 2025, dont 16 ont été assassinés entre le 5 janvier et le 4 juin 2025. Parmi ces victimes, 16 étaient affectés à des unités spécialisées. De plus, plus d'une dizaine d'attaques armées ont été orchestrées à l'encontre de patrouilles policières, de plusieurs infrastructures et pénitenciers.
Ce bulletin critique amèrement le montant alloué à la Police nationale qui ne représente que 10 % du budget rectificatif alors que les autorités l'ont baptisé « budget de guerre ». Les responsables du RNDDH fustigent le manque d'action de l'Inspection générale de la Police nationale en faveur des forces de l'ordre.
Ils soulignent la situation sécuritaire qui contraint certains officiers à vivre dans les postes où ils sont affectés en raison de l'impact de l'insécurité, le manque de matériel et d'équipements pouvant permettre aux policiers de maximiser leurs résultats, les procédures trop longues pour les agents blessés qui ont besoin de soins ou pour l'organisation des funérailles des agents tués dans l'exercice de leur fonction, la manière dont les promotions sont accordées, l'octroi et la procédure pour les primes de risque et autres récompenses, les retards dans le paiement des salaires ainsi que dans l'alimentation des cartes de débit des policiers.
Néanmoins, le RNDDH salue les efforts de l'institution visant à freiner l'expansion des groupes armés et à reprendre le contrôle de certains quartiers assiégés par les bandits. Cependant, il fustige la décision de la Primature de piloter les drones kamikazes sans l'implication des forces de l'ordre sur le territoire. « Au moins 300 bandits armés terrorisant ont été tués et plus de 400 autres ont été blessés, dont certains grièvement », informe le Réseau.
Face à toutes ces difficultés confrontées au sein de l'institution policière, le RNDDH recommande aux autorités de la transition d'intensifier les efforts visant à mettre fin au règne des gangs armés en fournissant aux agents de l'institution policière des matériels et équipements adéquats, de maximiser les efforts de renforcement des capacités du personnel de l'institution policière, d'octroyer aux agents de la PNH un salaire suffisant leur permettant de prendre soin de leur personne et de leurs familles.
Il exhorte les responsables à renoncer aux fonds de l'intelligence en les mettant à la disposition de l'institution policière qui, dans les circonstances actuelles d'insécurité, a un crucial besoin de rechercher des informations et des renseignements en temps réel en vue d'intervenir efficacement sur le terrain et d'impliquer les forces de l'ordre actuellement sur le terrain dans la coordination des opérations avec l'utilisation de drones kamikazes.
Sheelove Semexant