Haïti- Insécurité

La coalition criminelle «Viv Ansanm» étend son emprise

Les membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm » continuent d'étendre leurs tentacules vers le département de l'Artibonite. La commune de Lascahobas a été le théâtre de violents affrontements entre les malfrats et les agents de la Police nationale.

Haïti se rapproche de plus en plus d’un éventuel effondrement de l'État. Le regroupement criminel « Viv Ansanm » continue de défier l'autorité de l'État et de s'accaparer davantage de quartiers, et ce, en dépit des annonces du renforcement des interventions policières, de l'utilisation des drones piégés kamikazes et de la présence des officiers de la force multinationale d'appui à la sécurité.

Après l'assaut contre la commune de La Chapelle, le dimanche 22 juin dernier, la ville de Lascahobas est la dernière en date à tomber sous le contrôle des malfrats. Hier jeudi, les adeptes de la coalition criminelle ont lancé une offensive contre ce quartier situé dans le département du Centre. Selon un bilan provisoire, au moins quatre civils, deux agents de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP) et un policier ont perdu la vie, et environ une dizaine de bandits ont été neutralisés.

Parmi les victimes figurent le policier Keurette Duckenson, issu de la 26e promotion de la Police nationale d’Haïti (PNH), qui a été abattu à proximité du pont Fer-à-Cheval, sur la route reliant Mirebalais à Lascahobas, au niveau de la zone de Sarazin. Un autre agent de la PNH, Roland Raphaël, affecté au commissariat de Lascahobas et issu de la 24e promotion, a été grièvement blessé par balle au poignet.

Cette attaque a semé la panique dans la commune, paralysant complètement les activités, y compris le déroulement des épreuves officielles de 9e année fondamentale. Des élèves en uniforme ont été vus fuyant les centres d'examen pour se réfugier dans des zones plus sûres, tandis que de nombreuses familles ont dû abandonner leur domicile.

Les malfrats, de leur côté, ont enlevé une cinquantaine d'habitants de Lascahobas, qu'ils ont filmés et affichés sur les réseaux sociaux. Tout au long de la vidéo, ils proféraient des propos hostiles à l'endroit des autorités étatiques et affirmaient leur détermination à conquérir de nouveaux territoires.

Parallèlement, la tension continue de monter d'un cran dans le département de l'Ouest. De nombreux endroits sont sous la menace constante des seigneurs de la guerre. Des tirs nourris résonnent constamment dans les parages du centre-ville de Port-au-Prince ; les bandits ne jurent que par une quasi-invasion de la commune de Pétion-Ville.

Les Nations Unies, lors de la dernière rencontre du Conseil de sécurité, ont affirmé que 90 % de la capitale haïtienne est sous l'emprise des malfrats. Ses membres ont alerté sur la possibilité d'un effondrement total de l'État, soulignant que les initiatives en cours, notamment le soutien logistique et financier envisagé par le Secrétaire général de l’ONU en faveur de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, seraient moins coûteuses, tant en ressources humaines qu’en moyens matériels, qu’un effondrement total de l’État haïtien.

Sheelove Semexant

 

 

 

 

 

 

 

 

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