Lors d'une conférence de presse tenue ce jeudi 25 septembre 2025, le comité de suivi des Assises nationales du (COREPAD/PEA) ́a plaidé en faveur d'une autre alternative pour remplacer le Conseil présidentiel de transition (CPT) et du gouvernement du Premier ministre Alix Didier a la tête du pays.
En effet, COREPAD/PEA estime que depuis l’installation du Conseil présidentiel de transition (CPT), la crise sécuritaire et humanitaire s’est aggravée, mettant ainsi en péril le processus transitionnel. Les groupes armés continuent d’élargir leur territoire dans plusieurs zones de la capitale, dans le département du Centre et dans l’Artibonite. Les assauts des caïds ont provoqué la fuite de milliers de citoyens de leurs quartiers et causé l’assassinat de plusieurs centaines d’autres.
« Tous ces constats sanglants montrent que la société s’est effondrée sous le poids de la violence, de l’impunité, du dysfonctionnement des institutions publiques et morales, de la corruption et d’une gouvernance transitionnelle inadaptée et inefficace. Les autorités de la transition ne parviennent pas à accomplir leur mandat consistant à créer les conditions de sécurité nécessaires à la tenue d’élections honnêtes dans le pays, afin de doter la nation d’un gouvernement démocratique en vue de renouveler le personnel politique le 7 février 2026 », a fait savoir le coordonnateur politique du COREPAD/PEA, M. Pierre Dieudonné Délice.
Il ajoute que le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé est incompétent et inefficace à la tête du pays en raison de sa méthode de gouvernance. Selon lui, le chef du gouvernement entretient des arrangements avec des gangs armés dans le but d’organiser de fausses élections, pour ensuite transmettre le pouvoir à des oligarques corrompus.
Par ailleurs, il a dénoncé une dizaine d’actes de trahison des élites politiques et économiques du pays, qui ont facilité selon lui la domination croissante des organisations criminelles et contribué à l’échec de la transition. Parmi ces trahisons figurent notamment la non-application de l’Accord du 3 avril, en particulier dans la mise en place des institutions de la transition, la fuite de l’État du centre-ville de Port-au-Prince, ainsi que l’abandon de la population civile livrée au contrôle et à la fureur des gangs armés.
En outre, il a évoqué la désorganisation des administrations publiques, la mauvaise gestion des fonds destinés au renseignement et les scandales de corruption au sein du CPT. Il a également souligné l’impossibilité d’organiser des élections en raison de multiples problèmes organisationnels.
Ainsi, la COREPAD/PEA continue de tirer la sonnette d’alarme et réactive sa proposition d’une alternative de gestion consensuelle et efficace de la transition. Elle exige la nomination d’un nouveau Premier ministre chargé de composer et de diriger un gouvernement d’urgence nationale, dont la mission principale sera de rétablir la sécurité et la tranquillité dans le pays.
La plateforme plaide également pour la tenue d’un dialogue inclusif, transparent et souverain, en vue de parvenir à un accord et à l’adoption d’une résolution également souveraine et inclusive, afin d’obtenir le départ ordonné du gouvernement et des membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’ici le 7 février 2026. À cette date, le pays devrait disposer d’un nouveau gouvernement élu.
Yasmine Sanon