L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte sur une nouvelle aggravation de la crise humanitaire en Haïti. Selon son dernier rapport, le pays compte actuellement 1,4 million de déplacés internes, soit une augmentation de 36 % par rapport à la fin de l’année 2024.
Cette flambée de déplacements est liée à la violence des gangs armés, qui opèrent dans plusieurs quartiers dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que dans les départements du Centre et de l’Artibonite. Les groupes armés contraignent les populations, notamment des enfants et des femmes, à fuir leur domicile à cause des exactions qu’ils commettent telles que des meurtres, des incendies, des viols, entre autres.
L’hégémonie des groupes criminels rencontre que peu de résistance, en raison de la faiblesse des institutions étatiques. En dépit des déclarations des autorités promettant le rétablissement de la sécurité, force est de constater que des zones continuent de basculer sous l’emprise des malfrats.
La Police nationale d’Haiti (PNH), malgré les opérations menées sur le terrain, peine à reprendre le contrôle des territoires occupés. Pas plus tard que, dans la nuit du 11 au 12 octobre, des membres de la coalition criminelle «Viv Ansanm» ont attaqué des localités dans les communes de Mirebalais (Centre) et de Kenscoff (Ouest), provoquant de nouveaux déplacements forcés. Les forces de l’ordre ont annoncé avoir abattu plusieurs assaillants, mais les zones ciblées demeurent sous haute tension.
Selon l’OIM, près des deux-tiers des nouveaux déplacés ont été recensés dans les zones provincales des départements du Centre et de l’Artibonite. Le nombre de sites hébergeant ces personnes sont passés de 142 en décembre à 238 actuellement.
Parallèlement, la situation est exacerbée par les expulsions massives de migrants haïtiens depuis la République dominicaine. Plus de 207 000 ressortissants haïtiens sont retournés dans le pays depuis janvier 2025, ce qui aggrave la crise de logement et le manque de ressources humanitaires.
En conséquence, le chef de la mission en Haiti, Grégoire Goodstein, plaide en faveur d’une aide accrue de la part de la communauté international afin d’endiguer la crise humanitaire qui risque de s’empirer en cas de passivité.
Shelsa Philius