Après la publication du décret électoral par le gouvernement, lundi 1er décembre 2025, plusieurs structures politiques, à travers leurs représentants, ont exprimé leur avis sur le sujet, notamment au regard des conditions sécuritaires auxquelles le pays est confronté.
Réginald Mesidor, porte-parole de la Transition Démocratique Souveraine (TDS), a qualifié cette décision de provocation et de nouveau mépris du gouvernement envers la souffrance du peuple haïtien. Selon lui, les conditions ne sont pas réunies pour parler d’élections dans le pays.
Il souligne l’importance de prendre en compte le contexte actuel du pays, où les bandits continuent de piller et de détruire, gagnant ainsi du territoire. Il insiste également sur l’environnement politique, notant que la population ne pense qu’à sa sécurité et à son bien-être, et que si l’État est incapable de garantir cette sécurité, «â€¯c’est qu’il est irresponsable ». Enfin, il évoque le processus électoral, qui n’inspire pas confiance car aucun signal clair n’a été donné.
André Raphaël, porte-parole du Mouvement Patriotique de l’Opposition Démocratique (MOPOD), estime que l’année 2026 doit être une année électorale pour doter le pays de dirigeants légitimes, tout en soulignant que toutes les décisions doivent s’inscrire dans l’accord du 3 avril. Il rappelle que l’insécurité actuelle illustre l’incapacité du gouvernement et insiste sur le fait que «â€¯toute la population doit pouvoir sortir pour aller voter normalement. »
Plus loin, Réginald Mesidor appelle le peuple haïtien à rallumer la flamme de sa mobilisation pour prendre son destin en main et changer complètement le gouvernement. Il estime également que la communauté internationale doit cesser de créer la confusion et de mêler démocratie et organisation d’élections. Il préconise un gouvernement capable de garantir la sécurité des citoyens, de trouver un consensus pour organiser un référendum, et enfin d’organiser des élections crédibles.
De son côté, le porte-parole du MOPOD rappelle que c’est le peuple qui doit décider de l’organisation des élections à l’intérieur du pays, et non la communauté internationale.
Ces prises de position reflètent la profonde inquiétude de la société haïtienne à l’approche d’un éventuel cycle électoral. Les acteurs politiques reconnaissent l’urgence de rétablir la sécurité avant toute démarche électorale. L’avenir politique du pays dépendra donc de la capacité des dirigeants à répondre à ces attentes.
Sorah Schamma Joseph
