Le 7 novembre 2025 restera une date mémorable pour la boxe haïtienne. À seulement 21 ans, Kervens Bouché, surnommé Boumbas, a frappé un grand coup sur la scène pugilistique chilienne. Opposé à Tomas Lastra, numéro 3 du classement national chilien dans la catégorie des 63,5 kg, l’Haïtien a terrassé son adversaire par KO au troisième round lors de la soirée « Noche de Combos II ». Une victoire éclatante qui propulse Boumbas au rang de numéro 2 de sa catégorie au Chili.
Joint par téléphone, le jeune champion n’a pas caché son émotion. Représenter Haïti, dit-il, est un rêve d’enfant devenu réalité. Dans un élan patriotique, il a profité de son triomphe pour saluer la qualification historique des Grenadiers pour la Coupe du Monde 2026, ainsi que les performances remarquables du patineur artistique Gesny Pierre-Louis, ambassadeur silencieux mais déterminé du talent haïtien.
Objectif 2028 : un rêve olympique assumé
Derrière sa puissance, Boumbas nourrit une ambition claire : participer aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 et décrocher la première médaille olympique de l’histoire d’Haïti dans la boxe. À l’entendre, ce rêve n’a rien d’une fantaisie. Déjà auteur d’un quart de finale lors des Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes 2023 au Salvador, il se prépare activement pour l’édition 2026.
Né à Port-au-Prince d’une mère originaire d’Anse-à-Veau, Raymonde Bouché, et d’un père d’ascendance haïtiano-dominicaine, Domingo Franco, Boumbas incarne un parcours tissé de volonté et de résilience. En 2024, il avait déjà frappé fort : au Chili, il avait décroché l’or en dominant l’entraîneur même de la sélection chilienne, Yvo Figueroa, lors du tournoi international « Campeón Internacional Odin Fight », réunissant plusieurs nations des Amériques.
Un ambassadeur du courage haïtien
À travers ses victoires, Kervens Bouché n’élève pas seulement sa carrière : il hisse aussi le drapeau haïtien dans un pays où peu de sportifs de sa génération parviennent à se faire un nom. Le National salue son parcours exemplaire, son triomphe retentissant et lui souhaite de poursuivre sa marche vers l’histoire, poings levés et cœur tourné vers Haïti.
Gérald Bordes
