Décevants...

Du 7 juillet 2021 à aujourd'hui, beaucoup d'eau a coulé sous le pont de Pongongon politique en Haïti. Au point qu'on a beaucoup vu et entendu sur des hommes et des femmes politiques du pouvoir et de l’opposition.


Mais comme les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblaient être, ainsi, pour avoir une idée de cette période tumultueuse de l'histoire, donc à travers une démarche qui, dans un style de raisonnement par l'absurde, je cherche à comprendre certaines choses.

Tout en cherchant à comprendre l'incompréhensible, je pose cette question, et si, avant et après l’assassinat du président, dans bien des circonstances, les choses se faisaient différemment ou autrement?


Puisque depuis plus de deux ans, Haïti a non seulement reçu la visite de plusieurs commissions et d’experts internationaux, mais les politiciens locaux ont, eux aussi, signés beaucoup d’accords politiques. Mais dans l'ensemble, pour quel résultat? 


Sinon que des dilatoires à travers des va-et-vient diplomatiques pour que perdure le pouvoir d'un gouvernement sans pouvoir d’exécution et de contrôle dans les labyrinthes d'un processus de transition qui, d'un style de gouverner dans le chaos, n'en finit pas. 


Quand, pendant plus de deux ans, on fait les mêmes choses pour finalement arriver à cet état d’un État en mauvais état, n'a-t-on pas droit de se poser cette question, qu'est ce que devaient faire les dirigeants et qu'ils n'avaient pas fait? Ou, et s'ils avaient tort en faisant ce qu'ils faisaient. 

 

Depuis longtemps, il y avait toujours eu deux sortes d’oppositions dans le pays. Celle qui se bat pour un changement des conditions de vie de l’homme haïtien. Et celle qui, tout en conspirant contre le peuple, maintient le statu quo au pouvoir. 


Et c’est cette dernière qui, comme une opposition toujours en opposition à elle-même, intéresse ce texte. Question de démasquer les mascarades, roi et reine du carnaval de la faune politique du Champs de Mars.


De l’empressement de cette tranche de l’opposition à signer des accords qui désaccordent la bataille populaire, elle a, dans une certaine mesure, désamorcé la mobilisation du peuple. 


Aussi, de ce jeu macabre, l'opposition a aussi facilitée à des emmerdeurs de leur club des corrompus à trouver des postes ministériels et de directions générales dans un gouvernement de marionnettes, définitivement sans vision.


Ce qui fait, même lorsqu’ils s’unissaient certaines fois contre le statu quo local et l’international pour protester certaines violations des droits humains, ce n’est que temporairement. 

 

Puisqu’il suffit à un poste politique dans l’équipe qu’ils critiquaient pour se retrouver à couteaux tirés contre des alliés d’hier dans des stations de radios à grandes écoutes dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince.


Ce comportement fait penser à la tactique du double langage de l’époque des années 1980 de certains leaders politiques qui, officiellement critiquaient le statu quo, mais officieusement, les courtisaient dans des rencontres privées.


Par exemple, dans des prises de position toujours codées, empruntés de marronnage, ces messieurs préconisaient toujours la prise du pouvoir par la légalité électorale dans un contexte où les élections ne s'étaient pas possibles.


N'empêche, pour le pouvoir, dans bien des cas, ils entretenaient des discussions très compromettantes avec des ambassadeurs des pays occidentaux, soi-disant amis de la communauté internationale, qu’ils avaient l’habitude de dénoncer.


Ce sont, ces messieurs de l’opposition qui, dans des manifestations et dans les stations de radios, pour accéder à un poste politique et des privilèges, se prostituer avec les acteurs du mal, artisans de tous les maux d'Haïti.


Il est à noter aussi que, mis à part de ces ennuyeux malentendus, ce groupe d’opposants conspirateurs se renouvelle de temps à autre. Par exemple, ils étaient hier de hauts dignitaires dans un pouvoir “koupe rache”.  


Aujourd’hui, toujours pour le malheur du pays, ils se retrouvent dans l’opposition pour dénoncer les dénonciations des dénonciateurs étrangers avec qui ils avaient toujours négocié de mauvais accords contre le pays.


L’ironie dans tout cela, les sanctionnés d’aujourd'hui avaient, depuis longtemps, été sanctionnés par le peuple haïtien pour n'avoir pas eu le courage de sanctionner les bandits que ce soit légal ou illégal lorsque, dans leurs âmes méchantes, ils pillaient le trésor public,  kidnappaient, violaient et tuaient les gens dans les quartiers populaires. 


Bref, quant à ceux qui ont le pouvoir de sanctionner, sont-ils assez crédibles pour sanctionner les corrompus d'Haïti, pendant qu’ils refusent de laisser partir ou de lâcher certains gros requins pour leurs implications dans des actes malhonnêtes.  


De toute façon, pour le moment, anciens et nouveaux conspirateurs sont opposés sur des accords. Mais tôt ou tard, ils se retrouveront sur la même table de négociation dans des accords conjoncturels pour des élections manipulées par des donneurs de leçons de la démocratie.
Avec cette opposition qui conspire toujours contre l’autre branche saine de l’opposition, le pays est dans la merde jusqu’au cou. Et c’est cette opposition toujours en opposition à elle-même et qui dans bien des cas, n’a pas de position fixe dans la lutte du peuple haïtien, pérennise le système d’actuel.
Comme résultat, le pays est plongé dans une grave crise politique, économique et sociale. S’il est bien vrai que cela affecte aussi même des autorités morales des institutions crédibles du pays. À cet effet, il y a une crise de confiance dans la lutte pour le changement.

En un mot, le pays a un problème de leader capable de galvaniser les mouvements de manifestation des masses populaires dans tout le pays à un grand chambardement. Et là, c’est une déception généralisée alimentée par un groupe de décevants.  

 

Esau Jean-Baptiste
 

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