Comprendre le coup d’État de 2004

Quand l'argent est la cause et non pas la solution d’un problème, donc chercher à comprendre le coup d'État de 2004, c'est d'abord arriver à comprendre dans un premier temps que c'était un coup de force pour saboter la célébration du bicentenaire de l’indépendance, mais surtout pour étouffer le projet de remboursement de la dette initié par le leader de Fanmi Lavalas.

Chercher à comprendre le coup de force de 2004, c'est d'abord traverser plus de deux siècles d'exploitation et d'ingérence à outrance de l'international dans les affaires internes d'Haïti.

C'est aussi chercher à comprendre que, définitivement, Haïti n'a pas choisi d'être pauvre, mais elle est de préférence, appauvrie par l’oligarchie locale aussi bien que des puissances impérialistes rapaces et inhumaines.

Chercher à comprendre le départ forcé d’Aristide le 29 février 2004, c'est aussi constater en dépit des efforts des leaders progressistes pour sortir le pays de son état de sous-développement, il y a toujours la main intouchable de ces puissances occidentales et impérialistes avides qui est toujours là pour faire avorter leurs rêves les plus humanistes pour finalement les transformer en des cauchemars inédits. 

On ne peut pas faire semblant de comprendre le coup de force de 2004, si on ignore, pour de l'argent, des franchises douanières, des bourses d'études, des visas et d'autres privilèges mesquins, le support de l'élite économique, politique et intellectuelle du pays dans ce mouvement de la honte et de l’égoïsme.  Oui, c’était un insigne de la honte par de nouveaux Biassou, Conzé, etc.

Chercher à comprendre le coup d'État de 2004, c'est arriver à cette déduction que l'occident, particulièrement la France, ne voulait pas que le mouvement initié par le prêtre devenu président puisse avoir des effets d'entrainement sur d'autres petits pays qui, comme Haïti, avaient subi des années de l'esclavage.

Enfin, chercher à comprendre le coup d'État de 2004, c'est arriver à cette conclusion que ce n'était pas seulement un coup de force contre la personne du président Aristide et de son pouvoir politique, mais c'était un complot, de toutes pièces, monté par les conzés d'Haïti et les petits fils des anciens colons contre les idées des nationalistes haïtiens qui “a eu donc ses racines dans la souffrance des masses, dans leur misère économique accrue par l’impérialisme...”

Oui, en 2004, au moment où Haïti célébrait les deux cents ans de leur indépendance, les blancs étaient, une fois de plus, débarqués au pays pour faire payer au peuple haïtien l’arrogance de leurs ancêtres d'avoir brisé les chaînes de l'esclavage. C'était aussi une occasion pour ces rapaces de continuer dans leurs forfaits d'exploitation de tout ce que nous avons comme ressources naturelles.

Face à la coalition de puissances, aujourd'hui on parle de Core Group, réunie pour garder Haïti sous contrôle, les combats au quotidien du peuple haïtien pour survivre contre les inégalités économiques, politiques sociales imposées par une classe exploitante locale et internationale, interpellent toujours.  Cet état de fait, nous le savons, ne représente pas la fin de l'histoire. Comme en 1804, la possibilité de faire l'histoire ou de la refaire, existe encore. 

 

Prof Esau Jean-Baptiste  

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