22 mai à Tête Source Simon : la nature comme salle de classe

Ce 22 mai, des dizaines d’élèves ne sont pas allés en classe. Pourtant, ils ont appris la plus essentielle des leçons : protéger la vie, restaurer la biodiversité, défendre leur environnement, comprendre leur rôle dans un écosystème fragile.

À l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité, le site de Tête Source Simon s’est transformé en carrefour d’éducation environnementale. Première d’une série de six campagnes, cette activité a lancé un nouveau cycle de sensibilisation dans le cadre du projet « Biodiversité Sud », une initiative structurée pour éveiller l’écocitoyenneté et enrayer la dégradation des zones humides clés de la région Sud d’Haïti.

Dès 8 h du matin, la fraîcheur de Tête Source Simon a accueilli une foule bigarrée et enthousiaste. Écoles de la région, représentants de la Croix-Rouge haïtienne, policiers, élus locaux, techniciens du ministère de l’Environnement (MDE), membres du Jardin botanique des Cayes, d’Ayitika, du PNUD Haïti, ainsi que l’équipe de Heifer International étaient tous au rendez-vous.

L’objectif était double : célébrer la Journée mondiale de la biodiversité et inaugurer la toute première des six campagnes de sensibilisation à la biodiversité prévues dans le cadre du projet Biodiversité Sud. L’accent a été mis sur la restauration des zones humides, notamment des sources et étangs naturels, considérées comme des zones clés de biodiversité fortement exposées aux effets des changements climatiques.

Ce choix stratégique, expliqué par l’équipe du projet, vise à enrayer les pratiques nuisibles telles que le braconnage, le déboisement et la déforestation, en misant sur l’information, la conscientisation, l’éducation et l’engagement communautaire. Il s’inscrit pleinement dans la logique du Fonds pour l’environnement mondial, qui vise à intégrer la biodiversité dans tous les secteurs clés et dans la planification des territoires.

Tête Source Simon, longtemps dégradée, renaît aujourd’hui grâce à des années d’efforts conjoints, à en croire les témoignages des riverains. La source, jadis presque tarie, coule désormais généreusement. « Ce miracle, c’est la population de Simon – en particulier les élèves – qui l’a provoqué à force de reforestation, d’engagement et d’amour pour la terre », a affirmé Jean Marc Cherisier, directeur départemental Sud de l’Environnement.

M. Cherisier, qui a officiellement ouvert la journée, rêve grand pour ce site. Il veut en faire une référence nationale en matière d’écotourisme, une vitrine du développement durable basé sur la biodiversité. « Nous devons faire de notre biodiversité un moteur de développement durable », a-t-il lancé devant un public conquis.

La journée s’est déroulée dans un cadre naturel revitalisé, dominé par de vastes arbres issus de campagnes de plantation scolaires, et décoré de multiples essences locales. Dans cette verdure foisonnante, les activités se sont succédé : allocutions officielles, projections vidéo, causeries interactives sur les zones humides et la responsabilité écocitoyenne. Une conférence sur la restauration écologique et les espèces indigènes a également ponctué la matinée.

Les élèves, au cœur de l’événement, ont activement participé aux échanges. Plusieurs d’entre eux ont déclaré repartir avec une nouvelle mission : protéger leur environnement et sensibiliser leurs proches.

Avec ce lancement réussi, le projet Biodiversité Sud confirme sa volonté d’étendre la promotion de la restauration écologique au-delà des frontières de ses sites pilotes. Tête Source Simon n’est plus un simple lieu. C’est un symbole vivant de résilience, de transformation communautaire et de solidarité autour de la nature.

 

Jean Eddy Almonor

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