Dix ans plus tôt, “L’année 2015 a marqué une étape déterminante dans le processus de modernisation du système financier coopératif avec l’admission de Le Levier, par la BRH, à la chambre de compensation des chèques.”. A travers le numéro de Juillet 2025, de la revue Développement de connaissances et compétences financières, l’histoire mondiale et nationale des coopératives ainsi que l’agenda et les perspectives de ce secteur d’activité économique et financière ont été revisité dans ce document informatif et instructif, composé de plus d’une quarantaine de pages. Retour sur : “Spéciale cooperative” !
Découvrons les principaux angles ou chapitres abordés dans ce document tels que la vision et les faits autour de l’alliance coopérative internationale ; La gouvernance institutionnelle dans les coopératives, le partenariat pour le développement : COOP4Dev : Les repères importants autour du coopérativisme en Haïti ; La représentativité de la BRH dans les régions ; Des synergies et une coordination renforcée, entre autres. Ces thématiques parmi d’autres permettent d’explorer les potentialités, les enjeux et les perspectives de ce secteur.
Dans ce nouveau numéro, “la BRH vous invite à raviver cet esprit coopératif en mettant à votre disposition des outils pratiques portant sur les fondamentaux du mouvement coopératif, des guides actualisés concernant la reconnaissance légale ainsi que des indications sur les démarches de structuration. Elle partagera également avec vous des informations essentielles sur la situation actuelle du sous-secteur des Coopératives d’Épargne et de Crédit (CEC) dans le pays. L’objectif est de vous permettre de mieux naviguer, vous encadrer dans vos choix, vous organiser et vous aider à prospérer durablement au sein….
Dynamique historique, le document rappelle : “Aujourd’hui, après plus de 79 ans d’introduction du modèle en Haïti, il est difficile de quantifier de manière précise le secteur des coopératives en général dans le pays. Certaines études mentionnent 180 coopératives d’épargne et de crédit mais les données restent parcellaires pour le secteur global. Cette situation démontre que, malgré l’intérêt manifeste des populations pour ces services alternatifs et l’ancienneté du secteur en Haïti, des obstacles structurels et institutionnels freinent encore son expansion.”.
Des données fiables sur le secteur coopératif permettraient de mieux cerner l’impact réel et d’identifier ses besoins dans les différents domaines d’intervention. “La création d’une base de données nationale sur les coopératives se présente comme un levier important, non seulement pour renforcer la structuration et la visibilité du secteur, mais aussi pour appuyer et orienter la formulation de politiques publiques plus inclusives et efficaces. Sa mise en œuvre pourrait être facilitée par le développement de partenariats stratégiques ciblés, notamment dans le cadre du programme COOP4Dev.”, telles sont parmi les informations stratégiques partagées.
Dynamique institutionnelle pour la régulation et la gouvernance de ce secteur : “Guidée par la nécessité de renforcer la confiance dans les coopératives, la BRH a accordé une attention particulière à la supervision et à la réglementation de ce sous-secteur par la mise en place d’une structure dédiée à la supervision des CEC, la Direction de l’Inspection Générale des Caisses Populaires (DIGCP).”, une information qui se justifie par les différentes activités et les cérémonies organisées durant les derniers mois et les années antérieures, qui offraient l’occasion de rencontrer les principaux responsables et partenaires de ces institutions établies dans les différentes villes et région du pays.
De 1990 à 2000, la revue rappelle que : “ Les coopératives d’épargne et de crédit, couramment appelées Caisses Populaires, se sont développées en parallèle à la montée des institutions de microfinance non mutualiste en Haïti. Une crise survenue en 2002-2003, provoquée par des schèmes frauduleux, a entraîné de lourdes pertes pour certains épargnants et a ébranlé la confiance dans le secteur. Cette situation a également favorisé l’adoption d’une loi spécifique en 2002 au CEC et aux fédérations de CEC établissant un nouveau cadre légal visant à encadrer et sécuriser le fonctionnement de ces institutions.”.
Dans la page 21 de ce numéro, on retiendra que le : “ Mouvement coopératif en Haïti trouve ses origines au début du XXème siècle, et s’est progressivement structuré sous l’impulsion de figures politiques et religieuses à travers des caisses d’entraide et des coopératives agricoles. C’est sous la présidence de Sténio Vincent (1930-1941) que le mouvement a réellement connu un encadrement officiel. Le schéma ci-après présente les principaux repères liés à l’expansion du mouvement dans le pays.”.
De 1937 à 2014, en passant par les années 1981, 1947, 1950-1970, 2000, 2002 et 2007, plusieurs faits importants sont soulignés dans ce support de communication assez pédagogique. “En Haïti, le Conseil National des Coopératives (CNC), créé en 1981, est un acteur clé du mouvement coopératif. En partenariat avec le Ministère de la Coopération et de la Planification Externe (MPCE), le CNC encadre, contrôle, forme les dirigeants, évalue la santé financière des coopératives autres que les caisses populaires et supporte la recherche de financements.”, tout en rappelant plus loin que le : “CNC est l’autorité principale responsable de l’octroi des agréments pour toutes les coopératives. Cependant, en ce qui concerne les coopératives d’épargne et de crédit, une fois cette étape achevée, la réglementation et la supervision sont exclusivement assurées par la Banque de la République d’Haïti (BRH).”.
D'un point de vue global, après l’initiative du Secrétaire général Ban Ki-moon en 2012, “Les Nations Unies mettent une nouvelle fois en lumière la contribution des coopératives au progrès économique et social dans le monde. Par ailleurs, lors de la conférence internationale de l’Alliance Coopérative Internationale (ACI), en Inde, en novembre 2024, elles ont proclamé pour la deuxième fois, 2025 « Année Internationale des Coopératives ». (ACI, 2024), (Résolution des Nations-Unies, A/RES/78/289).”.
Diplomatie financière internationale : “Cette reconnaissance internationale souligne l’importance des coopératives dans la lutte contre la pauvreté, la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) et le soutien aux groupes vulnérables.”, C’est dans cette perspective que les auteurs de cette revue formulant leur argumentaire en justifiant le choix de la Banque de la République d’Haïti, visant à : “Marquer cette 103ème journée internationale des coopératives, célébrée, depuis 1923, durant la première semaine du mois de juillet (Résolution des Nations-Unies, A/RES/49/155),”, à travers ce nouveau numéro qui met à l’honneur le secteur coopératif.
D’autres précisions importantes à retenir selon la banque centrale et éditrice de cette publication : “ En consacrant le Volume IV de la Revue Développement des Compétences et Connaissances Financières (RDCCF) à la thématique des coopératives, l’institution entend mettre en lumière leur rôle déterminant dans la lutte contre l’exclusion financière et rappeler leur importance pour la résilience économique et financière du pays. Aussi, la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF) reconnaît l’importance stratégique des institutions financières de proximité, telles que les Fintechs, les institutions de microfinance non mutualistes et les Coopératives d’Épargne et de Crédit (CEC), aux côtés des banques commerciales, dans l’amélioration de l’accès de la population aux services financiers formels.”.
Dans cette perspective, le Plan National d’Éducation Financière (PNEF, 2020) intègre les avancées significatives de ces coopératives et préconise leur valorisation dans les dispositifs de sensibilisation et d’éducation financière déployés à l’échelle nationale. Dans un contexte marqué par des crises multiples à caractère économique, financier, sécuritaire, social et environnemental, le coopérativisme apparaît encore une fois aujourd’hui comme une réponse tangible et durable aux défis auxquels font face les particuliers, les ménages et les entreprises haïtiennes.
Dans les différentes informations partagées dans cette revue, les lecteurs et lectrices seront en mesure de mieux comprendre la dynamique de ce secteur économique et financier, pour mieux identifier un ensemble de repères, et trouver les réponses aux multiples questions en lien avec l'économie de la connaissance et les savoirs sur les coopératives en Haïti et dans le monde.
Dominique Domerçant