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La traque des bandits s'est intensifiée ce week-end dans le département de l'Artibonite. Les habitants de la région se sont associés aux hommes armés du groupe Jean Denis pour faire front contre les caïds de Gran Grif, qui terrorisent la population depuis des années.

 

Selon les habitants, une dizaine de personnes ont perdu leur vie lors de ces affrontements, tant dans les camps que parmi la population. Certains cadavres ont été incendiés, d'autres jetés à la rivière. De plus, la population a incendié les habitations où résidaient les criminels et celles où ils retenaient en otage les personnes qu'ils avaient enlevées.

 

Cette situation a considérablement compliqué la vie des habitants de ces localités. Le secteur informel en subit les conséquences, les marchés ne fonctionnent pas, les denrées alimentaires pourrissent, les agriculteurs ont abandonné leurs champs et certains citoyens ont fui leur domicile pour se réfugier dans des zones élevées ou chez des proches.

 

« Cette situation semble être un complot visant à ruiner l'économie nationale. Savien est le bastion de la riziculture dans le département. Les bandits font tout leur possible pour empêcher les agriculteurs de pratiquer leur activité. Depuis un certain temps, ils volent et pillent les récoltes. Aujourd'hui, les citoyens estiment qu'ils doivent se rebeller contre ces atrocités et qu'ils doivent à tout prix éradiquer ce foyer de gang », ont confié des habitants de Savien.

 

De plus, ils critiquent l'absence des autorités policières depuis le déclenchement de cette guerre. Les commissariats et sous-commissariats de la région sont dépourvus de présence policière. Ils soulignent le silence de la haute hiérarchie de la police nationale sur ce sujet.

 

Au cours du même week-end, à Bon repos, au niveau de Lilavois 14, la Police nationale a déjoué une tentative d'enlèvement et libéré la victime le dimanche 28 mai. Les auteurs du rapt ont été pourchassés par les agents de la Brigade d'intervention cantonnés dans la zone. Ces derniers ont été contraints d'abandonner le véhicule dans lequel ils se trouvaient, un Toyota Hilux pickup de couleur beige, enregistré au nom de la Conférence épiscopale d'Haïti.

 

Face à cette recrudescence de l'insécurité qui touche la population, plus d'un mois après le déclenchement du mouvement populaire « Bwa kale » et de l'opération lancée au Bicentenaire pour déloger le « Baz 5 segond » qui bloque, depuis environ 2 ans, l'entrée sud de la capitale, l'espoir avait été ravivé chez les passagers traversant le grand Sud.

 

Le Syndicat national des policiers haïtiens critique les responsables qui ont mis fin à cette intervention, laquelle redonnait espoir aux citoyens et avait ravivé la confiance entre la PNH et la population. « Les responsables n'ont rien dit, ils ont mis un terme à l'opération sans donner d'explication ni aux policiers ni à la nation haïtienne », a déclaré le coordonnateur général du SYNAPOHA, Lionel Lazarre.

 

Le syndicaliste soutient que cette décision a été prise à la suite de l'incendie à l'aide de cocktails Molotov de deux chars blindés de la PNH, dans la nuit du 17 au 18 mai, sur la route nationale numéro dans les hauteurs de Sources Matelas, ainsi que de l'incendie d'une pelle excavatrice le dimanche 21 mai au bicentenaire. « Si vraiment il y avait une opération en cours, les responsables de la Police nationale doivent fournir des explications sur l'arrêt de cette intervention », souligne-t-il.

 

Il convient de rappeler que les responsables des syndicats du transport en commun avaient demandé aux chauffeurs de cesser leurs activités pour faciliter le travail de la police. Les conducteurs ont été contraints de reprendre leur quotidien après l'abandon de l'opération visant à démanteler le « Baz 5 segond ». En réaction, les bandits ont augmenté le péage, passant de 15 000 à 20 000 gourdes.

 

 

Sheelove Semexant

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