PASSREL : pour une vigilance assurée sur les droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles de la commune de la Croix-des-Bouquets

La population haïtienne connait une situation de santé très précaire qui fragilise beaucoup plus les conditions de trouver l’accès à des services de santé adéquats. Les problèmes de santé publique compliquent beaucoup plus la réalité de vie des femmes et des filles qui n’arrivent pas à trouver des soins de santé et encore pire au niveau de la santé sexuelle. Une situation qui entraine pour les femmes et les adolescentes un risque grandissant de grossesse non désirée, de mortalité maternelle, de violence sexiste et certaines fois d’infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH).

Face à cette situation, l’éducation en santé sexuelle et reproductive constitue un outil important dans la vie des jeunes, des femmes et des filles en Haïti.  Dans le pays la majorité des femmes et des filles ne trouvent pas de soins de santé sexuelle reproductive, adaptée à elles-mêmes.  Ces dernières n’ont pas de centre de santé où elles peuvent y aller sans aucune crainte pour des cas de viols, d’infection, de grossesses non désirées et autres.  Dans beaucoup des cas, elles sont obligées de se rendre dans des centres hospitaliers fréquentés par la majorité des autres personnes, où elles pourront être victimes d'actes de stigmatisation et de discrimination.

 

D’après les résultats de l’Enquête sur la Mortalité, la Morbidité et Utilisation des Services (Emmus) ,  nous avons le ratio de mortalité maternelle le plus élevé de la région.  L’un des facteurs qui influencent énormément ce ratio, ce sont les grossesses précoces, les grossesses non désirées.   C’est dans ce contexte que nous soulignons l’importance du projet d’Appui à la Santé Sexuelle reproductive égalitaire (PASSREL) qui se donne pour objectif l’amélioration de l’exercice du droit à la santé, particulièrement à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR), de 40 755 adolescentes/femmes et 14 591 adolescents/hommes) de la commune de Croix-des-Bouquets (CDB) pendant cinq ans.  

En Haïti, en situation crise humanitaire, les femmes et les filles ne sont pas à l’abri de la tourmente. C’est encore plus difficile pour les femmes et les filles qui vivent avec un handicap. Elles ont un accès plus limité aux services de santé et de santé sexuelle. Tout en soulignant l’accès limité à la planification familiale pour les adolescents / adolescents et les jeunes.

D’après le plan stratégique national de Santé sexuelle et reproductive du Ministère à la Santé publique et Population (MSPP), plus d'un quart des femmes de 15-49 ans (29%) ont subi des violences physiques depuis l'âge de 15 ans, principalement exercées par la mère/femme du père, le mari/partenaire, le père/mari de la mère ou la sœur/frère. Un peu plus d'une femme sur huit (12%) a été victime d'actes de violences sexuelles à n'importe quel moment de sa vie. Dans l'ensemble, 20 % des femmes de 15-49 ans ont subi seulement des violences physiques, 5% seulement des violences sexuelles, et 8% à la fois des violences physiques et sexuelles.  Parmi les femmes enceintes ou qui l'ont été, 6% ont subi des violences pendant la grossesse. Et 34% des femmes qui ont déjà été en union ont subi des violences émotionnelles, physiques et/ou sexuelles ou de la part de leur mari actuel ou du plus récent.

 

 

Au niveau de l’aspect de communication et plaidoyer sur la santé et le droit à la santé sexuel et reproductif (SDSR), il est important pour les femmes et les filles d’être à l’aise avec leur corps et de connaitre les différents organes relatifs à la santé sexuelle et reproductive.  Ce qui donnera à une femme le pouvoir de décider pour son corps. Les femmes doivent avoir des informations relatives à la santé sexuelle qui peuvent guider ses décisions dans l’objectif d’avoir des consentements éclairés lors des rapports sexuels afin d’éviter de vivre des expériences qui résulteront des conséquences négatives sur leur santé sexuelle.

Il faut souligner que la santé sexuelle est un sentiment personnel de bien-être sexuel, ainsi que l’absence de maladies ou d’infections associées au comportement sexuel. Tout ce qui fait l’inclusion de l’estime de soi, l’expression de soi, et les valeurs culturelles. Les individus, particulièrement, les femmes et les filles ont une bonne santé sexuelle lorsqu’elles se sentent bien dans leurs corps et dans leur esprit. Elles vivent dans des environnements ouverts qui accordent de la valeur à l’égalité et à la diversité, qui respectent les personnes, quel que soit leur âge, leur genre ou leur statut sérologique.

Ainsi , les interventions de PASREL facilitent  un meilleur accès des adolescentes et femmes ciblées aux soins de santé acceptables et de qualité en plus d’une attitude plus positive des communautés ciblées, des prestataires de services et de soins et des instances décisionnelles et gouvernementales vis-à-vis d’un plus grand contrôle des adolescentes, femmes et personnes marginalisées sur leur santé ainsi que leurs droits sexuels et reproductifs (SDSR) et aussi face à l’élimination de la violence sexuelle fondée sur le genre (VSFG).

PASSREL comme projet qui apporte une grande contribution à  la santé et au droit à la santé sexuelle aide à la faible offre de services et des soins destinés aux adolescentes, pour la prévention du cancer du col de l’utérus, et la réparation des fistules obstétricales ; le manque de respect et les mauvais traitements subis par les femmes au moment d'accéder aux soins dans les institutions de santé ; et la pluralité des discriminations vécues par les plus vulnérables, notamment les travailleur·se·s du sexe, les femmes et filles vivant avec un handicap ainsi que les lesbiennes, gais, bisexuel·le·s, transgenres et intersexes (LGBTQ).

Dans le cas d’Haïti , c’est fondamental d’avoir un nombre de service et de matériels essentiels pour la santé reproductive. Ce qui sera une possibilité pour prévenir les violences sexuelles, les décès, les maladies maternelles et néonatales ainsi l’intégration des soins de santé sexuelle  et reproductive dans les soins de santé primaires.    

Soulignons que le respect des droits humains en ce qui concerne la santé sexuelle est extrêmement important dans l'objectif de permettre à chaque personne, particulièrement aux femmes et aux filles de se comporter comme acteur de sa santé. Ce qui représente un point important au progrès social vers l'égalité de genre.

Frandy Jasmin

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