La Coordination des affaires humanitaires des Nations unies préoccupée par la crise humanitaire en Haïti

Plus de 5 millions de la population haïtienne font face à l'insécurité alimentaire, le niveau le plus élevé au monde par rapport à son poids démographique, depuis l'aggravation de la crise sociopolitique et sécuritaire qui frappe le pays ces dernières années. À cet effet, le bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations unies en Haïti (OCHA) se dit préoccupé par rapport à l'aide humanitaire et la réponse à la crise pour aider ces personnes en difficulté.

L'objectif de l'OCHA est de coordonner l'action humanitaire dans le monde pour sauver des vies et protéger les personnes dans les situations de crise humanitaire. En ce sens, la structure onusienne travaille de concert avec les gouvernements,  les organisations humanitaires du monde et les organisations locales en vue de mobiliser l'aide internationale pour apporter le meilleur support possible aux communautés. Parallèlement, elle se donne pour devoir d'informer et d'attirer plus de financements. Dans ses prévisions,  l'ONU et ses partenaires ont mobilisé les donateurs pour une somme de plus de 700 millions de dollars pour aider plus de 3 millions de personnes en situation difficile de survie, malheureusement les fonds récoltés ont seulement atteint 24% soit 173 millions. Cette situation s'explique par le fait que des pays du monde entier font face à des crises diverses et les donateurs seraient contraints d'aider Haïti en ce sens. Néanmoins, les responsables croient qu'il est urgent de faciliter l'aide humanitaire dans le pays et tout mettre en œuvre pour sauver la vie de cette bonne partie de la population qui subit gravement les conséquences de l'insécurité et de l'instabilité politique. 

Toutes les régions du pays sont touchées par la crise selon Les Nations unies. Jusqu'à ce mois de juin 2023, seulement 33% de la population ciblée a été touchée de l'aide humanitaire.  La Grand'Anse est en tête de liste avec 96%, suivi du Nord-Est 65%, des Nippes 60%, du Centre 55%, du Nord-Ouest 52% et du Nord 43%. Après, tous les autres départements ne dépassent pas les 40% de l'aide fixée. Le département de l'Ouest, où plus d'un million de personnes ont été ciblées est à 27% du niveau atteint, soit près de 350 mille. Marie Louise. À Russo, coordonnatrice du Réseau intégral haïtien pour le plaidoyer et l'environnement durable (RIHPED), condamne sévèrement la détérioration de la situation humanitaire et les différentes violations des droits humains répétées dans le pays ces dernières années. Elle pense que les autorités étatiques et les organisations humanitaires doivent travailler de concert, pour aider la population et contribuer à l'amélioration de leurs qualités de vie. «Il y a des besoins et des situations catastrophiques à travers tout le pays. Concernant la crise humanitaire, il s'agit d'une situation endémique où l'on est loin de s'en sortir. Après 7 mois de sécheresse dans divers endroits du territoire, il faut envisager la production nationale.  Pour faire face à l'insécurité alimentaire, les Haïtiens doivent trouver de quoi se nourrir,  avoir un accès au logement qui répond aux diverses normes parasismiques, il faut également d'autres choses pour assister la population. Donc, il faut une prise de conscience nationale à tous les niveaux, qu'il soit d'une part membre du côté du gouvernement, des groupes armés ou autres acteurs concernés par la crise», a-t-elle évoqué. 

À ce jour, les initiatives du gouvernement par rapport à l'insécurité alimentaire où un fond de 21 milliards 600 millions de gourdes a été décaissé pour venir en aide aux personnes les plus vulnérables du pays n'ont pas encore de grands impacts sur l'amélioration des conditions de vie de la population. Les ménages font encore face au niveau le plus aigu de l'insécurité alimentaire et les services de base sont de plus en plus inaccessibles dans quelques endroits. 

Oberde Charles

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